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Reims Habitat construit la déconstruction

Urbanisme. Réutiliser ce qui peut l’être dans un objectif de développement durable, c’est la démarche de Reims Habitat dans le cadre du renouvellement urbain.

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Photo d'Arnaud Robinet, Juliette Lefeu, Catherine Vautrin et Vincent Verstraëte
De gauche à droite : Arnaud Robinet, maire de Reims, Juliette Lefeu, directrice générale de Reims Habitat, Catherine Vautrin présidente du Grand Reims et de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, Vincent Verstraëte, président de Reims Habitat. (Crédit : JR)

Tous les chantiers de rénovation et de construction du bailleur social Reims Habitat sont désormais placés sous le signe du réemploi, qui constitue l’une des pratiques de référence de l’économie circulaire.

Ce qui implique, en amont, de ne plus simplement « démolir » un bâtiment mais plutôt de le « déconstruire », pour en récupérer et réutiliser tous les éléments qui peuvent l’être. En ce sens, le réemploi a pour objectif de réduire la production de déchets, et de limiter la consommation d’énergie et de matières premières par la réutilisation des matériaux issus des chantiers de démolition.

Cette démarche innovante est mise en œuvre par Reims Habitat depuis 2021 dans tous ses marchés de déconstruction, dans le droit fil des lois « Anti-gaspillage pour une économie circulaire » (AGEC) et « Climat et Résilience », de 2020 et 2021, visant à transformer les modes de vie pour tendre vers un modèle de société plus durable.

Une démarche, notamment observée d’un œil très attentif par Catherine Vautrin en sa double qualité de présidente du Grand Reims et de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), qui est aussi le résultat de « 20 ans de réflexion de l’ANRU sur la démolition et la réhabilitation ».

Exemples concrets

Un exemple concret de ce principe de réemploi est actuellement fourni par la déconstruction des barres d’immeubles des 31/37 et 39/45 rue Pierre Taittinger, à Reims, qui comptaient au total 236 logements. À partir d’un diagnostic préalable, et alors même qu’un objectif de 20 % de réemploi était requis pour ces chantiers, ce sont plus de 46 % de Produits Equipements Matériaux (PME) exploitables (portes palières, lavabos, interphones, boîtes aux lettres, etc…) qui ont été récupérés pour entrer dans la filière de réemploi mise en place.

Toujours rue Pierre Taittinger, 5 à 7 000 tonnes de béton seront ainsi revalorisées et transformées en béton recyclé qui sera intégré, avec des qualités de résistance dûment certifiées, sur les futurs chantiers de construction.

Urbanisme du 21e siècle

Vincent Verstraëte, président de Reims Habitat, souligne combien « cette nouvelle façon de penser le renouvellement urbain, en faisant mieux avec moins, s’inscrit pleinement dans la vision durable et responsable mise en œuvre par Reims Habitat », qui est la poursuite logique de son projet d’entreprise en termes d’enjeu Bas Carbone. Arnaud Robinet, maire de Reims, assure quant à lui que « la double exigence d’économie et d’écologie adoptée par Reims Habitat dans le retraitement des matériaux », fait du bailleur social « une locomotive en la matière. »

Plus largement, on peut voir là une nouvelle manière d’envisager l’urbanisme du XXIe siècle, à travers une ville qui se déconstruit pour mieux se reconstruire sur elle-même.