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Mulhouse, Reims et Metz dans le palmarès du chômage des immigrés

Travail. Près de 41% d’immigrants chômeurs pour Mulhouse, 33% pour Reims et 32% pour Metz, l’observatoire de l’Immigration et de la Démographie dresse l’évolution entre 2006 et 2021, de l’immigration et de son rapport au travail. Les villes du Grand Est occupent les premières places sur ce thème.

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L’enquête de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie remarque « une immigration nombreuse mais pas toujours accompagnée d’une absorption efficace par le marché du travail ».(Crédits : SHUTTERSTOCK)

À fin 2023, la France compte 7,3 millions d’immigrants parmi lesquels 2,5 millions ayant acquis la nationalité française. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le pourcentage d’immigrés en France est passé de 5 à 10,7%.

Entre 2006 et 2021, le nombre de personnes concernées est passé de 5,1 à 6,9 %, soit une hausse de 35%, un rythme annuel de + 2,3% et qui augmente légèrement entre 2021 et 2023 (+2,5%).

Cette dynamique s’explique par l’augmentation des titres de séjour (+49% en 15 ans et un quadruplement en 25 ans), celle du droit d’asile (multiplié par trois entre 2009 et 2019) et l’immigration clandestine, observation basée par l’Aide Médicale d’Etat (+102% entre 2006 et 2021), aide réservée aux étrangers en situation irrégulière.

Le Grand Est compte un peu plus de 521 000 immigrés, soit 9,4% de sa population, 1,3 point sous la moyenne nationale, et enregistre une forte progression relative, en passant en moins de dix ans de la 5e à la 3e place, désormais en part dans la population totale, derrière l’Ile-de-France (20,1%) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (11%).

43% des immigrés régionaux séjournent sur le territoire alsacien et 22% en Moselle. Leur présence est moindre sur le territoire champardennais : 7,8% dans l’Aube, 6,6% dans la Marne et 5,8% dans les Ardennes. La Moselle compte 11,5% d’immigrés, la Meurthe-et-Moselle 8,8%, Vosges 4,9%, la Haute-Marne 3,7% et la Meuse 3,6%.

En 2021, pour le site Statista, sur l’ensemble des départements français, Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle occupent respectivement le 14, 15 et 16e places, Meurthe-et-Moselle et Aube, les 32 et 33e places, les Ardennes (48e), la Marne (59e), les Vosges (79e), la Haute-Marne (90e) et la Meuse (92e) complètent ce classement.

Les grandes villes du grand est fortement concernées

Entre 2006 et 2021, sur les 25 premières communes de plus de 100 000 habitants pour la plus forte augmentation de leur population d’immigrés, le Grand Est en compte quatre (Metz, Mulhouse, Reims et Strasbourg), contre trois pour les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie et Pays de la Loire. Dans le segment des communes de 20 à 100 000 habitants, Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, occupe le 2e rang national avec une progression de 13%.

En termes d’évolution, entre 2008 et 2018 et pour les plus fortes progressions des villes de plus de 100 000 habitant, trois communes se distinguent : Saint-Louis (+50%), Metz (+40%) et Mulhouse (+17%).

Dans le segment des 3 à 20 000 habitants, Villerupt, Audun-le-Tiche et Ottange sur le territoire lorrain occupent les trois premières places nationales, entre 20 et 16% d’immigrés et entre 30 et 40% d’augmentation de leur nombre en quinze ans. Dans ce palmarès, le Grand Est place six communes parmi les vingt-cinq premières de France.

Un chômage élevé chez les immigrés régionaux

En considérant la part des immigrés dans les villes de plus de 100 000 habitants, loin derrière Argenteuil (30%), Orléans ou Nice (20%), la ville de Reims occupe la 14e place avec 12,2% d’immigrés, précédée par deux autres villes de cette taille dans le Grand Est : Metz (18%) et Nancy (13%). Cependant, en termes d’évolution, entre 2006 et 2015, Reims est la première ville de sa région avec un coefficient multiplicateur de 1,55 et la 11e ville de France. Entre 2006 et 2021, la population immigrée de Reims a progressé de 4,4%, en valeur absolue, moins qu’à Metz et à Mulhouse, mais plus qu’à Strasbourg.

L’enquête de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie remarque « une immigration nombreuse mais pas toujours accompagnée d’une absorption efficace par le marché du travail ». Illustration de cette analyse dans le Grand Est : la ville de Mulhouse, première commune de France de plus de 100 000 habitants pour le chômage de ses immigrés (40,8%). Reims (33,4%) occupe la 14e place, Metz (32,4%) la 19e place et Strasbourg (31%) la 25e place. Là encore le Grand Est est la région la plus représentée dans le classement des grandes villes.

Sources : Observatoire de l’Immigration et de la Démographie, Insee.