Les investissements directs étrangers en baisse plus prononcée dans le Grand Est qu’en moyenne nationale
Conjoncture. Après deux années de croissance quasiment euphoriques, les investissements directs étrangers reculent en France (-7% pour le nombre de projets et -36% pour les emplois induits), comme dans le Grand Est (-26% pour les projets et -46% pour les emplois). Dans les dix dernières années, le bilan régional dévoile 1 100 projets d’installations étrangères au service de la création ou du maintien de 34 000 emplois.

La région n’a pas échappé à la complexité du contexte national tant économique, que politique. Ne serait-ce que pour les investisseurs étrangers. En 2024, comme en moyenne hexagonale, la région n’échappe pas à une baisse des investissements directs sur son territoire. Le constat est même plus lourd ici qu’ailleurs. Cette baisse est plus importante dans le Grand Est que pour les régions traditionnellement choisies par les investisseurs étrangers.
À partir du constat 2024, au niveau national : 1 688 projets d’investissement, en baisse de 7%, mais permettant 37 787 maintiens ou créations d’emplois, en baisse de 36%, quel bilan annuel pour les quatre régions habituellement en haut du classement ?
En Ile-de-France, entre 2023 et 2024, les projets sont passés de 410 à 370 (-9,8%) et la répercussion sur les emplois maintenus ou créés de 11 200 à 8 170 (-27%). En Auvergne-Rhône-Alpes, de 205 à 198, le nombre de projets recule de 3,4%. Dans les Hauts-de-France, de 197 à 191, le nombre de projets baisse de 3%.
Un recul plus important dans le Grand Est
Le recul est beaucoup plus lourd pour la région. Le Grand Est, quatrième espace régional pour la localisation des investissements directs étrangers en France, voit le nombre de ses projets régionaux passer de 188 à 139 (-26%). La répercussion en termes d’emplois maintenus ou créés est lourde : de 5 600 en 2023 à 3 000 emplois (-46,4%) en 2024.
Entre 2023 et 2024, le nombre moyen d’emplois par projet (22 au niveau national en 2024) a baissé dans les régions leaders : de 27 à 22 en Ile-de-France, de 30 à 21 en Auvergne-Rhône-Alpes, de 42 à 27 dans les Hauts-de-France et de 30 à 21 dans le Grand Est. Le poids du Grand Est dans l’ensemble national passe de 10,4 à 8,2% en termes de projets et de 9,5 à 7,9% en termes d’emplois. Cette plutôt mauvaise année 2024 ne peut faire oublier le bilan régional des dix dernières années : 1 100 projets et plus de 34 000 emplois.
Les dernières évolutions ne perturbent pas la hiérarchie des régions sur le sujet. En 2024, comme en 2023, le Grand Est occupe la quatrième place pour le nombre de projets, derrière l’Ile-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. Pour les emplois issus des investissements étrangers, le Grand Est demeure à la quatrième place. Cependant, la région Hauts-de-France devance Auvergne-Rhône-Alpes en termes d’emplois induits.
Le quart des projets fourni par l’Allemagne
En 2023, le classement des pays investisseurs directs dans le Grand Est s’établit ainsi : Allemagne (26% du total des 188 projets), Etats-Unis (13%, Belgique (13%), Royaume-Uni (9%), Suisse (6%), Italie (4%) et Pays-Bas (4%). En 2024, pour ces pays leaders, le poids relatif a baissé d’un à deux points. La Belgique disparaît du haut de ce classement, avec le podium 2024 suivant : Allemagne (24%), Etats-Unis (12%) et Royaume-Uni (8%). Le classement des pays investisseurs en France pour 2024 diffère : USA (15% des projets nationaux), Allemagne (14%) et Royaume-Uni (9%).
Les investissements étrangers s’appuient sur les secteurs forts, voire surreprésentés de la production régionale. C’est le cas de la chimie, de la plasturgie, de l’industrie automobile ou du travail des métaux, des spécificités partagées avec les régions Hauts-de-France et Bourgogne-Franche-Comté. C’est également le cas pour la fabrication de machines et équipements mécaniques, une orientation sectorielle forte partagée avec la région Auvergne-Rhône-Alpes.