Un projet phare et 100 M€ d’investissements pour 2024
Aménagement. Arnaud Robinet, Maire de Reims, a fait le point, en cette fin d’année, sur les investissements effectués par la Ville en 2023 et ceux qui vont être portés en 2024. En tête, c’est le projet de restructuration des Berges de Reims et la destruction du Pont de Gaulle qui a été au centre des explications.
Qu’on se le dise. Le projet de restructuration des Berges de Reims n’est pas le « fait du Prince ». Arnaud Robinet, l’a souligné, insisté, martelé même, dossier d’expertise de 500 pages à l’appui. Agacé par les oppositions au projet qu’il porte, emblématique de son deuxième mandat dans le remodelage de la Ville et de sa mobilité et faisant l’objet selon lui, de « fake news », c’est avec l’appui de deux experts ayant travaillé de longue haleine sur le sujet qu’il a détaillé le projet et ses impacts. « Le dernier conseil municipal est traditionnellement celui où nous votons le budget de l’année, et exceptionnellement, c’est moi qui le présente », explique Arnaud Robinet.
Deux raisons à cela. La première, car Jean-Marc Roze a remis sa démission en tant qu’adjoint aux Finances pour prendre la présidence du Conseil départemental. Ensuite, on ne peut s’empêcher de penser que le contexte de débat autour du projet des Berges de Reims est finalement aussi l’occasion pour le maire de porter haut son ambition pour la Ville. « On nous a laissé entendre que c’était une lubie et que cette décision avait été prise à la légère. Mais les études qui ont été faites sont le fruit d’un travail colossal qui a pris plusieurs mois », appuie-t-il.
15 minutes en moyenne dans les bouchons
Alors pour clore « une bonne fois pour toute les arguties sur les études », Arnaud Robinet a laissé le soin à Alain Bertolotti, Directeur de la voirie et circulation mais aussi ingénieur en travaux publics et Jérémy Tatté, Directeur adjoint à la maîtrise d’ouvrage, de présenter comment ont été réalisées les études, « avec quelle méthodologie, hypothèses de travail et résultats ».
Un exercice pédagogique donc, à destination aussi bien du grand public qu’aux élus de l’opposition. Car depuis l’annonce de la destruction du Pont Charles de Gaulle, il faut bien reconnaître que de nombreuses craintes d’engorgement de la circulation émergent de toutes parts. « Nous avons recensé tous les points qui pouvaient être bloquants, impacter la circulation, nous avons effectué du benchmark auprès des collectivités pour voir l’évolution des tendances du trafic. Et nous avons appliqué ces hypothèses en tenant compte des grands projets, comme Rives de Vesle, de la création de l’échangeur Reims centre, la mise en place d’un réseau d’un bus à haut niveau de service. Et en fonction de tout cela, nous avons défini une situation à horizon 2026 », détaille Alain Bertolotti.
Calculs, projections, tendances, évolutions… étaient ainsi les maîtres mots. « La tendance de l’utilisation de la voiture est plutôt en baisse, sur ces 20 dernières années », indique ainsi le Directeur de la Voirie. « Avec depuis 2006, un doublement de la part du vélo, de 2 à 4%. Les transports en commun, aussi, ont augmenté tout comme la marche. La circulation auto a aussi diminué sur les dix dernières années au sein de la ville de Reims. Chaque année, il y a 1 ou 2% de circulation en moins sur les grands axes. »
« En moyenne, à Reims, on perd 15 minutes dans les bouchons. » La cité des Sacres se classe ainsi à la 25e place des villes où l’on circule le mieux en France en 2022… « La part du trafic de transit (aller à l’extérieur en passant par le centre) s’élève à 60% en incluant les grands boulevards. Cette ceinture sert vraiment comme usage de trafic de transit, c’est une spécificité rémoise. » Voilà pour l’état des lieux.
Une baisse de trafic d’environ 20% à horizon 2026
« La circulation baisse sur l’hypercentre depuis 2011 : boulevard Lundy depuis 10 ans, la baisse est de - 22 %, rue de Venise de – 6 % à -22 % et Pont de Vesle -15 %. » En prenant en compte les futures tendances cette fois-ci, « la part du vélo va encore augmenter », estime Alain Bertolotti. « À horizon 2026, avec les projets de développement de la ville, on voit que la tendance est à une baisse de trafic d’environ 20% sur la ceinture des boulevards grâce au développement des nouveaux modes d’usage », annonce le Directeur des services de la voirie.
« On a regardé ensuite comment s’effectuait le report de la circulation après la destruction du Pont de Gaulle. On voit qu’on a un premier report sur les ponts de Venise et Fléchambault. Ils sont assez limités car les reports se font aussi sur l’avenue de Champagne et sur l’échangeur Reims centre avec le boulevard Roederer », précise Jeremy Tatté qui explique que tous ces éléments ont été obtenus via des modèles algorithmiques. « Dans un second temps, nous avons ajouté la modélisation avec la prise en compte des BHNS. Les voies les plus sollicitées sont les rocades et le centre-ville. » Une question demeure alors, à l’heure des ZFE, c’est l’impact au niveau des émissions de CO2 dans ces secteurs déjà très exposés.
« Reims fait partie des villes où la pollution a fortement diminué, c’est ce qui ressort d’études effectuées avec ATMO (Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air). C’est une question que nous nous sommes posée avec le report sur la traversée urbaine, et il n’y aura pas d’impact significatif », fait savoir Arnaud Robinet. Autre solution apportée concernant le report de la circulation, celle de la création d’un nouvel échangeur « Reims centre ». « L’objectif du nouvel échangeur est de venir ajouter un rond-point sur la partie sud qui permettra un échange vers l’avenue de Paris, la rue du Colonel Fabien et l’avenue d’Épernay, des axes à forte capacité. Ils viendront ouvrir ce secteur et ajouter un accès à l’autoroute sans avoir à repasser par le centre-ville », affirme Jérémy Tatté. Les travaux commenceront au printemps 2024. La réalité viendra-t-elle confirmer toutes les projections, hypothèses et modélisations ? « Il faut être lucide, pendant la durée des travaux, il y aura des ralentissements. Mais qui ne devraient pas durer au-delà de 6 à 12 mois », prévient le maire. Alea jacta est.
3 nouveaux adjoints
Suite à la prise de fonction à la tête du Département par Jean-Marc Roze, ancien adjoint aux Finances, Franck Noël, actuellement 6e adjoint au maire délégué aux Ressources humaines et au dialogue social, devient 2e adjoint et conserve ses délégations.
Vincent Verstraete, actuellement 18e adjoint au Maire délégué au quartier « Est », Reims au quotidien : animation des adjoints de territoire et conseils de territoire, devient 6e adjoint et prend la délégation des Finances et enfin, Yann Velly, actuellement conseiller municipal délégué aux innovations économiques, écologiques et sociales, remplacera Vincent Verstraete en tant que 18e adjoint en reprenant ses délégations.