Un budget sous contrainte dans les Ardennes
Budget. Les élus du conseil départemental des Ardennes ont débattu en séance plénière des orientations budgétaires de l’exercice 2024, étape préalable au vote du budget qui devra faire face à 19 millions d’euros de dépenses supplémentaires.
Lors de son discours d’introduction, Noël Bourgeois a exposé les conditions difficiles dans lesquelles ce budget a été préparé. « Depuis 2002, l’Etat impose au Département, sans aucune concertation des dépenses supplémentaires dans le secteur social, le financement des SAAD, du Ségur, hausse du RSA, Loi Taquet ainsi que dans le domaine des ressources humaines (augmentation du SMIC, revalorisation salariales et du point d’indice).
Cette hausse des charges représente plus de 62 % de notre budget (222 millions d’euros). La baisse des ressources qui s’ensuit pourrait être fatale pour des collectivités comme la nôtre. La marge de manœuvre est de plus en plus réduite. Il faut toujours s’efforcer de limiter la casse. »
Le département est aussi confronté à un autre problème, la prise en charge de l’accueil des mineurs non accompagnés (3,3 millions d’euros), « une somme compensée par l’Etat à hauteur de 157 000 euros. C’est une sorte de pansement sur une jambe de bois », ajoute le chef de l’exécutif ardennais. Ces MNA, qui étaient 35 en 2014, sont aujourd’hui 235 (131 mineurs et 94 majeurs), soit 200 de plus en dix ans, ce qui créé des conséquences négatives exponentielles, tant administratives que financières.
Les grandes lignes du budget
« 19 millions d’euros de dépenses supplémentaires et obligatoires nous sont imposées par l’Etat. Ces mesures plombent nos comptes. Le budget ne va donc pas augmenter. Il sera aussi contraint que les années précédentes. L’Etat ne prend pas conscience du problème, j’ai bien peur que d’ici quelques années, nous soyons dans l’obligation de remettre les clés au Préfet. C’est dans ce contexte financier compliqué que le Département s’efforce d’éviter une nouvelle dégradation de l’épargne nette tout en portant le niveau d’investissement à plus de 40 millions d’euros. » Lors du vote du budget 2024, les priorités iront donc aux investissements routiers, à la poursuite des efforts engagés pour les EPADH ainsi qu’aux établissements de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Les autres interventions s’orienteront vers la réhabilitation du collège de Monthermé, la mise en service de la deuxième légumerie départementale à Attigny, la fin du schéma directeur des collèges numériques, la déconstruction de la base de loisirs de Bairon, l’achèvement des travaux sur trois secteurs de la voie verte et la poursuite des aménagements extérieurs du Musée Guerre et Paix.
Mais aussi la poursuite de l’animation du contrat de canal, le renforcement des actions en matière de cyber-sécurité pour veiller à la protection des données, le renouvellement du chèque culture pour les élèves de 6e, la hausse de la capacité d’accueil du Centre parental du Foyer départemental de l’Enfance et la valorisation de la campagne de promotion touristique du département « Faites le plein des sens ».