Surendettement en baisse dans les Ardennes
Finances. Le nombre de dossiers de surendettement déposés en 2021 dans les Ardennes a baissé de 14,6 % par rapport à 2019, année de référence retenue, compte-tenu d’un exercice 2020 atypique. Sur cette même période, le repli est de 17 % dans la région Grand Est et de 15 % en France métropolitaine.
« Près de 539 dossiers ont été déposés dans le département au cours de l’année passée, dont environ 55 % par des personnes en difficulté et ayant eu recours à la procédure pour la première fois », signale David Piccatto, directeur de la Banque de France. « Il reste donc encore du travail à accomplir avec l’ensemble des travailleurs sociaux que nous formons pour essayer d’améliorer la situation, nous alerter et intervenir le plus vite possible afin d’éviter une spirale négative. » La baisse constatée s’explique notamment par l’amélioration de la situation économique avec un chômage en baisse, l’épargne effectuée durant les confinements mais aussi « le travail des commissions de surendettement qui s’attachent à régler les difficultés de manière définitive ».
46% des dossiers ont été remboursés, 44% se sont soldés par une annulation des dettes et 12% concernaient des cas « avec des biens immobiliers où il fallait revoir l’échelonnement des remboursement pour tenter de conserver le patrimoine ». L’endettement médian hors immobilier des ménages ardennais surendettés s’établit à 13 500 euros contre 16 000 euros en France. En mesure d’attente, 46 % des procédures ont donné lieu à un réaménagement des dettes et 44% à un effacement total.
L’accident de la vie comme premier facteur de surendettement
Les études réalisées peaufinent le profil des personnes n’étant plus en mesure de faire face à leurs dettes personnelles, ce qui se manifeste au départ par des difficultés à régler l’électricité ou le loyer. « L’élément déclencheur du surendettement est souvent dû à un accident de la vie : une séparation, une maladie ou une perte d’emploi », constate David Picatto. Le risque de surendettement apparait plus élevé chez les adultes isolés séparés, célibataires ou veufs, les familles monoparentales (21%), les chômeurs (26 %), les gens sans profession, invalides ou en congés maladie (23%). Les catégories socio-professionnelles des employés (30%), ouvriers (22%) et autres personnes sans activités professionnelles (28%) sont les plus touchées par ce problème et même surreprésentées par rapport à leurs poids au sein de la population française. Plus des deux tiers des personnes ne pouvant plus faire face à des dettes personnelles sont âgées de 25 à 54 ans et seulement 12% sont recensées dans les 65 ans et plus.
David Piccato a annoncé la mise en place, par la Banque de France, d’un office départemental de l’inclusion bancaire où siègeront des praticiens et des représentants du secteur bancaire, associatifs et institutionnels. Sa vocation sera « de mieux connaître les dispositifs d’inclusion financière dans les Ardennes, collecter les difficultés de terrain, diffuser le résultat des travaux de l’observatoire au sein des territoires et capter les préoccupations et les attentes des usagers ».
À l’avenir, il est prévu d’orienter les gens vers la formule des micro crédits, encore trop méconnue et d’inciter plus encore les particuliers à monter gratuitement des dossiers de surendettement le plus en amont possible.
Il est aussi envisagé d’imposer aux établissements bancaires l’accès aux services bancaires pour les personnes fragilisées à des conditions favorables, notamment dans le cadre du droit aux comptes. « Il ne faut pas oublier que la Banque de France est là pour aider et non punir. Il ne faut pas hésiter à faire appel à elle en cas d’endettement et surtout le plus rapidement possible afin de ne pas empirer la situation, que ce soit pour les particuliers ou les professionnels », rappelle Alain Bucquet, préfet des Ardennes.