Secrets bien gardés à Laon et ses environs

Pour les amoureux d’Histoire, il y a de nombreuses choses à faire à Laon ! Ville fortifiée, elle bénéficie du plus vaste secteur sauvegardé de France (370 hectares) et contrairement à plusieurs villes voisines, elle conserve un patrimoine bâti exceptionnel avec de nombreux monuments médiévaux, des hôtels particuliers et des maisons datant des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. Laon a d’ailleurs reçu le prestigieux label « Ville d’art et d’histoire » de la part du Ministère de la Culture et de la Communication.

Elle compte 70 édifices comportant au moins une protection au titre des monuments historiques, soit 12 % des monuments historiques du département de l’Aisne. Elle est aussi la première ville de Picardie comptant le plus de monuments historiques. Il ne faut ainsi pas hésiter à se perdre dans les ruelles de la ville « haute » et à chercher les courettes et échauguettes datant de l’époque médiévale.

En effet, la ville a connu une attractivité importante dès le XIe siècle, où sa population avoisinait les 10 000 habitants (elle est aujourd’hui d’environ 28 000 habitants). L’essor économique se poursuit au cours du siècle suivant avec notamment l’édification de la cathédrale. Cette dernière aura mis moins de 50 ans à être construite, contre près de 200 pour la cathédrale Notre-Dame de Paris.

L’explication réside dans les carrières souterraines à la ville desquelles est directement extraite la roche pour être ensuite montée à la surface grâce à des machines. Un gain de temps et d’efforts précieux. La cathédrale de Laon est ouverte aux visites ainsi que ses tours qui surplombent la ville du haut de leurs 75 mètres.

La cité se dévoile ainsi presque hors du temps, et il suffit de peu d’imagination pour se retrouver plongé au cœur du Moyen-Âge. La visite guidée, aussi bien dans la nef et les transepts que dans sa tribune sud où sont rassemblées une centaine de sculptures provenant de l’édifice est très instructive et au sein même des tours, le panorama donnant aussi bien sur la ville que sur la campagne environnante est véritablement époustouflant.

Informations : Rendez-vous est donné à l’Office de Tourisme chaque jour à 14h30 (limité à 19 personnes par session / durée : 1h / inscription obligatoire à l’Office de Tourisme / Tarifs de 3 À 6 €.

77 hectares de souterrains

Si l’histoire de Laon se dévoile en hauteur, elle recèle aussi bien des mystères cachés dans ses souterrains. Aménagements peu communs, c’est à un véritable voyage dans le temps que propose la visite de ces derniers, de la formation de la butte il y a 40 millions d’années à la constitution des casemates au temps de Louis-Philippe en passant par les réunions de loges maçonniques ou l’enfermement des Templiers. 77 hectares de souterrains sont ainsi creusés dans la montagne couronnée.

La visite débute avec des vestiges de l’ère paléolithique, où de gigantesques fossiles se dévoilent dans la roche calcaire. À la fin du Ve siècle, commence l’extraction de matériaux de la butte et la construction d’un réseau de fontaines. « Sur ce plateau situé à 180 mètres de haut, sans fleuve ou rivière, il y a pourtant toujours eu de l’eau en abondance. C’est la présence d’une couche d’argile imperméable qui retient l’eau de pluie du sommet », apprend-on au cours de la visite.

Les pierres extraites des souterrains servent ensuite à construire les 7 km de remparts, les maisons, les églises ainsi que la cathédrale. « Trois blocs par semaine sont extraits au XIIe siècle pour édifier la ville. »

Les souterrains servaient à entreposer du blé à l’époque gallo-romaine (dont on voit les vestiges de l’ancien silo) mais ils servirent aussi, au XIVe siècle, de prison pour des chevaliers de l’ordre du Temple, qui ont laissé des traces de leur passage comme une croix chrétienne gravée dans la roche, par exemple.

Les souterrains ont eu plusieurs vocations à travers l’histoire, dont celle de casemates, sous Louis-Philippe.

La visite se poursuit avec les oubliettes du beffroi médiéval dans lequel les chevaliers de l’Ordre du Temple sont enfermés après leur arrestation en 1307. Ils laissent des traces de leur passage en gravant des croix dans la roche. De carrières, les souterrains servent ensuite de place forte militaire avec la construction d’une véritable citadelle constituée de quatorze casemates.

Ces lignes de tir ont été aménagées sur ordre de Louis-Philippe, au moment de la reconstruction de la citadelle entre 1835 et 1847 accompagnée de celle d’une poudrière, dans laquelle se clôture la visite avec la projection d’un film retraçant l’histoire de la cité.

Plusieurs visites par jour : 11h ; 14h ; 15h ; 16h / Se rendre 30 minutes auparavant à l’Office de Tourisme pour récupérer un audioguide / durée : 1h / Tarifs de 4 à 8 €.

Des visites singulières avec un « Greeter »

Pour des visites authentiques et personnalisées, n’hésitez pas à faire appel à un Greeter. Tiré de l’anglais « to greet » qui signifie « accueillir », les Greeters sont des habitants qui accueillent le visiteur dans leur localité. Véritables passionnés, ils en connaissent les moindres recoins et anecdotes.

Ces derniers ont été sélectionnés au cours d’un grand casting. 40 habitants de l’Aisne sont ainsi ambassadeurs de leur destination avec la volonté d’en partager l’Histoire tout autant que les « petites » histoires. Vous pouvez les retrouver sur un site qui leur est entièrement dédié : https://greeters.fr/aisne/