Ligne Troyes-Paris : il va encore falloir attendre encore un peu
Ferroviaire. Erreur de cotes, la mise en service de l’électrification de la ligne Paris-Troyes retardée de quatre mois. Réouverture fin avril.
Si l’électrification de la ligne Troyes-Paris n’a jamais été si proche d’aboutir, il va toutefois encore patienter. Les cotes, prises sur des plans datant des années 1970, se sont révélées être inexactes sur le terrain au moment du chantier. Un nouveau calcul a donc été nécessaire pour rehausser de 70 cm le pont Sarrail de La Chapelle-Saint-Luc, l’un des trente ouvrages d’art du parcours. « Nous ne faisons aucun compromis sur la sécurité », précise Priscille Rougié de la SNCF. Si les travaux n’affectent pas le budget du chantier, ils repoussent l’ouverture du pont à la circulation et aux riverains de quatre mois, tenant compte de la période hivernale durant laquelle les enrobés ne peuvent pas être réalisés.
Paris plus proche dans deux ans…
La réhausse des ponts se fait par découpe des appuis pour permettre le levage du tablier du pont par vérins hydrauliques. Les mesures pour réaliser les nouveaux appuis devant être extrêmement précises pour éviter toute malfaçon. Une fois les murs latéraux équipés et le pont reposé dessus, la chaussée et les trottoirs peuvent être aménagés et le pont peut accepter les installations électriques avec la caténaire. Cette technique s’applique aux ouvrages d’art de bonne qualité comme c’est le cas du pont Sarrail. Une solution plus économique qu’une déconstruction-reconstruction.
Le projet d’électrification de la ligne Paris-Troyes doit s’achever en 2028. La première phase portait sur l’aménagement des voies entre Gretz et Nogent-sur-Seine. Cette deuxième phase qui relie Nogent à Troyes coûte 266 millions d’euros. Elle est financée à 43 % par l’État, 23 % par la Région Île-de-France, 18 % par la Région Grand Est puis par les collectivités (dont le Département de l’Aube, de la Seine-et-Marne et Troyes Champagne Métropole). La SNCF doit ainsi électrifier 119 km de voies ferrées et installer 2 300 poteaux-caténaires. Trente ponts ou passerelles doivent être adaptés, comme le pont Sarrail, et une sous-station électrique sera aménagée à Saint-Mesmin. Dans quelques années, quand Troyes se rapprochera un peu plus de Paris pour le confort des voyageurs, on oubliera qu’à l’heure de l’IA, une erreur de cote sur des plans cinquantenaires a décalé le chantier de quatre mois.