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Les TER sont à la traîne, selon « Que Choisir », notamment dans les Hauts-de-France

Transports. Au plan national, la part des TER programmés qui ont circulé et sont arrivés à l’heure était de 81,3 % en 2019 et qu’elle est descendue à 80,1 % en 2023.

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Vue aérienne d'un train
(Crédit : Freepik)

Que Choisir tire le signal d’alarme. Le magazine de défense des consommateurs relève, dans une enquête publiée ce mois-ci, que les TER (trains express régionaux) ont accumulé beaucoup de retards et d’annulations l’an dernier. Ils font par ailleurs l’objet d’un récent rapport de la Cour des comptes, moins sévère, qui souligne l’augmentation de la fréquentation et des recettes, mais aussi les fragilités de leur gestion par les Régions.

Les données patiemment recueillies par la rédaction montrent que 9,6 % des trains régionaux ont été annulés, souvent au dernier moment, ou déprogrammés. Quant à ceux qui ont circulé, 11 % ont été affectés par des retards supérieurs à 5 minutes. C’est-à-dire qu’environ un train sur cinq a connu des problèmes de fiabilité, retard ou annulation sur le territoire national. Et la situation n’a pas l’air de s’arranger, puisque la part des TER effectivement programmés qui ont circulé et sont arrivés à l’heure était de 81,3 % en 2019 et qu’elle est descendue à 80,1 % en 2023.

Et il ne s’agit que d’une moyenne. D’une région à l’autre, les difficultés des usagers peuvent être plus ou moins grandes. Au chapitre de la ponctualité, suivant les chiffres rendus publics par l’Autorité de régulation des transports (ART), la Bretagne s’en tire honorablement avec 93,2 % de TER dans les temps, alors que les Hauts-de-France sont en queue de peloton, avec 86,7 %, laissant la dernière place à la région PACA à 84,7 %.

L’optimisme du conseil régional des Hauts-de-France

Sans jamais citer cette enquête, la Région s’est empressée d’y répondre lors d’un point de presse, car il s’agit d’un sujet sensible ici. Les responsables des Transports au Conseil régional et les dirigeants régionaux de la SNCF se sont voulu optimistes, en s’appuyant sur des constats faits… dans les premiers mois de 2024. Bilan provisoire : moins de trains supprimés et la régularité des trains en hausse. La déplorable année 2022 est « une époque révolue », assurent -on à la Région où on observe aussi une hausse de 10 % de la fréquentation par rapport à la même période en 2023 et des recettes induites. Leur problème le plus épineux est le manque de personnel formé. Comme dans de nombreuses autres régions, malgré des efforts importants de recrutement, il y a un déficit de plusieurs dizaines de conducteurs, à la source de nombreuses annulations.

Mais tout n’est pas parfait, loin de là, en particulier dans l’Aisne. Les lignes les plus sinistrées s’y trouvent, comme Laon-Paris ou Laon-Hirson, victimes de matériels défaillants, de travaux qui n’avancent pas, et dont les usagers subissent d’interminables transferts en cars. Patience, patience. Les Hauts-de-France et la SNCF annoncent la modernisation de la première entre début 2025 et fin 2026, avec la livraison de 33 nouveaux trains. Mais pour la seconde, il faudra attendre « plus de deux ans ».