Collectivités

Le sur-mesure du Parcours emploi compétences

Emploi. Le dispositif pris en charge à 50 % par l’État prévoit tutorat et formation.

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Photo de Cécile Dindar à la rencontre des bénéficiaires du Parcours emploi compétence
Cécile Dindar, préfète de l’Aube, à la rencontre des bénéficiaires du Parcours emploi compétence accompagnés par la Ville de Troyes. (Crédit : MBP)

Antoine Tata est un ancien footballeur professionnel. Il continue d’entraîner des jeunes dans un club local de l’Aube. Arrivé en France il y a 12 ans, il a travaillé dans les vignes. Il est aujourd’hui accompagné par France Travail via le dispositif Parcours Emploi Compétences pour trouver un nouvel emploi. Il a rejoint les services techniques de la Ville de Troyes pour se former aux métiers des espaces verts avec l’ambition d’y rester. La collectivité a déjà recruté quatre personnes à l’issue de cette formation qui présente la particularité d’un accompagnement tutoré. Deux postes seront proposés à la fin de l’année.

En visite au Centre technique municipal, Cécile Dindar a souhaité évaluer le dispositif sur le terrain, rencontrant le bénéficiaire, la collectivité et France Travail.
Avec un taux de 9,5 % dans l’Aube, « il y a une belle dynamique pour l’emploi dans le département, mais le niveau du chômage dans le département reste trop élevé, même s’il a baissé », explique Cécile Dindar. Pourtant, les employeurs, qu’ils soient publics ou privés, ont des difficultés de recrutement.

Le Parcours Emploi Compétences, destiné au secteur non marchand, collectivités publiques, associations et acteurs de l’emploi solidaire, permet d’accompagner des chômeurs de longue durée et des personnes ayant des spécificités comme un handicap ou d’anciens détenus. Il s’agit de les accompagner pour les réinsérer dans le monde professionnel.

Un effort d’accompagnement

« Ceux qui restent en demande d’emploi aujourd’hui, c’est qu’ils ont des difficultés qu’il faut considérer et cela demande aussi plus de temps. Il faut donc travailler sur des parcours individuels pour faire se rapprocher le besoin, la demande et l’offre. Ce dispositif fonctionne, mais nécessite un effort du côté de l’employeur avec un accompagnement personnalisé, des collègues pouvant être tuteurs, des formations. Il faut aussi, dans la mesure du possible, prévoir un recrutement à terme », souligne la préfète.

Dans l’Aube, plusieurs personnes en bénéficient. 40 % de l’objectif est réalisé à 50 % du temps, il reste encore des possibilités de mise en œuvre de contrat. Les structures d’accueil sont aidées financièrement en contrepartie des mesures d’accompagnement mises en œuvre.

Établi sur un an en moyenne, le programme peut s’ajuster au cas par cas. L’État prend en charge 50 % d’un SMIC à 26 heures par semaine. « Ce n’est pas un effet d’aubaine, nous attendons des employeurs un engagement fort sur la formation et le tutorat. Il faut maintenant aller chercher les personnes qui sont les plus isolées et faire du sur mesure ».

Par ailleurs, de nombreux autres dispositifs comme l’apprentissage s’adressent aussi aux publics des quartiers prioritaires de la Politique de la Ville. L’une des aides pouvant cannibaliser l’autre. L’essentiel étant in fine que chacun trouve sa place et un emploi, et comme le mentionne Bertrand Yot, chef de service espaces paysagers à Troyes « il suffit de leur donner leur chance pour qu’ils puissent se révéler ».