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Oktave, interlocuteur clé dans l’aide à la rénovation énergétique

Logement. Oktave, service intégré de la rénovation énergétique de l’habitat, initié par la Région Grand Est et l’ADEME a accompagné 800 copropriétés depuis 2021 et voté 125 millions d’euros de subventions pour 170 d’entre-elles, entrées dans le programme.

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Photo de Maxime Lenglet
Maxime Lenglet, Directeur général de la SEM Oktave, devant le bâtiment rue du Champ de Mars, à Reims, rénové pour 1,2 M€. On estime que 546 000 logements sont considérés comme des passoires thermiques (F ou G) dans le Grand Est. (Crédit : ND)

C’est un immense échafaudage qui est monté à l’arrière des immeubles des 42 ; 44 et 48 rue du Champ de Mars, à Reims. Car cette copropriété de 61 logements datant de la fin des années 50 s’est engagée dans un programme de rénovation énergétique, soutenu par Oktave, service spécialisé sur ce sujet dans l’habitat, initié par la Région Grand Est et l’ADEME. Auparavant étiquette F (350 KWh/m²/an), après travaux, les logements devraient tous être étiquette C (140 KWh/m²/an). « Nous avons été créé en 2021 et depuis cette date, Oktave a accompagné la rénovation énergétique de 800 copropriétés dans le Grand Est, dont 80 dans la Marne », indique Maxime Lenglet, Directeur général de la Société d’Économie Mixte, composée d’une cinquantaine de salariés dont 36 « conseillers terrains ». « La rénovation coûte cher et doit mobiliser tout le monde, aussi bien les financeurs que les prescripteurs, les syndics et toutes les branches professionnelles spécialisées dans le bâtiment. Oktave est en quelque sorte le chef d’orchestre de tout cela », précise-t-il.

Ainsi en trois ans, 125 millions d’euros ont été engagés pour 170 copropriétés. Mais ce n’est que le début, car à horizon 2050, on estime à 750 000 le nombre de copropriétés à rénover et un million celui de maisons individuelles (soit 40 000 maisons par an). Dans le Grand Est, ce sont 546 000 logements qui sont considérés comme des passoires thermiques (F ou G).

Plus de 50% d’aides mobilisées par Oktave sur 1,2 M€ de travaux

Pour la résidence de la rue du Champ de Mars, le sujet de la rénovation énergétique a été abordé en assemblée générale en 2021, à la suite de la Loi Climat et Résilience qui prévoit à partir du 1er janvier 2028, en plus des logements classés G, l’interdiction à la location de tous les logements classés F (environ 1 200 000 logements en France). En 2034, ce sont les logements classés E qui ne pourront plus être loués.

« Nous avons fait le choix de passer par M.C.I Thermiques, un « thermicien » (spécialiste des installations de chauffage, de production d’énergie et de climatisation, ndlr.) pour déterminer les travaux à effectuer », explique Stéphanie Maïeron, gestionnaire de copropriété chez Sefic Immobilier. Avec une enveloppe travaux d’1,3 million d’euros au total, plus de 50% d’aides ont pu être mobilisées grâce à Oktave.

« Sur l’ensemble des subventions collectées, soit 754 400 €, 227 000 € proviennent du Certificat d’économie d’énergie, 367 000 € de l’Anah (au titre de MaPrim’Renov) et 160 000 € de la Région avec Climaxion », détaille Mustapha Zidi, conseiller rénovation Oktave. « Notre objectif est bien de récupérer un maximum de subventions pour qu’ensuite, en assemblée générale, les travaux les plus adaptés puissent être votés, avec un reste à charge réduit pour les copropriétaires. D’autant que dans les résidences type années 50/60, ce sont souvent des populations vieillissantes qui y habitent. » Pour la résidence rémoise, c’est une somme de 12 000 € en moyenne qui reste à charge des propriétaires, « avec là encore, une proposition de financement adapté », précise le conseiller. 29 copropriétaires ont ainsi pu bénéficier du PTZ. « Nous nous positionnons en tiers de confiance pour expliquer l’ensemble des procédures et subventions possibles. »

L’ensemble du bâtiment rémois a été isolé par l’extérieur de la façade (isolation thermique externe) avec des plaques en polystyrène de 160 mm d’épaisseur (indispensable pour prétendre aux aides Climaxion), les toitures (isolation et étanchéité) ainsi que les planchers bas et les portes d’entrées ont été changés. La ventilation originale a été remplacée par une ventilation dite « hybride », les deux chaudières à gaz ont quant à elles été remplacées par des chaudières plus performantes, à condensation. Les fenêtres de la résidence n’ont pas été remplacées car elles l’ont été dans les années 2000 et sont toutes en double vitrage. « Tous ces travaux ont pour objectif de réduire de 60% la dépense énergétique globale des 4 084 m² de bâtiment », fait savoir Maxime Lenglet. Tous les travaux ont été réalisés par des entreprises locales (Iso Top Étanchéité pour le toit ; S.A.P.E. pour la façade ; CAELI pour la ventilation ; Dalkia pour la chaufferie) avec une livraison prévue fin février 2025. À Reims, 14 millions d’euros ont été débloqués pour 14 copropriétés en trois ans.