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Reims : des investissements en hausse malgré les incertitudes

Budget. Malgré un contexte national fluctuant, les prévisions de ponctions de l’État et des marges de manœuvre réduites, la Ville de Reims met tout en œuvre pour ne pas réduire sa politique d’investissement.

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Photo de Vincent Verstraete et Arnaud Bobinet
Vincent Verstraete, adjoint au maire délégué aux Finances et Arnaud Robinet, maire de Reims présentent un budget 2025 qui veut laisser la part belle aux investissements. (Crédits : BB)

Présenter un budget 2025 à la veille de la motion de censure déposée contre le gouvernement Barnier, un exercice inédit pour le maire de Reims, Arnaud Robinet et son adjoint délégué aux Finances, Vincent Verstraete. « Le Projet de Loi de Finances 2025 nous impose une baisse de recettes qui n’est pas encore complètement définie », souligne ce dernier. Une incertitude nationale face à la teneur finale du budget 2025 – « étape-clé » avant la fin du mandat selon Arnaud Robinet – qui ne remet pas en cause celui de la Ville de Reims, pour lequel l’équipe municipale prévoit de suivre plusieurs grands axes : la poursuite du désendettement de la collectivité, le maintien des investissements, le tout sans hausse de la fiscalité locale malgré des dépenses en hausse.

Si l’équation comporte plusieurs difficultés et inconnues, les élus rémois ne renoncent pas à la résoudre, en appliquant les bases d’une même recette depuis 2014. « Les taux de fiscalité de la taxe foncière ont été maintenus, ils n’ont jamais augmenté », précise Vincent Verstraete. « Si les impôts augmentent, c’est en raison des bases qui ne sont pas décidées par la collectivité, ils augmentent mécaniquement peu ou prou du niveau de l’inflation ».

Si la Ville a maîtrisé ses dépenses entre 2018 et 2023, ses recettes ont elles aussi augmenté sur cette période, de 11%. « Nous avons acquis des recettes inférieures au taux de l’inflation, ce qui veut dire que nous avons mis en place une maîtrise sérieuse et rigoureuse des dépenses de fonctionnement ».

« Investissement record »

La politique rigoureuse de la gestion de la Ville s’est d’ailleurs traduite par une réduction de son endettement, toujours entre 2018 et 2023. Sur ces cinq années, l’endettement de la collectivité est passé de plus de 5 ans à 3,7 ans. « La moyenne des grandes villes est située entre 6 et 8 ans », précise Arnaud Robinet. Côté fonctionnement, la Ville enregistre des recettes en hausse (274, M€ en 2025 contre 270,7 M€ en 2024 et 260M€ en 2023) notamment grâce à la revalorisation des bases locatives qui suivent l’évolution de l’inflation, à la stabilité des dotations globales de fonctionnement (DGF) et la stabilisation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Les dépenses de fonctionnement sont quant à elles également à la hausse (à hauteur de 235,3 M€ en 2025 contre 213,8 M€ en 2023) en raison notamment de l’inflation, de la hausse de la masse salariale de la collectivité et de la hausse des charges d’intérêt de la dette. Résultat : l’épargne brute de la Ville était en forte baisse en 2024 par rapport à l’année précédente (44 M€ contre 59 M€ en 2023). « On souhaite préserver l’autofinancement pour continuer à investir, limiter l’appel à la dette et ne pas accroître la pression fiscale sur les contribuables », souligne l’adjoint.

Autant de facteurs qui ont mis le budget 2024 sous pression, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025, même si le budget qui sera soumis au conseil municipal le 16 décembre prochain prévoit d’ores et déjà, par exemple, de consacrer 4,6 M€ à la poursuite des berges du canal, 3,8 M€ à l’aménagement de la Voie des Sacres, 17,5 M€ au musée des Beaux-Arts et 1,5 M€ à la rénovation énergétique des bâtiments publics. « Nous allons continuer à investir, les entreprises du territoire en ont besoin pour maintenir la création d’emploi et leur activité », assure Arnaud Robinet qui parle même d’un « investissement record à 103,7 M€ » pour l’année 2025.