Collectivités

Moins de déchets ménagers collectés, mais plus de tri et de recyclage dans le Grand Est

Bâtiment. Les quantités de déchets ménagers collectés augmentent de 3% en France et diminuent de 1% dans le Grand Est, deuxième région, derrière l’Ile-de-France, pour le moindre poids par habitant. Avec un peu plus de 500 kg par an et par habitant, la collecte est inférieure de près de 10% à celle du niveau national. Le Grand Est est la troisième région métropolitaine pour l’importance de la tarification incitative.

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Photo de déchets Grand-Est
Le Grand Est trie 81 kg d’emballages ménagers et de papiers par an et par habitant, soit 40% de plus qu’en moyenne nationale. (Crédits : ARCHIVES)

Le Grand Est, 501 kg par habitant pour une moyenne métropolitaine de 548 kg, est la deuxième région dans laquelle le moins de déchets ménagers et assimilés sont collectés, derrière l’Ile-de-France qui en collecte 452 kg. Sur ces 501 kg, 42% sont des ordures ménagères résiduelles, 24% sont des collectes séparées et 33% vont en déchetteries. Les 468 déchetteries de la région sont visitées 2,3 fois par an en moyenne. Les données par intercommunalités vont de 460 kg/h pour Reims à 510 kg/h pour Troyes Champagne Métropole. Celles par département distinguent les 550 kg des Vosges et des Ardennes, des 450 kg du Bas-Rhin.

En région, la part des déchets mélangés collectés diminue de 9% en dix ans. Elle augmente de 4% pour les collectes séparées et de 6% pour les apports en déchetterie. Les quantités de déchets collectés, toutes catégories confondues, diminuent de 1,1% dans le Grand Est et augmentent de 2,9% en moyenne métropolitaine. Ce recul est encore loin de l’objectif fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui visait une baisse et 10% de la production de déchets par habitant sur dix ans.

Moins d’ordures résiduelles, plus de tri et plus de recyclage

Au niveau national, le Grand Est se distingue par la diminution du poids des ordures résiduelles, avec l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes et par les progrès du tri sélectif, avec la Bourgogne-Franche-Comté et les Pays de la Loire. En dix ans le poids des ordures résiduelles a baissé de 52 kg par habitant, celui des déchets recyclés a progressé de 16 kg par habitant.

Un exemple de la bonne position de la région en matière de valorisation des ordures ménagères : Le Grand Est trie 81 kg d’emballages ménagers et de papiers par an et par habitant, soit 40% de plus qu’en moyenne nationale. Autre exemple, avec les solutions de tri à la source des biodéchets mis en place par les collectivités, solutions qui couvrent 49,5% de la population du Grand Est, région leader nationale en la matière.

En 2021, la Marne, la Meuse, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin sont les départements du Grand Est dans lesquels la production de déchets est la plus modérée. A l’opposé, elle est plus élevée dans les Ardennes et les Vosges. Dans tous les départements de la région le poids des déchets par habitant est inférieur à la moyenne de France de province. Les quantités de déchets ménagers collectés varient selon les caractéristiques des intercommunalités. La production est plus basse (447 kg) dans les communautés urbaines et plus élevée (566 kg) dans les agglomérations rurales.

Une tarification incitative à la peine dans les grandes intercommunalités

La facturation du service de la collecte peut prendre la forme d’une redevance ou d’une taxe d’enlèvement. Elle peut, par le biais de la tarification incitative visant à faire diminuer la production et d’améliorer la valorisation, comprendre une part variable selon les productions par habitant. Il s’agit de payer ce que l’on jette. Le Grand Est est la troisième région, après les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté, dans laquelle la tarification incitative est la plus fréquemment mise en oeuvre. En 2021, la taxe incitative concerne 34% de la population du Grand Est. C’est quasiment trois fois plus qu’en moyenne pour la France métropolitaine.

À l’exception de la Haute-Marne, cette tarification incitative concerne toute la région. L’Aube est le département le plus couvert par cette tarification et figure, avec la Meurthe-et-Moselle et la Meuse, au rang des dix premiers départements métropolitains concernés. La Marne demeure le département le moins couvert (8% de sa population) par cette taxe. Reims, Metz, Nancy et Strasbourg n’appliquent pas cette tarification incitative.

La moitié des déchets valorisée dans le Grand Est

Dans le Grand Est, près de la moitié des déchets sont valorisés. Cependant, les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte sont d’atteindre un taux de valorisation de 65% en 2025. En 2021, ce taux est de 46% en région contre 48% au niveau national. Les principales destinations des déchets du Grand Est sont l’incinération (35%), la valorisation matière (32%), le stockage (18%) et la valorisation organique (14%).

La valorisation des déchets du Grand Est progresse de 10% en dix ans, le stockage diminue de 9%. Au niveau départemental, la part des déchets destinés à la valorisation est la plus forte dans le Haut-Rhin (58%). Dans ce département, la proportion d’ordures ménagères résiduelles dans le total des déchets est la plus basse et celle des déchets verts et biodéchets la plus élevée.

Sources : Ministère de l’Environnement ; Observatoire régional ; INSEE ; CITEO