Synergies et collaborations au salon Entreprises et Territoires à Laon
Attractivité. Fort du succès de ses deux premières éditions, le Salon Entreprises et Territoires a fait son retour à Laon avec une édition placée sous le signe du « Territoire Positif », marque d’attractivité du Pays de Laon. Un peu plus de 90 acteurs étaient présents : institutions, organismes bancaires, de formations, entreprises.
Faire bouger un territoire rural, avec une faible densité de population et d’entreprises n’est pas chose aisée. Le Pays de Laon est étendu sur environ 320 km2 ce qui nécessite une coordination particulière entre tous les acteurs du territoire. Surtout, avec une surface aussi grande, ces derniers ne se connaissent pas forcément. Cette configuration se retrouve dans d’autres territoires des Hauts-de-France ce qui a incité la Région, depuis 2012, à organiser des salons Entreprises et Territoires. Dans l’Aisne, Laon, mais aussi Saint-Quentin ou encore Soissons ont leur salon BtoB, généralement une fois tous les deux ans. L’objectif ? « Réunir le temps d’une journée, les acteurs économiques de tout un territoire. Entrepreneurs, élus et structures d’accompagnement se retrouvent pour mieux se connaître, mieux se comprendre et développer ensemble l’activité économique », détaille ainsi Sébastien Noizet, Directeur de Cabinet au sein de la Communauté de communes du Pays de Laon. C’est aussi l’occasion de mettre en relation deux publics : ceux qui cherchent à vendre des services et ceux qui cherchent à en acheter. « Cela concerne par exemple les services publics, les hôpitaux, qui peuvent avoir besoin de fournisseurs et d’idées », détaille-t-il.
Pour cela, différents ateliers et rencontres étaient organisés. « Les entreprises ont été informées qu’elles pouvaient s’inscrire à des speed dating. Le principe : cinq minutes par échange. Cela permet de rencontrer rapidement différents partenaires et prestataires. » Et si sur le salon 90 acteurs économiques étaient représentés au registre du commerce de la CCI de l’Aisne, plus de 20 000 entreprises sont répertoriées. « Ici, les acteurs économiques viennent faire du sourcing », indique Nathalie Léger, conseillère Financement et Transmission à la CCI Aisne Hauts-de-France.
Réseautage
« Ce type d’événement permet justement de croiser des acteurs économiques importants, comme le directeur territorial d’EDF ou le président de l’OPAL, également maire-adjoint de Saint-Quentin par exemple. L’intérêt du salon est de connecter ces acteurs économiques et de favoriser la mise en relation autour de projets concrets : travaux, construction, électricité, etc. L’idée est de favoriser la rencontre entre les acteurs locaux qui ne se connaissent pas forcément, à la différence de territoires plus denses comme Reims, où il existe davantage d’événements business », insiste Sébastien Noizet.
Dans les allées, les visiteurs circulent, échangent des cartes, discutent. Cynthia Voisin est dirigeante d’une agence de création graphique, installée sur Laon depuis plus de quinze ans, Links création graphique. Sa présence sur le salon est motivée par un besoin de visibilité s’adressant aux acteurs du Laonnois mais aussi plus largement axonais. « Notre société s’adresse aux entreprises et aux collectivités. Nous travaillons beaucoup avec d’importantes structures dans le milieu de la culture et nous souhaitons toujours élargir notre panel de clientèle. » Aujourd’hui, la société créée des supports « print » même si de plus en plus, tout se passe sur le numérique et les réseaux sociaux, pour lesquels elle propose également des formations.
Des secteurs très variés
Un peu plus loin, c’est une société de transports basée à Soissons qui était venue rencontrer ses clients. Entreprise familiale et forte d’une flotte de plus de cinquante véhicules, Sellier Transport est dans un secteur intermédiaire dans le domaine, puisqu’elle s’occupe de l’activité de messagerie, « entre le mono-colis et le camion complet », indique le président de l’entreprise, Laurent Sellier. « Nous sommes dans un secteur très concurrentiel pour des marges qui s’amenuisent », déplore-t-il, précisant que Sellier Transports distribue plus de 800 clients par jour, notamment des vignerons. Une profession que Laurent Sellier espère encore conquérir au-delà du département de l’Aisne.
Autre secteur représenté, celui de l’espace modulaire. Portakabin est une société britannique qui rayonne partout en France et notamment dans la Région Hauts-de-France. « Nous proposons des solutions modulaires, comme des salles de classes, de réunions ou des bureaux, de 10 à plusieurs centaines de m2... » présente Robert Carlier, Responsable Commercial Location. Avec un panel très large – industrie, santé ou encore éducation – l’entreprise est en capacité d’intervenir en urgence. « Récemment, nous avons été appelés par le maire d’une collectivité qui a vu l’école s’affaisser suite à des travaux. Nous avons pu installer deux salles de classe en une semaine. »
Les collectivités auxquelles s’adressaient plusieurs stands ont pu également se renseigner sur les différents types de revêtements écologiques, notamment le béton décoratif et drainant. « Ce sont surtout des maîtres d’oeuvre qui viennent se renseigner sur nos produits », explique Muriel Michalak, animatrice produits spéciaux chez EQIOM, qui est présente sur de nombreux salons. « Les élus ignorent souvent que beaucoup de chantiers avec les matériaux adaptés vont pouvoir bénéficier de subventions supplémentaires si elles utilisent les bétons drainants par exemple. » Les maîtres d’oeuvre étaient aussi le public du stand tenu par le Groupe Mallet, entreprise rémoise de 80 collaborateurs sur trois agences. À Laon, onze personnes y travaillent proposant des solutions complètes en rénovation et électricité.
Mobilité et emploi
Du côté des collectivités, la Régie des transports des Hauts-de-France, RRT, était venue promouvoir ses services de mobilité, point souvent bloquant en termes de recrutement pour les entreprises aussi bien que pour les salariés, pour se rendre sur un lieu de travail dans un secteur rural. « On est très présent sur les salons pour l’emploi, notamment auprès d’un public jeune. Nous souhaitons faire connaître nos services aux alternants par exemple qui sont amenés à faire des trajets différents entre leur école et leur entreprise d’apprentissage. » Tableau en main, Eva Thomas, Responsable marketing et communication indique par exemple qu’il existe une ligne régulière pour relier Reims à Soissons : « Beaucoup de jeunes en internat à Reims l’empruntent. »
Enedis aussi était installé sur le salon pour faire connaître ses métiers. « Nous avons beaucoup d’enjeux dans le monde de l’énergie, beaucoup aussi de nouveaux métiers qui ne trouvent pas preneurs par manque de candidats », regrette Éric Gennot qui rappelle qu’Enedis recrute du BAC au BAC +5 avec une forte prégnance pour les métiers autour de la data. « Nous sommes le deuxième fournisseur de data au niveau européen. »
Avec plus de 650 visiteurs, cette rencontre venait rappeler que « l’économie laonnoise est dynamique, même si, comme partout, le climat reste attentiste. Le territoire ne compte pas d’entreprises industrielles de très grande taille, ce qui limite les chocs économiques. Les TPE et PME ont une capacité d’adaptation plus forte. Il y a une forme de résilience territoriale liée à la taille humaine des structures », croit Sébastien Noizet qui donne rendez-vous dans deux ans pour une quatrième édition.