Collectivités

Reims : de nombreux travaux au service d’un projet de territoire

Urbanisme. Dix ans de mandat ce n’est pas rien. C’est surtout l’occasion pour le maire de Reims, Arnaud Robinet, de dresser un bilan de ce qui a été accompli ces dernières années, tout en évoquant les chantiers en cours (et ils sont nombreux !).

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Photo d'Arnaud Robinet
Concernant les travaux, Arnaud Robinet confie « avoir conscience des difficultés. C’est une période où il faut s’adapter. » (Crédit : ND)

Personne ou presque ne nous contredira : le visage de la ville de Reims a été profondément modifié ces dernières années. Celle que l’on a pendant longtemps surnommée la « Belle endormie », s’est petit à petit éveillée, pour faire la part belle aux nouvelles infrastructures et apporter une réelle qualité de vi(ll)e comme se plaît à le dire Arnaud Robinet aux Rémois. Pour cela, « pas d’omelette sans casser des œufs », reconnaît-il. Car si la cité des Sacres change, c’est aussi au prix de nombreux travaux, qui eux, embarrassent voire exaspèrent les riverains.

Les Berges de Reims

Le dernier morceau du Pont de Gaulle, « feuilleton qui a fait couler beaucoup d’encre depuis un an », qui trônait au-dessus du canal, a été démoli début septembre. Une étape symbolique du renouveau des Berges de Reims. « Bravo aux entreprises qui ont réussi l’effacement du pont. Une tâche techniquement compliquée mais aussi intéressante » au niveau de la performance et de la technicité de la déconstruction.

« Aujourd’hui, ce n’est plus un sujet, même s’il reste des interrogations légitimes et normales. En tous les cas, il n’y a pas eu les bouchons que l’on pouvait craindre suite à cette démolition », affirme Arnaud Robinet. « Place maintenant à l’aménagement. » La collectivité a ainsi reçu cette semaine les services de Voies Navigables de France (VNF) pour travailler « sur les appels à projets des activités le long des berges. Il y aura trois péniches pour faire trois activités : bar, restaurant et activités culturelles », indique le maire.

Concernant la passerelle piétonne, une consultation est en cours pour attribuer le marché de construction, le projet en lui-même étant déjà arrêté. La construction devrait débuter fin 2024. « Les riverains ont déjà vu un vrai changement. Maintenant, nous allons déblayer et réfléchir à remettre un parking rue Hincmar, mais plus en phase avec le nouveau visage de la ville, à savoir avec des îlots de fraicheur ou un jardin… Mais il faut un parking à proximité du centre-ville, tout cela en concertation avec les riverains », fait savoir Arnaud Robinet.

Projet de territoire

Il l’a toujours dit, ses mandats sont construits sur la base d’un véritable projet de territoire pour voir évoluer la ville. « Cette ville, avec les deux équipes qui se sont suivies, nous y vivons. Nous la vivons au quotidien, avec nos familles, et toutes les questions que se posent les Rémois nous nous les posons aussi. Nous avons la chance d’avoir ce lien fort avec nos concitoyens et ce qui est intéressant, c’est d’être des deux côtés de la barrière. » Le maire propose donc une vision, sa vision, basée sur un projet qui a été présenté aux habitants. Et c’est d’ailleurs sur les fondations de celui-ci qu’il répond à ceux qui l’accusent de tout faire en même temps. « Il y a eu deux années d’interruption de travaux d’infrastructures avec le covid, on a tendance à l’oublier. Et si je ne m’étais pas attelé à faire ce que j’avais annoncé concernant les Berges et la Voie des Sacres, on m’aurait réproché de ne pas respecter ma parole ! »

Concernant tous les chantiers, il répond : « On oublie rapidement ce à quoi ressemblaient les choses avant. Aujourd’hui, quand on regarde les Promenades, on a du mal à se souvenir qu’auparavant c’était un immense parking. Idem pour la friche Sernam qui a vu pousser l’UCPA et l’Arena. On s’approprie facilement les équipements. Oui, il y a beaucoup de travaux en même temps, moi aussi je me fais la réflexion quand je prends ma voiture. Je les assume totalement, même si j’ai conscience des difficultés. »

