Marina Ferrari à l’écoute des territoires
Gouvernement. Le tourisme a sa ministre de l’Économie du Tourisme, un signal fort pour développer un secteur qui pèse 225 milliards d’euros. Première prise de contact avec les parties prenantes à Troyes.
La ministre chargée de l’Économie du Tourisme a choisi Troyes pour sa deuxième visite officielle. Marina Ferrari a conscience des enjeux du tourisme. « Proximité, écoute et dialogue, avec tous les échelons territoriaux, message reçu, Monsieur le Président », déclare-t-elle en clin d’œil au message d’accueil applaudi du Président du Conseil départemental de l’Aube qui déclarait : « il faut que tous les acteurs œuvrent ensemble, chacun avec ses atouts, avec ses moyens. Laissez les territoires s’organiser, laissez l’énergie de ces territoires se déployer et vraiment, le modèle fonctionne ».
La savoyarde Marina Ferrari, tout juste nommée ministre déléguée à l’économie du Tourisme, s’est invitée au congrès d’ADN Tourisme à Troyes. Accueillie par les 400 congressistes du réseau national qui rassemble toutes les strates du territoire, la ministre a présenté ses priorités, sa feuille de route et ses défis.
Avec d’abord celui de la durabilité et de la prise en compte du climat, la sobriété énergétique, l’adaptation des infrastructures pour anticiper les catastrophes naturelles liées au climat, la décarbonation et la mobilité. Concernant l’emploi et la formation, la ministre souligne « qu’il y a de gros besoins sur le secteur. Nous devons continuer à monter en gamme sur notre offre. Nous devons être en capacité d’avoir numériquement le personnel nécessaire, mais également la qualité du personnel qui accueille les clientèles touristiques ».
L’enjeu territorial arrive comme la troisième priorité pour valoriser la richesse patrimoniale française. « Les collectivités ont compris que l’économie touristique est un vecteur important de développement des territoires. Nous devons amener de l’activité partout en créant des parcours et une meilleure gestion de flux pour lutter contre les pics de sur-fréquentation que nous pouvons connaître sur certains sites par période ». Des pics que ne connaissent pas les 40 % de Français qui ne partent pas en vacances. La ministre considère de sa responsabilité de rendre les vacances accessibles à tous et travailler ainsi sur la politique des centres d’hébergement des jeunes et d’inclusion par ailleurs pour les personnes en situation de handicap.
Entre durabilité et intelligence artificielle
Secrétaire d’État chargée du numérique avant ce nouveau mandat de ministre, elle porte un regard optimiste sur l’apport de l’IA pour le secteur du tourisme. « J’aborde l’intelligence artificielle générative avec beaucoup d’enthousiasme. Il faut bien sûr que nous soyons précautionneux sur les données, sur les modèles de langage utilisé, mais nous avons là des potentiels de croissance absolument incroyables ». Avec le programme France Tourisme Tech qui accompagne des start-up dans ce domaine, quinze lauréats travaillent déjà sur des solutions et des cas d’usage adaptés aux besoins des acteurs du tourisme.
« Au-delà de ces sujets, j’ai trois dossiers prioritaires sur le bureau : Atout France, le retour d’expérience sur les JO pour mieux aborder les JO d’hiver de 2030 et le Sommet Destination France. Pour Atout France, (ndr : GIE de développement touristique de la France), je vais écouter et concerter rapidement pour avoir une idée claire du dossier et des attentes d’Atout France pour être le plus efficient possible. Nous venons d’avoir les Jeux Olympiques avec une attractivité fantastique. La France a montré son plus beau visage pendant les Jeux. Nous sortons d’une séquence absolument fantastique et nous devons en tirer les enseignements pour voir comment continuer à maintenir ce haut niveau d’attractivité de la France. Faut-il encore mobiliser beaucoup de moyens sur l’attractivité au sein d’Atout France alors qu’on a eu cette vitrine ? J’interroge. Pour l’instant, il y aura une concertation et nous déciderons collectivement pour la suite ».
Le tourisme représente 7 % du PIB aujourd’hui, 2 millions d’emplois, 225 milliards d’euros de chiffre d’affaires, plus de 100 millions de visiteurs étrangers qui génèrent 63,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. « Nous pourrions nous satisfaire de ces chiffres, mais il faut sans arrêt se remettre en cause dans un contexte international qui est extrêmement concurrentiel ». Ainsi, par rapport à l’Espagne, la France accueille plus de touristes étrangers mais génère moins de chiffre d’affaires.
D’abord élue de terrain, conseillère municipale et adjointe à la mairie d’Aix-les-Bains, Marina Ferrari est aussi députée de la première circonscription de Savoie. Elle se veut une ministre de terrain. « C’est la méthode Barnier, la méthode du Premier ministre et ce sera la mienne puisqu’en plus elle me correspond parfaitement. Il se passe de très belles choses sur nos territoires. Il faut les faire remonter aussi partager des expériences. Nous avons beaucoup à faire en travaillant collectivement ».