Le tableau de bord du CESER révèle un resserrement de l’économie régionale
Économie. Dans son tableau de bord 2023 de l’économie régionale, le CESER Grand Est constate un resserrement quasi général des indicateurs régionaux. Hors le redressement de l’activité touristique, tous les secteurs affichent des fragilités plus prononcées qu’au niveau national.
L’indicateur de conjoncture synthétique du CESER Grand Est, basé sur les exportations, l’emploi intérimaire et les demandes d’emploi, passant de 107,6 points à février 2019 à 111,2 points à juin 2023, n’a jamais été aussi haut. Il a notamment progressé de 21 points depuis avril 2020. Cette embellie s’inscrit cependant sur fond de resserrement de l’économie nationale et régionale (hausse des défaillances d’entreprises, baisse de la consommation, repli de la construction résidentielle, augmentation du chômage des jeunes, stagnation de l’emploi …).
Mouvement amorcé en 2020, la balance commerciale du Grand Est, l’une des plus solides des régions françaises derrière l’Occitanie, poursuit son amenuisement, avec des exportations gonflées par l’inflation mais qui ne progressent que de 4,7%, deux fois moins que les importations. Le solde commercial positif n’est plus que de 1,4 Md€ contre 5 Md€ en 2021. La progression des exportations nationales à fin juin 2023 est quasiment trois plus importantes que celle du Grand Est. Cette balance commerciale positive est spectaculaire dans le secteur agricole et agro-alimentaire du Grand Est. Avec 7,3 Md€, elle profite d’une hausse de 12% des exportations, légèrement plus importante que celle du niveau national. Le CESER note que 43% des exportations régionales du secteur sont assurées par le département de la Marne.
Une production industrielle en net recul
Dans l’industrie, les carnets de commandes sont au plus bas et jugés insuffisants par les entreprises, à l’exception du secteur automobile. En septembre 2023, les stocks réapprovisionnés sont supérieurs aux carnets de commandes. La production recule depuis un an et le taux d’utilisation des capacités est au plus bas (71,5%) depuis 2020. La baisse des demandes est particulièrement forte dans l’agro-alimentaire, la métallurgie et la chimie.
L’hôtellerie retrouve son niveau d’avant crise Covid. La progression date de l’été 2021, mais ne retrouve son meilleur niveau qu’au cours de l’été 2023, avec une moyenne de 1,2 million de nuitées mensuelles. Hormis la Haute-Marne et les Vosges, les autres départements gagnent en fréquentation touristique. Le Grand Est (+9,6% en un an, contre +8,5%au niveau national) présente la hausse de la fréquentation hôtelière la plus élevés des régions françaises.
La construction au plus bas
Le bilan de la construction est en deux teintes. Le résidentiel construit recule de 15% depuis fin 2022 avec une tendance des autorisations beaucoup plus à la baisse (-34%, contre -27% en France métropolitaines). Les autorisations de construire dans le non résidentiel baisse de 18% (-3% au niveau national). Les mises en chantier (-5%) reculent moins qu’en France métropolitaine (-17%). Sur ce dernier secteur, deux départements du Grand Est affichent une progression : +4% pour la Marne et +38% pour le Bas-Rhin. L’Aube recule de 45%.
Les créations d’entreprises dans le Grand Est résistent, elles sont cependant en-deçà du niveau national (+1,1% contre +2,9%). Cinq départements du Grand Est sont en baisse et notamment la Marne (-10%). Parallèlement, on assiste a une forte croissance des redressements et des liquidations judiciaires (+49,2% contre 47% en France) qui touche la quasi-totalité des départements : +63,5% pour la Marne, +42,1% pour l’Aube ou +43,5% pour les Ardennes.
L’emploi salarié se contracte légèrement (-0,2%), soit 2 600 emplois perdus, surtout dans la construction. L’emploi intérimaire fléchit (-1,8%), un score meilleur que celui du niveau national (-2,9%). Le taux de chômage (6,9% au 1er trimestre 2023) a pris 0,2% en un trimestre, soit la plus forte augmentation des régions françaises sur la période.