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Ligne de car Vouziers-Reims : vers un nouveau dynamisme

Transport. Une ligne de car Vouziers-Reims vient d’être mise en place par la Région Grand Est à titre d’expérimentation. L’objectif ? Offrir une nouvelle mobilité aux sud-Ardennais pour faciliter les déplacements aussi bien en matière d’emploi, de santé mais aussi de loisirs.

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Photo de l'inauguration de la nouvelle ligne
Élus de la Région et du territoire ardennais étaient présents pour inaugurer cette nouvelle ligne. (Crédit N.D)

Vouziers, un peu plus de 4 300 habitants, va retrouver un service de mobilité pour relier Reims. S’il y a bien longtemps que les trains ne passent plus dans la ville du Sud des Ardennes, le manque de moyens de transport se fait pourtant ressentir par les habitants de la commune, qui, lors d’un sondage réalisé sur 600 personnes du territoire, ont été 95% à répondre par la positive sur le projet de ligne reliant la localité à Reims.

« Je crois profondément aux bienfaits d’un tel projet », se réjouit le maire, Yann Dugard, « notamment dans le sens Reims vers Vouziers », appuie-t-il, espérant un mouvement d’un fort bassin de population vers un moindre mais où il y aurait des offres d’emplois.

La Ville ne ménage ainsi pas ses efforts depuis plusieurs années pour créer des groupes scolaires et un pôle médical dans l’objectif d’attirer des familles notamment.

Dans le sens Vouziers-Reims aussi, avec un immobilier bien plus attractif dans le sud Ardennes et des conditions de vie répondant néanmoins à une offre de services qui se développe. Pariant également sur de nouvelles pratiques, plus sensibilisées à l’écologie, le maire espère des déplacements réguliers.

Trois liaisons par jour

« Il y a un besoin de la population auquel nous essayons de répondre », fait savoir quant à lui Franck Leroy, Président de la Région Grand Est, venu inaugurer officiellement la ligne, en accueillant un car entier de voyageurs revenant de Reims.

Période de vacances oblige, nombre d’entre eux étaient allés dans la Cité des Sacres pour les loisirs et ce fut l’occasion, notamment pour quelques enfants, de découvrir pour la première fois la cathédrale, le car s’arrêtant juste derrière. « Ces choix forts, de mettre une ligne de car avec trois liaisons par jour allers et retours, il faut aussi que le population s’en saisisse », souligne néanmoins Franck Leroy, rappelant le coût non négligeable pour la Région.

Au total, sur le réseau Fluo 08 (cars scolaires, car TER, transport à la demande) le coût est de 15,8 millions d’euros par an. « Si les bus sont remplis, il n’y a aucun problème à les mettre en service et même, à augmenter la cadence », ajoute-il. Ainsi, depuis sa mise en service le 1er septembre, la ligne a accueilli 500 personnes, « un nombre que l’on espère augmenter avec la communication qui va être faite », espère Yann Dugard, soutenu dans ses propos par ceux de la maire de Machault, Chantal Pierot.

« L’arrêt dans notre village de 500 habitants est très important, il permet de recréer du lien avec les communes autour. Nous sommes un ancien chef-lieu de canton et voir venir un transport dans la commune est vraiment très apprécié. » Franck Leroy abonde : « C’est un service supplémentaire que nous apportons aux habitants des territoires les plus ruraux, et cela fait partie intégrante du dynamisme d’un territoire. Le transport c’est fondamental pour un bassin rural, pour y apporter un niveau de qualité de vie et pour apporter aux habitants, la possibilité de se rendre facilement dans le centre urbain de proximité. »

Expérimentation d’un an

La ligne baptisée « ligne 1 » sera à l’expérimentation pendant une année. Exécutée par la Régie départementale des transports (RDTA) des Ardennes via une société privée qui affrète les bus, cette ligne est entièrement financée par la Région. Les usagers réguliers peuvent souscrire à un abonnement mensuel ou annuel, valable sur tout le réseau Fluo (marque lancée en 2019), ou opter pour la carte Fluo qui offre une réduction de 50% sur les tickets unitaires et les billets TER.

Les voyageurs occasionnels peuvent également acheter des tickets unitaires à bord, offrant ainsi une grande flexibilité dans leurs déplacements (voir encadré). « Ce transport collectif est de plus en plus vertueux. Nous passons à des motorisations de dernière génération qui évoluent vers le biogaz, le HVO, le B100, les énergies décarbonées bien souvent issues de notre région. Nous rendons donc un service collectif pour 50 personnes par exemple dans le car, c’est autant de véhicules en moins sur les routes. »

L’objectif affiché est donc de continuer à développer ce type d’offres, « partout dans le Grand Est, là où se manifeste un besoin ». Ainsi, une autre ligne de ce type sera à l’expérimentation pour relier Langres à Dijon.