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Plus de 5 300 établissements labellisés RGE en Grand Est

Bâtiment. La rénovation énergétique est plus développée dans le Grand Est qu’en France de province. Elle pèse beaucoup plus dans l’emploi en milieu rural. Les entreprises concernées sont plus importantes que celles de l’ensemble des travaux de construction spécialisés, avec des salaires, des investissements et une productivité plus élevés.

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Illustration isolation
Chaque établissement peut être certifié RGE pour un ou plusieurs domaines de son activité. Le domaine de l’isolation à lui seul rassemble 44% des établissements de rénovation énergétique et la moitié des salariés y travaillant. (Crédits : SHUTTERSTOCK)

Dans le secteur des travaux de construction spécialisés, le Grand Est compte plus de 5 300 établissements labellisés RGE, Reconnu Garant de l’Environnement, pour les travaux de rénovation énergétique. Pour 90% d’entre eux, ils rassemblent les secteurs travaux d’installation électrique, plomberie et autres installations (42%), travaux de finition (30%) ou autres travaux de construction spécialisés, dont couverture et étanchéification (18%). Dans le Gand Est, le taux de labellisation pour la rénovation énergétique est plus fort qu’en France de province. Pour chacun des trois secteurs les plus représentés, la part des établissements RGE, de 6 à 13%, est supérieure à celle de la moyenne des autres régions, de 4 à 11%.

Les travaux de construction spécialisés emploient 5% des salariés en équivalent temps plein de la région. La part des salariés (29 000) dans un établissement de travaux de construction spécialisés est de 36%, soit cinq points de plus qu’en France de province. Le Grand Est est ainsi la troisième région disposant du plus fort taux de labellisation RGE en matière d’emplois, derrière la Bourgogne-Franche-Comté (40%) et les Pays de la Loire (38%). L’importance de la rénovation énergétique dans le Grand Est est particulièrement manifeste dans le secteur incluant la couverture et l’étanchéification, secteur qui emploient 31% des salariés de la rénovation énergétique contre 23% au niveau de la France de province.

Prépondérance de l’isolation et du chauffage

Chaque établissement peut être certifié RGE pour un ou plusieurs domaines de son activité. Le domaine de l’isolation à lui seul rassemble 44% des établissements de rénovation énergétique et la moitié des salariés y travaillant. Huit établissement sur dix sont labellisés pour l’isolation ou le chauffage. Seulement 3% d’entre eux sont certifiés pour les deux à la fois. 84% des établissements labellisés pour la ventilation et 51% de ceux labellisés « production d’énergie » sont aussi labelisés pour le chauffage. Dans ce dernier domaine, les labels « pompe à chaleur » et « chauffe-eau thermodynamique » sont les plus répandus, loin devant les installations solaires.

Des labels plus fréquents en milieu rural

C’est dans les départements ruraux de la Meuse, de la Haute-Marne et des Vosges que les labels RGE sont les plus présents. Ils pèsent respectivement 56, 49 et 43% des salariés des travaux de construction spécialisés. À l’inverse, ils sont moins courants dans la Marne et la Moselle et ne concernent qu’un tiers de ces salariés. Les plus fortes proportions d’emplois concernés se situent dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle. Ces trois départements pèsent plus de la moitié des 29 000 emplois régionaux du label. Cependant le taux de labellisation RGE de ce trois départements est inférieur à la moyenne régionale. Des zones comme Chaumont, Bar-le-Duc ou Verdun ont des taux supérieurs à 55%. En résumé, les salariés de la rénovation énergétique sont plus nombreux en milieu urbain, mais leur proportion dans le secteur des travaux de construction spécialisés est plus élevé en milieu rural.

Les petits établissements moins souvent labélisés

Il est constaté que seulement 2% des établissements de travaux de construction spécialisés sans salarié sont labellisés, contre 25% des établissements employeurs. Cette proportion est celle de la France de province. Le taux de labellisation atteint 41% pour les établissements de plus de cinq salariés. Quelle que soit leur taille, les établissements employeurs du Grand Est sont plus souvent labellisés que ceux de la France de province (25% contre 20%). En moyenne, parmi les établissements employeurs ceux qui sont labellisés emploient trois salariés de plus que les établissements non labellisés.

Des emplois masculins, plus jeunes et plus qualifiés

Au sein des établissements de rénovation énergétique, les salariés ont en moyenne 39 ans et 12% sont des femmes. Ces caractéristiques concernent l’ensemble du secteur des travaux de construction spécialisés, un secteur nettement plus jeune et plus masculin que dans le reste de l’économie. Les trois-quarts des salariés sont des ouvriers, dont 73% qualifiés. On retrouve cette même proportion en France de province, avec cependant plus d’ouvriers qualifiés que dans le Grand Est. Les salaires dans la rénovation énergétique, (avec un net mensuel de 1 744 €), sont supérieurs de 4,2% à ceux des travaux de construction spécialisés. À profil identique, un salarié d’un établissement RGE gagne en moyenne 9,8% de plus et travaille 68 heures de plus par an. À temps de travail égal, l’écart de rémunération devient moindre.

Plus de productivité et des investissements lourds

Les entreprises de rénovation énergétique du Grand Est génèrent un chiffre d’affaires moyen de 1,5 M€, supérieur à celui de l’ensemble des entreprises régionales de travaux de construction spécialisés (1,1 M€). Les entreprises RGE ont une meilleure productivité du travail, chaque salarié génère 71 000 euros de valeur ajoutée, soit 5 000 euros de plus que dans les autres établissements du secteur. Le taux de marge des entreprises labellisées est de 18%, contre 8% pour les autres. Le taux d’investissement des RGE est de 16% contre 14% dans le reste du secteur. Enfin, la rentabilité économique est plus importante. Pour 100 euros de capital d’exploitation, une entreprise génère 35 euros d’excédent brut contre 26 euros dans l’ensemble du secteur des travaux de construction spécialisés.

Une progression régionale de 12,4% en trois ans

Alors qu’au niveau national (63 000 entreprises au premier trimestre 2025), le nombre d’entreprises RGE a baissé de 3%, il a progressé de 12,4% dans le Grand Est (6 000 au premier trimestre 2025) et situe la région au cinquième rang hexagonal pour le nombre d’établissements labellisés. Dans l’ensemble régional, dominé par le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, la Marne paraît en retard. Le département (516 entreprises RGE), devancé par les Vosges (619 unités) n’apparaît qu’en sixième place.

Sources : INSEE Analyses Grand Est, mars 2025 (chiffres de 2022), ADEME Annuaire des entreprises RGE (1er trimestre 2025).