Pour 2025, les collectivités marnaises fourmillent de projets structurants - Châlons-en-champagne
Marne. Reims, Châlons-en-Champagne, Épernay... Freinées en 2024 par une conjoncture politique et économique compliquée, les collectivités, si elles n’ont pas stoppé leurs projets, en ont repoussé certains. Pour 2025, avec des budgets toujours plus contraints, elles ne manquent pourtant pas d’ambition. Que cela soit au niveau des aménagements, des services, de la santé, de l’éducation ou du soutien à l’investissement, elles comptent bien répondre présentes aussi bien auprès des citoyens que des entreprises.
Aménagement
La requalification des friches – une opportunité pour le territoire
« Alors que la recherche du foncier pour les projets de développement économique et d’aménagement est, aujourd’hui encore plus qu’hier, le fond du sujet du développement économique, la requalification des friches revêt un caractère prioritaire », indique Jérôme Mât, vice-président en charge du développement économique à Châlons Agglo.
Un travail de long terme a été engagé sur l’opportunité de la reconversion des friches militaires que sont les deux casernes châlonnaises Chanzy et Corbineau, d’une part, la Cité Saint Pierre et la Cité Saint Martin, d’autre part, d’anciens bâtiments d’habitation (immeubles ou petits collectifs) qui ne sont plus habités, pour certains depuis longtemps.
Une de ces reconversions est déjà largement engagée puisque le quartier de l’ex-caserne Chanzy-Forgeot est depuis 2020, année de son acquisition à l’euro symbolique, en pleine mutation. Sur 6 ha, ce projet transversal ambitieux se décline par la réhabilitation bâtimentaire, la desserte du site, sa renaturation et son équipement en mobilier urbain.
Le site accueille depuis 2022, l’INRAP (fouilles archéologiques). Ont suivi l’accueil des services de la DGFIP et de l’ANDV, agence nationale des données des voyageurs (dans le cadre de la démétropolisation des services de l’Etat). La caserne Chanzy qui était fermée depuis le départ des militaires en 2015 reprend vie.
« Prochaines étapes : l’emménagement de 300 collaborateurs de l’administration unique de l’agglomération et de la Ville de Châlons fin 2025 et l’aménagement des espaces publics qui a débuté. Sur ce dernier, un important travail autour de la désimperméabilisation des sols a été engagé avec un espace public moderne, pensé pour être un ilot de fraicheur », poursuit-il. Un projet ambitieux de musée du Cirque porté par la Ville de Châlons, un tiers lieu ainsi que des cellules commerciales et des logements prendront également place à moyen/long terme. In fine, l’ancienne caserne militaire viendra s’ouvrir sur la ville, pour devenir un trait d’union entre le quartier Schmit et le coeur de ville.
Autre caserne, autre projet : la caserne Corbineau est située en sortie de ville, au bord de la route nationale 44. C’est pourquoi, au regard de sa situation géographique, la volonté des élus est de dédier ce terrain à un projet de développement économique. En raison de contraintes liées à la présence de cavités, le dimensionnement du projet pourra varier, comme le secteur d’activités qui y sera fléché. « Au cours de l’année 2025, nous finaliserons les études qui vont nous permettre de définir ce qu’il sera possible de réaliser ou pas sur les 36 ha de ce site », fait savoir Jérôme Mât.
L’année 2025 sera également marquée par le début des aménagements sur l’extension de la zone de Condé que l’agglomération porte : près de 15 ha dédiés au secteur viti-vinicole. « Notre objectif est de démarrer des travaux au premier semestre 2025, pour une commercialisation vers des porteurs de projets déjà identifiés fin 25/début 26. »
Industrie
Axer sur les secteurs industriels d’avenir liés à l’environnement et la transition énergétique
Pour 2025, Châlons Agglo, pouvant déjà compter sur des entreprises solides, a orienté ses ambitions économiques vers l’industrie en étant labellisé « Territoire d’Industrie ». « Nous avons été identifiés comme un territoire en capacité d’accueillir de nouvelles entreprises industrielles, que nos zones économiques sont équipées et aménagées pour répondre aux contraintes de l’industrie. C’est un vrai plus pour être visible des porteurs de projets. Des entreprises comme Machaon ou encore Muance sont de vraies locomotives », insiste le vice-président en charge du développement économique.
« Elles nous aident à prospecter et attirer d’autres entreprises de ce secteur industriel, que l’on peut qualifier d’avenir. D’une part, parce que l’installation de ces entreprises participe pleinement au processus de réindustrialisation, tout à fait nécessaire. Ensuite, parce qu’elles montrent que l’industrie peut s’engager dans des process innovants, qu’ils soient plus respectueux des ressources ou producteurs de nouvelles ressources. »
La collectivité travaille par exemple aux côtés des porteurs de Polyprep pour l’installation de leur usine de recyclage de plastique souple. Avec la généralisation de l’extension des consignes de tri, elle collecte aujourd’hui plus de matière plastique issue des emballages, sans la traiter à l’heure actuelle. Avec Polyprep, ce pourrait être la moitié des plastiques souples collectés de la France qui y seraient traités. « Nous sommes bien ici dans une industrie complètement vertueuse. Le projet a d’ailleurs remporté un appel à projet de l’ADEME. C’est un vrai challenge autant qu’une fierté que de les accueillir à Châlons. Avec bien évidemment, de nombreux emplois à la clé », conclut Jérôme Mât.