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Le surendettement des ménages marnais a baissé de 21% en deux ans

Économie. Compte tenu de son poids démographique (10,2%), le surendettement de la Marne (13,3%) est un des plus importants des départements du Grand Est. Pour autant, la baisse de dépôts de dossiers (-21,4%) en deux ans est supérieure à celle du niveau régional (-11,2%).

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Christophe Gourmand, Banque de France Châlons-en-Champagne, Louis Retornaz, Directeur Banque de France Marne, Pierre N’Gahane, Préfet de la Marne, Laurent Fourquet, Directeur des Finances Publiques Marne. Gérard Delenclos

En 2021, le nombre de nouveaux dossiers de surendettement, déposés dans la Marne, a augmenté de 14,5% par rapport à 2020 et reste cependant en retrait de 21,3% sur deux ans et de 30,5% sur trois ans. En considérant l’année 2020 comme atypique, on constate donc un recul des dépôts dans le département. La crise sanitaire n’a pas amplifié l’endettement déclaré des Marnais. Le bilan 2021 constate que 54% des 1 285 nouveaux dossiers de surendettement ont recours pour la première fois à cette procédure. Depuis 2015, la tendance est à la baisse, avec une moyenne de 8% par an.

La Banque de France explique cette baisse : une réduction tendancielle du nombre de chômeurs et l’efficacité des mesures de traitement des dossiers. L’endettement global des ménages marnais s’élevait à 52,5 M€ en 2021, soit une dette médiane aux alentours de 13 900 euros par foyer, en baisse de 1% en un an et de 6% en trois ans. On compte 277 recours à la procédure pour 100 000 habitants dans la Marne, une proportion plus élevée que celle constatée dans le Grand Est (211) et au niveau national (225).

Des fluctuations plus sensibles dans la Marne

Qu’il s’agisse de hausse ou de baisse des dépôts de dossiers, les fluctuations sont plus sensibles dans la Marne que dans le Grand Est ou qu’au niveau national : entre 2020 et 2021, les dépôts ont augmenté de 14,5% dans la Marne contre 10,8% dans le Grand Est et 11,2% en France Métropolitaine, entre 2019 et 2021, ces dépôts ont baissé de 21,4% dans la Marne contre 17% dans le Grand Est et 15,5% en France métropolitaine. Globalement, la structure de l’endettement a peu changé entre 2020 et 2021. La Banque de France relève pourtant un tassement de l’endettement financier, avec un recul de la part des dettes de consommation de 36 à 32%.

La part des dettes issues des charges courantes et autres secteurs s’accroit légèrement (37 à 38%). Le risque de surendettement est plus élevé pour certaines catégories. C’est le cas des adultes isolés ou des familles monoparentales dont la cheffe est le plus souvent une femme. On note également dans ces catégories le chômage (31% des surendettés), des employés, des ouvriers ou des personnes sans activité professionnelle ou des personnes vivant sous le seuil de pauvreté (14% de la population marnaise). Les trois-quarts des ménages surendettés sont locataires, une proportion presque deux fois supérieure à celle de l’ensemble des ménages français.

Un endettement global de 4,9 Mds€

La Marne, la Meuse, la Haute-Marne et les Vosges sont les quatre départements du Grand Est proportionnellement les plus concernés par le surendettement. La typologie des ménages surendettés dans le Grand Est est quasiment identique à celle de la France métropolitaine : 29,9% pour les hommes seuls, 21,5% pour les femmes seules, 10,3% pour les couples sans enfant, 20% pour les familles monoparentales, 16,2% pour les couples avec enfants et 2% pour les ménages sans famille. Cependant, la Marne compte 47% des dossiers traités qui se terminent par un rétablissement personnel de la situation, contre 43% dans le Grand Est et 41,5% en France.

La Banque de France estime à 4,9 Mds€ l’endettement global déclaré et à 120 968 le nombre de ménages régionaux surendettés lesquels pèsent un peu moins de 5% du total des ménages du Grand Est. Ce nombre de ménages est en baisse de 15% sur les deux dernières années. Pour la typologie d’ensemble, 43% des dossiers recevables sont orientés vers un rétablissement personnel (effacement total de la dette), 54% des personnes surendettées sont des femmes, 60% vivent sous le seuil de pauvreté, 25% sont au chômage et 50% des ménages surendettées ont une capacité de remboursement inférieure à zéro.