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Tourisme : objectif Top 3 pour le Grand Est

Tourisme. C’est un tourisme responsable, durable, vertueux et digital que le Président de l’Agence Régionale de Tourisme Grand Est a mis en avant lors de la présentation du bilan de la saison estivale dans la région.

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Arnaud Robinet : "Nous serons d’ici à cinq ans l’une des régions touristiques de France les plus attractives". Gérard Delenclos

Pour Arnaud Robinet, l’Agence, créatrice de richesse pour son territoire, installe ses actions dans la pérennité, avec pour but de faire du Grand Est une des régions les plus attractives de France.

Dans son introduction à la conférence de presse sur le bilan de la saison touristique estivale, Arnaud Robinet, le Président de l’Agence Régionale du Tourisme Grand Est (ART GE), évoque le contexte contraint de l’année 2021 (météo pluvieuse, pass sanitaire et reprise lente de la fréquentation étrangère) et met en avant les outils de la relance, comme par exemple la plateforme de commercialisation lancée en Juillet dernier, un outil pour impulser la transformation numérique des acteurs du tourisme du Grand Est et qui vise à favoriser la structuration de l’offre et à créer un territoire de marque et à augmenter l’activité des prestataires de la profession. Cette plateforme a été par la suite présentée dans les détails par Nicolas François, Directeur Digital et Data.

La montée en puissance des locations meublées

« Nous voulons inscrire le Grand Est dans le top 3 des destinations françaises d’ici à cinq ans », interrogé sur cette conviction, le Président de l’ART GE a mis en avant les atouts d’une marque territoriale Grand Est qui s’appuie sur des destinations qui parlent au tourisme international : l’Alsace, la Champagne, les Vosges, la Lorraine et les Ardennes. Côté bilan, le Président de l’ART GE confirme le changement de nature de la fréquentation : « On passe d’un tourisme de groupe à un tourisme familial, de petits groupes ou individuel et surtout à un tourisme vert ».

La tendance forte dans l’hébergement, présentée dans le bilan de l’été 2021 par Benoit Gangneux, Directeur de l’Observatoire et Data, est celle de la location meublée avec +80% de réservation l’été dernier. Sur ce sujet, les locations des opérateurs Airbnb et Abritel ont concerné 203 000 clients, ont généré 2,1 millions de nuitées et 80,6 M€ de revenus, avec des séjours de 3,3 jours en moyenne. On peut noter à ce sujet que Airbnb avait réalisé en 2020 sa plus belle progression nationale dans les Vosges (+110%). Comparativement, la hausse nationale était aux alentours de 70%. Les territoires les plus concernés par ce type d’hébergement sont le Massif vosgien, la Route des vins d’Alsace et le Vignoble champenois.

Les professionnels donnent un 6,2/10 à l’activité de l’été 2021

Sur ce sujet, le Président Arnaud Robinet se dit transparent : « Ce phénomène correspond à une demande. Encore faut-il veiller à l’égalité fiscale entre les types d’hébergement. Moi, je recommande la fréquentation des hôtels, tout en notant que cette concurrence peut servir l’amélioration de l’hôtellerie traditionnelle ».

« On passe d’un tourisme de groupe à un tourisme familial, de petits groupes ou individuel et surtout à un tourisme vert »

Tous les grands chiffres régionaux rejoignent à peu de nuances près ceux de l’échelon national. Dans les grandes lignes, la fréquentation de l’été 2021 est meilleure qu’en 2020 sans retrouver les niveaux de 2019. Les professionnels interrogés par l’Observatoire mettent en avant l’influence de la fidélité de la clientèle et la qualité de l’offre pour les hausses de fréquentation et la météorologie (+ 36% de précipitations par rapport à la normale), le peu de clientèle étrangère et les contraintes du pass sanitaire pour les critères expliquant les baisses de fréquentation.

Pour les datas, recueillis chez les prestataires, l’optimisme est de mise : fréquentation stable et en hausse s’opposent à fréquentation en baisse. Autant dire qu’une stabilité face aux contraintes météorologiques et sanitaires équivaut à un progrès. Autres tendances énoncées : la progression du tourisme vert avec l’exemple des Vosges et un recul conséquent du tourisme urbain, principalement d’affaires, et de la restauration, ce dernier perçu par sept restaurateurs sur dix.

Une activité hôtelière jugée plutôt bonne

Autres observations de l’ART GE, les professionnels régionaux, dans une enquête de juin à août, sont plutôt contents de l’été 2021, malgré le pass sanitaire et la forte diminution de la fréquentation internationale. L’Agence évoque un taux d’occupation de 53% des hôtels, soit 9 points de mieux qu’à l’été 2020, et le revenu par chambre (38 euros) augmente de 25%. Les chiffres d’affaires progressent de 19% en juillet et de 25% en août.

La clientèle française progresse de 2% sur l’été 2020, mais reste en-deçà des scores de 2019. Les étrangers ont été plus nombreux (+3%) que durant l’été 2020. Leur progression est surtout visible en Alsace (+15%), les autres destinations régionales accusant une baisse de la fréquentation internationale. Les Belges, Allemands, Suisses, Italiens et Espagnols sont venus plus nombreux, à l’inverse des Néerlandais, des Luxembourgeois et des Anglais.

Une typologie évolutive de la fréquentation

La sensibilité des clients à la démarche « Tourisme durable » n’est pratiquée que par moins de la moitié des opérateurs. Pour ceux qui ont entrepris cette démarche, les clients se disent satisfaits et plutôt satisfaits à 73%. La fréquentation évolue. Elle concerne, en hausse ou stable, la clientèle seule pour 69% des hôteliers, les couples actifs sans enfants pour 75% et les familles avec enfants pour 65%. À la baisse, les hôteliers mentionnent les groupes (69%) et la clientèle d’affaires (58%). Les perspectives pour le mois de septembre sont quasiment calquées sur le bilan de l’été : une fréquentation stable ou en hausse pour 69% des professionnels et en baisse pour 31%.

En réponse à une question sur les perspectives d’évolution de la clientèle extérieure à la région, Arnaud Robinet concluait ainsi sa conférence de presse : « Je crois, malgré les contraintes internationales qui pèsent sur le tourisme, à un retour des visiteurs étrangers dans le Grand Est d’ici à la fin de l’année. Les marchés de Noël, avec leurs traditions et leur authenticité, à Strasbourg, Colmar ou Reims, vont y contribuer ».