Philippe Dallemagne, futur président du Conseil départemental
Département. La primaire auboise a départagé les deux candidats à la succession de Philippe Pichery, Valéry Denis et Philippe Dallemagne.

Après Philippe Adnot, Philippe Pichery, Philippe Dallemagne... au prénom prédestiné, devrait prendre la présidence du Conseil départemental de l’Aube. Avec 21 voix contre 10 pour Valery Denis et une abstention lors de la primaire organisée le 15 septembre à la suite de la démission de Philippe Pichery, il est désigné par le Conseil départemental comme le candidat à la présidence pour l’élection d’octobre.
À 62 ans, Philippe Dallemagne, conseiller départemental qui copréside la commission Finances, personnel et achat public, remercie le président sortant pour sa confiance. « Voilà 36 ans que je suis à la mairie de Soulaines-Dhuys et 24 ans que je préside de l’intercommunalité des communes de Vendeuvre-Soulaines et j’en suis ici à mon troisième mandat, à la vice-président en charge des finances. Je connais très bien les problématiques des collectivités. Quand nous connaissons les tensions financières et les incertitudes actuelles, il faut avoir quelques notions budgétaires pour pouvoir mener à bien toutes nos opérations. Nos finances sont de plus en plus contraintes et pour autant nous devons gérer le volet social, le plus important, les routes, le SDIS, la petite enfance, le handicap et le vieillissement. Nous devrons regarder notre plan pluriannuel d’investissement. C’est un excellent outil de planification pour honorer nos compétences même si les finances sont serrées », livre Philippe Dallemagne, faisant allusion au projet de loi de Finances et au budget national toujours inexistants ainsi qu’à une capacité d’autofinancement qui se réduit d’année en année, passant de 100 millions à 85 millions pour l’Aube. « Notre seul levier, c’est de réduire nos frais de fonctionnement, là où c’est possible, pour porter des projets d’investissement ».
Un pas vers TCM

Philippe Dallemagne représente par ailleurs la ruralité et mesure l’importance d’un équilibre. « Avec 160 000 habitants pour Troyes Champagne Métropole (TCM) dans un département qui compte 310 000 habitants, nous devons tous travailler ensemble, dans l’intérêt des Aubois ». Le futur président entend bien apporter une certaine sérénité entre l’agglomération troyenne et le Département. « Le Département n’a plus la compétence économique, pour autant il faudra travailler avec ceux qui l’ont, intercommunalités et Région ».
De son côté, Philippe Pichery, qui a coopté Philippe Dallemagne, « salue la campagne très digne et de haute tenue avec des candidats de valeur qui apportent beaucoup pour le Département. Le futur président maîtrise la partie finances et personnel. Nous sommes dans une spirale qui va nécessiter de faire des efforts et il saura proposer des arbitrages qui porteront le Département vers l’avenir. (…/…) Par ailleurs, je suis de ceux qui pensent que c’est un atout extrêmement important d’avoir une configuration comme celle du département de l’Aube, avec une agglomération forte et une ruralité qui apporte une complémentarité qui est le fruit de la réussite ».
Valéry Denis a félicité son adversaire qu’il qualifie d’expérimenté et de compétent. « Il y a eu un débat, j’étais l’outsider, j’aurais été surpris de gagner. Mais, je croyais important que les conseillers départementaux puissent avoir du choix », explique le candidat déchu. L’outsider se tourne maintenant vers 2028 pour faire notamment face à « une montée inexorable du Rassemblement national dans le département. Cela sera une échéance compliquée ».
En attendant les élections de 2028, la nomination du président Dallemagne devrait être officialisée lors du vote de l’assemblée départemental le 13 octobre après une démission présentée par le président Pichery le 29 septembre prochain.