Les pertes d’emplois salariés touchent la totalité des grands secteurs du Grand Est
INSEE. En 2024, le Grand Est perd 10 000 salariés, dont 3 400 dans l’industrie, 2 500 dans la construction et 1 600 dans le commerce. Un travail intérimaire en chute, un nombre de demandeurs d’emploi en très nette hausse, des créations d’entreprises en quasi-stagnation et des défaillances qui s’amplifient. Le Tableau de bord de la conjoncture dans le Grand Est esquissé par l’INSEE est plutôt maussade.

Entre fin 2023 et fin 2024, le Grand Est perd près de 10 000 emplois salariés (-0,5%). Dans le même temps, la France gagne 6 800 emplois salariés (+0,03%). Sur son territoire, la région connaît des évolutions très contrastées. Un seul département, la Marne, enregistre l’unique hausse du nombre de ses salariés (+0,5%, soit 1 200 salariés supplémentaires). L’emploi salarié enregistre des fortes baisses en Haute-Marne (-1,8%), dans les Ardennes (-1,7%) et dans l’Aube (-1,3%). On note également dans cette note de conjoncture une fin 2024 difficile pour la Marne (-0,8% au quatrième trimestre). À l’exception du tertiaire non marchand (+0,2%) et de l’agriculture (+1,6%), tous les grands secteurs accusent des baisses dans leurs effectifs salariés. La chute spectaculaire (-8,3%) vient du travail intérimaire qui perd plus de 5 000 emplois en un an. La construction recule de 2,2% (-2 500 emplois), l’industrie de 1,1% (-3 400 emplois) et le commerce de 0,6% (-1 600 emplois). À noter que la baisse dans la construction régionale est supérieure à celle de la moyenne nationale (-1,8%).
Une baisse de 5 000 emplois intérimaires
Il en va de même pour le travail intérimaire. Dans ce type d’emploi, la baisse concerne tous les départements du Grand Est et plus fortement en Moselle (-14,6%) et dans le Haut-Rhin (-11,9%). Ce recul est de 9,4% pour l’Aube, 5,5% pour la Marne et 3,4% pour les Ardennes.
Le taux de chômage passe de 7,4 à 7,1% en un an, une baisse légèrement plus sensible qu’en moyenne nationale. Pour autant, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail augmente : +6,3% pour la catégorie A et +0,6% pour l’ensemble A,B et C. Dans la catégorie A, sans travail et en recherche effective, le Grand Est enregistre 185 980 demandeurs, soit 11 000 demandeurs de plus en un an. Les hausses en moyenne nationale sont plus conséquentes, +9,7% dans la catégorie A et +4,3% dans la catégorie A,B et C. Les offres d’emploi enregistrées par France Travail, entre les premiers trimestres 2024 et 2025, sont en baisse de 15,5%, une dégradation légèrement supérieure à celle du niveau national (-14,5%). À l’exception des Ardennes (+0%), tous les départements accusent des baisses d’offres, notamment en Lorraine. Elles sont de 14,3% dans l’Aube et 11,1% dans la Marne.
Des défaillances qui progressent plus que les créations
A fin mars 2025 et sur les douze derniers mois, 65 740 nouvelles entreprises ont été immatriculées dans le Grand Est, soit une progression de 0,7%, moindre que celle de la moyenne nationale (1,7%). A contrario, les créations d’entreprises ont marqué le pas dans certains départements, avec notamment -14,3% dans la Marne et -13% dans le Bas-Rhin. Les défaillances concernent 4 350 entreprises régionales en 2024. Leur progression (+7,4%) et en-dessous de la moyenne nationale (+17,4%). Dans le Grand Est, la Meuse (+42,7%), les Vosges (+40,8%) et la Meurthe-et-Moselle sont les départements les plus touchés. Les défaillances sur un an, reculent dans la Marne (-2,8%), les Ardennes (-5,6%) et l’Aube (-11,6%).
Dans le secteur de la construction, 24 420 logements sont mis en chantier en 2024, avec une progression annuelle de 6,2%, inférieure celle de la moyenne nationale (8%). Du côté des baisses, la Marne (-12,3%) et les Ardennes (-8,3%) et du côté des hausses, l’Aube (+83%) ou la Meuse (+64%). Le premier trimestre 2025 affiche des autorisations en hausse de 39% dans le Grand Est, dont +29% pour la Marne et +36% pour les Ardennes et surtout +269% pour l’Aube.