Un réseau de chaleur urbain bas carbone pour Epernay
Energie. La Ville d’Epernay étend et transforme son réseau de chaleur urbain, qui sera désormais alimenté par de la biomasse et du biométhane. Une manière de décarboner l’énergie et de maîtriser ses coûts énergétiques.
En choisissant de remplacer d’ici novembre 2025 sa chaufferie alimentée par les énergies fossiles par une nouvelle chaufferie biomasse, la Ville d’Epernay fait un grand pas vers la décarbonation de son réseau de chaleur urbain. « Ce choix fait partie de notre stratégie d’accélération de la transition énergétique, qui doit nous permettre d’obtenir un mode de chauffage plus vertueux avec des énergies 100% renouvelables, bois et biogaz », explique la maire d’Epernay, Christine Mazy. Avec des résultats très concrets puisque la collectivité estime que lorsqu’il entrera en service, ce futur équipement lui permettra d’éviter l’émission de 9700 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 7500 voitures retirées de la circulation !
D’ici là, l’actuelle chaufferie du Mont Bernon sera progressivement remplacée par deux chaufferies bois, alimentées en biomasse locale. « Le bois utilisé proviendra des forêts situées à moins de 100 km d’Epernay. 10% de ce bois sera issu des bois de vignes. Cela peut paraître anecdotique, mais c’est important », souligne Christine Mazy, qui précise que cette biomasse proviendra essentiellement des déchets forestiers, viticoles et de l’industrie du bois et ne participera donc pas à la déforestation.
Si le bois alimentera la future chaufferie à 90%, 10% de son approvisionnement énergétique sera composé de biométhane, notamment pour venir assurer la production lors des pics de consommation en hiver.
Un nombre de bénéficiaires multiplié par quatre
C’est le groupe Idex qui est chargé de la délégation de service public pour la production, le transport et la distribution de chaleur de la collectivité. Signé fin 2023, le contrat de DSP (d’une durée de 24 ans) a donc pris effet très concrètement mi-août avec le début des travaux du nouveau réseau, qui consistent en deux étapes réalisées simultanément. Il s’agit d’un côté de réhabiliter l’ancienne chaufferie alimentée au fuel et au gaz en créant deux chaudières bois de 4MW et de 7 MW. La nouvelle chaufferie sera construite à partir de décembre 2024. En parallèle, les travaux d’extension et d’enfouissement des canalisations vont permettre d’allonger le réseau de 10 km, le faisant passer d’un peu moins de 3 km à 13 km. « Nous allons multiplier par quatre le nombre de bénéficiaires de ce réseau, qui sont des entreprises, des bailleurs ou bâtiments communaux », précise la maire d’Epernay.
Ce sont en effet 46 GWh qui seront livrés fin 2025 (contre 13 GWh aujourd’hui) soit l’équivalent de 4600 logements. Parmi les établissements desservis par cette chaleur décarbonée figureront l’espace aquatique Bulléo, l’Hôtel de Ville, le Millésium, le Musée du vin de Champagne et d’archéologie régionale, mais aussi les Maisons de Champagne Perrier-Jouët,Jacquinot et Alfred Gratien. D’autres candidats pourront évidemment se raccorder ultérieurement, sachant que ceux qui se manifesteront à l’issue des travaux le feront à leurs frais. Tous les bénéficiaires pourront se prévaloir d’utiliser une chaleur décarbonée mais qui pourront surtout disposer d’une tarification compétitive. « Le tarif moyen est stable et sécurisant pour les abonnés, de 86,60 euros TTC, soit 40% moins élevé que les tarifs pratiqués en 2023 », explique-t-on chez Idex. Le groupe annonce d’ailleurs la présentation prochaine d’une campagne de financement participatif à destinations des habitants.
Une procédure de financement à hauteur de 500 000 euros pour permettre aux Sparnaciens d’être « acteur de la transition énergétique de leur territoire », dont les détails seront délivrés en novembre prochain.