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Serge Papin à Saint-Quentin : « Il y a urgence à agir pour nos centres-villes »

Commerce. Le ministre du Commerce n’a pas choisi Saint-Quentin par hasard. Ce vendredi 7 novembre, Serge Papin posera ses valises dans l’Aisne pour présenter son arsenal de mesures destinées à endiguer l’hémorragie des commerces de proximité. Un déplacement hautement symbolique : c’est Frédérique Macarez, maire de la ville, qui a copiloté avec Dominique Schelcher (Système U) et Antoine Santoyan (Banque des territoires) le rapport remis cette semaine au gouvernement.

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(Crédits : DR)

Entre table ronde à l’Hôtel de ville et déambulation dans les rues du centre, le ministre testera grandeur nature les préconisations du rapport. Saint-Quentin devient ainsi le laboratoire d’une reconquête qui s’annonce de longue haleine. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la vacance commerciale a doublé en quinze ans, passant de 6% en 2010 à 14% aujourd’hui. Derrière ces pourcentages, des milliers de rideaux baissés et des cœurs de ville qui se vident.

Du diagnostic aux actes

Face à cette désertification, le gouvernement mise sur trois leviers immédiats. Premier outil : affûter la taxe sur les friches commerciales. Dès le projet de loi de finances 2025, les maires pourront cibler quartier par quartier, rue par rue, au lieu de taxer uniformément l’ensemble de leur territoire. L’idée ? Concentrer la pression fiscale sur les zones stratégiques à revitaliser en priorité.

Deuxième axe : professionnaliser l’accompagnement des communes en finançant des « managers de centre-ville », véritables chefs d’orchestre capables de penser l’aménagement commercial, d’attirer les bonnes enseignes et d’orchestrer des commerces tournants.

Enfin, 100 millions d’euros de la Banque des territoires viendront alimenter sur cinq ans les foncières qui rachètent et réhabilitent les locaux abandonnés. Car avant d’attirer de nouveaux commerçants, il faut rendre attractifs des espaces souvent laissés à l’abandon.