Suippes : nouvelle offre foncière au service du dynamisme économique local

Les élus de la Communauté de communes de la Région de Suippes veulent le faire savoir : alors qu’ailleurs le foncier se fait rare, et donc coûte relativement cher, à Suippes, rien de tout cela ! C’est un parc d’activité flambant neuf, comprenant six parcelles (4 lots de 1 629 m2 chacun, un lot de 1 630 m2 ainsi qu’un dernier de 8 807 m2) qui vient de voir le jour, avec des terrains entièrement viabilisés. Jouxtant une des locomotives de la région, Lebronze alloys (296 millions d’euros de chiffre d’affaires, 750 collaborateurs) ce nouvel espace est prêt à accueillir des entreprises aux profils variés. « Nous avons fixé le prix du foncier à un montant très compétitif de 20€ le m2 HT », annonce le président de la Communauté de communes, François Mainsant.

Un projet sur le temps long

Et quand il s’agit du prix de la terre, cet ancien agriculteur et administrateur chez Cristal Union en sait quelque chose : « Ce projet s’inscrit clairement dans ce qu’on appelle le temps long. Pourquoi ? Parce qu’en avril 2008, lors d’un conseil communautaire, j’avais pris soin de faire adopter une délibération pour établir un contrat avec la SAFER. Car lorsque l’on veut aménager des zones où l’on ne peut pas improviser en tant qu’opérateur public, il faut faire confiance à des professionnels dont c’est le métier. Or, pour qu’un territoire vive, il faut de l’offre. Sans offre, il n’y a pas d’implantation et de développement. Nous avions des demandes mais pas de terrains ou de cellules à proposer. C’est désormais réglé », ajoute-t-il.

Si l’acquisition des terrains par la « comcom » a été un peu longue, en raison d’une longue succession d’un agriculteur auquel appartenait les terres, un accord a été trouvé avec la préemption des terrains. L’investissement global est ainsi d’environ 600 000 €, auquel s’ajoutent des aides DET (direction de l’exécution des contrats de travaux) ainsi que de petites subventions pour les aménagements paysagers, à hauteur de 150 000 €.

Mobiliser tout un écosystème

François Collart, maire de Suippes et premier vice-président de la Communauté de communes, délégué à l’aménagement et à l’attractivité évoque le type d’entreprises qu’il juge susceptibles d’être intéressées : « Nous ciblons des entreprises artisanales, notamment celles pouvant créer de l’emploi localement, en zone rurale. L’idée, c’est aussi d’accueillir des entreprises qui ont besoin de visibilité, puisqu’on est à proximité immédiate de la départementale, contrairement à notre autre zone, la zone de la Louvière qui est aujourd’hui, pleine. Aujourd’hui, les parcelles sont viabilisées : eau, électricité, tout est en place. Elles sont cadastrées, prêtes à être proposées immédiatement. »

Néanmoins, une étude menée par la CCI montre que, sur le territoire, la majorité des entreprises cherchent d’abord à louer avant d’envisager d’acheter ou de construire. « Donc il faut qu’on réfléchisse sérieusement à construire un bâtiment relais ou un bâtiment locatif rapidement », souligne-t-il.

Pour aller chercher des entreprises, la collectivité mise sur l’écosystème d’attractivité du territoire : « Nous travaillons en synergie avec les acteurs du développement économique, comme Marne Développement. Ils nous aident à construire une stratégie pour attirer des entreprises », confie l’élu qui participait à une table ronde dédiée à l’implantation sur le territoire de Suippes (voir par ailleurs). L’Agence de développement économique de Châlons Agglo travaille également le territoire de Suippes, la ville de Châlons-en-Champagne étant située à une vingtaine de kilomètres.

« Nous travaillons en collaboration avec la Communauté de communes de Suippes via le label Territoires d’Industrie », explique Noémie Brisson, directrice du Développement économique. « Lancé en 2023, Territoires d’industrie a pour objectif de promouvoir l’industrie et de contribuer à la réindustrialisation de notre territoire. On mène donc des actions dans ce cadre, avec une feuille de route composée de différentes initiatives. L’objectif, c’est d’attirer de nouvelles industries, mais aussi de permettre à celles qui sont déjà présentes de se développer. »

Dans le cadre de ce programme, les acteurs organisent des événements comme la mise en place de plusieurs afterworks, où les industriels visitent d’autres sites industriels. « L’idée, c’est d’ouvrir les entreprises – celles de Châlons, par exemple – aux industriels de Suippes ou de la Moivre à la Coole. On est proches géographiquement, mais on a rarement l’habitude d’aller les uns chez les autres. Ces rencontres permettent vraiment d’instaurer des échanges. »