« Il y a eu deux années d’interruption de travaux d’infrastructures avec le covid, on a tendance à l’oublier. Et si je ne m’étais pas attelé à faire ce que j’avais annoncé concernant les Berges et la Voie des Sacres, on m’aurait reproché de ne pas respecter ma parole ! »

Si de nombreux grands chantiers se poursuivent, la Ville continue également à investir dans de plus modestes projets, pour refaire la voirie par exemple, « avec un budget annuel passé de 4 millions d’euros à mon arrivée en 2014 à 17 millions aujourd’hui », ou les places telles que celle du Chapitre, Luton ou encore Brouette. Un dynamisme qui s’illustre aussi dans le secteur du commerce.

« Tous les fonds de commerce vides sont repris », annonce Arnaud Robinet. André, Burton ou encore Maxi Bazar vont donc voir de nouvelles enseignes prendre leur place. « Nous avons un taux de vacance des commerces de 5%. Là, où cela se complique, c’est dans les galeries commerciales où les loyers restent assez élevés. » Quant au bas de la rue de Vesle, avec un public plutôt étudiant, ça bouge aussi, avec « une belle dynamique ». Au niveau des quartiers prioritaires de la ville, 500 millions d’euros sont injectés pour réhabiliter les logements, dédensifier les quartiers et apporter des aménagements verts.

La Voie des Sacres

« Il y a des interrogations et je les comprends », poursuit Arnaud Robinet. « J’ai entendu qu’il n’y avait plus de bus en centre-ville. C’est faux. Il y a des déviations, mais il n’a jamais été question de bannir les bus du centre-ville. Tout comme rendre piétonne la portion de la rue de Talleyrand à la place Saint-Timothée, il n’en a jamais été question », martèle-t-il.

« Il y aura une partie avec le bus à haut niveau de service (BHNS), mais rue Gambetta, on circulera en voiture et rue de Talleyrand aussi. » Et à ceux qui se posent la question de la taille des trottoirs, elle est prévue pour y implanter de la végétalisation. « La tranchée actuelle est celle de l’enfouissement des réseaux Enedis. L’axe Chanzy-Gambetta n’a pas fait l’objet de travaux depuis au moins une cinquantaine d’années. » Le BHNS sera mis en service en septembre 2025. Aux riverains inquiets de la forte augmentation de la circulation des bus, Boulevard Lundy notamment, ce ‘‘désagrément’’ devrait donc durer une ‘‘petite’’ année.

« L’essentiel des travaux de voirie seront finis en juillet 2025. » Car l’objectif, à terme, est bien « de fluidifier et d’améliorer la circulation » ainsi que de désengorger la circulation de trop nombreux bus. « Il y aura moins de bus mais les BHNS auront une plus grande capacité, équivalente à celle d’un tram. Ils passeront toutes les huit minutes. » Prochain gros morceau, celui de la Place royale, pour laquelle une réflexion va être engagée et une délibération prise au prochain Conseil municipal pour lancer un concours avec les architectes du patrimoine et imaginer quel pourrait être son futur visage.

Sécurité

La sécurité était aussi un des sujets sur lequel il était attendu par les habitants. Avec plus de 250 caméras de vidéosurveillance, la Ville va continuer de s’équiper. « Nous allons continuer à mener cette politique complémentaire entre la police municipale et la police nationale. La sécurité est une chaîne où chacun a un rôle à jouer. En tant que maire, c’est une de mes premières préoccupations. »

Concernant la tranquillité des quartiers, une cellule de veille résidentielle a été mise en place avec une réunion tous les trimestres qui rassemble les acteurs du logement (bailleurs), la police - nationale et municipale - ainsi que la Justice, avec le procureur de la République, et l’État avec le sous-préfet et le préfet. « Nous essayons de trouver des solutions adresse par adresse avec un vrai partage d’informations entre tous les acteurs de la sécurité. Dix dossiers d’expulsions de fauteurs de trouble ont été instruits avec sept expulsions prononcées. Ces dernières interviennent dans le cadre de procédures judiciaires, suite à des dépôts de plainte notamment. »