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Le SPIE favorise le retour de l’emploi

Emploi. Depuis mai 2021, le Département et l’État mettent en œuvre un nouveau dispositif favorisant le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA, le SPIE (Service public de l’insertion et de l’emploi).

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Le SPIE favorise le retour de l'emploi
De gauche à doite, Christian Bruyen, le Président du Département, Julien Junaux, Responsable de secteur chez Synergie, Henri Prévost, Préfet de la Marne, Marie-Cécile Demolière, directrice territoriale de la Marne chez Pôle Emploi, Mario Rossi, vice-président du Conseil départemental et Charles-Louis de Vogüe, directeur régional Grand Est Géodis, viennent constater l’application du dispositif SPIE chez Géodis.

« Encore un dispositif de retour à l’emploi ! » pourrait-on penser. Pourtant, le SPIE (Service public de l’insertion et de l’emploi) est « inédit », de l’aveu même du président du Département de la Marne, Christian Bruyen. « Le SPIE a permis de travailler ensemble, services de l’État, collectivités, organismes d’emplois et entreprises. Cela s’inscrit dans la priorité de l’emploi extrêmement forte menée par le Département », souligne-t-il, précisant aussi : « Nous avons signé un partenariat certes. Mais une signature, ça oblige, et cette façon de travailler rend l’initiative plus visible. » Visible, elle l’est en effet, puisque c’est au sein de l’entreprise de logistique et de transports Geodis, dont le secteur est en forte tension, que trois bénéficiaires du RSA ont trouvé un emploi via le SPIE. « Nous faisons face à un paradoxe, qui est d’avoir d’un côté des entreprises qui n’arrivent pas à recruter et de l’autre, des personnes qui sont à la recherche d’un emploi », constate le nouveau préfet de la Marne, Henri Prévost.

700 000 euros de budget

C’est pourquoi l’objectif du dispositif est prioritairement de « simplifier et d’améliorer la coordination des acteurs du champ de l’insertion pour répondre aussi bien aux besoins des demandeurs d’emplois que des acteurs économiques locaux », appuie Mario Rossi, vice-président du Conseil départemental. Pour cela, six postes de coordinateurs de parcours ont été créés, notamment grâce au budget de 700 000 euros du SPIE (500 000 euros de l’État et 200 000 du Département).

« Aujourd’hui, nous avons une action coordonnée mais surtout une interface crédible auprès des entrepreneurs. »

Concrètement, quel est le parcours d’un bénéficiaire au sein du SPIE ? Chaque personne qui touche le RSA signe « un contrat d’engagement réciproque » en étant suivi par un chargé de mission. « Ce dernier identifie les personnes proches de l’emploi avec des compétences pouvant s’appliquer aux domaines en tension, de la logistique, du transport et du bâtiment notamment, et propose ensuite, le profil aux coordinateurs de parcours », explique Linda Leroux, elle-même coordinatrice parcours entreprises. Ayant auparavant travaillé dans le secteur de l’intérim cette dernière possède une connaissance approfondie des besoins des entreprises locales, avec lesquelles elle est en contact permanent. Une fois le bénéficiaire pris en charge, il est orienté vers l’agence d’intérim Synergie qui s’est engagée, lors de ce dispositif expérimental et via un partenariat, à « remettre 200 personnes dans l’emploi », sur le bassin de Reims - Châlons, avec respectivement 120 et 80 personnes.

Remettre 200 personnes dans le circuit

« Ce qui est important, c’est de fidéliser les personnes que nous employons et de lever les freins à l’emploi », insiste Charles-Louis de Vogüe, Directeur régional Grand Est chez Géodis. Ainsi favoriser la mobilité, former sur des compétences spécifiques ou construire un parcours entreprise, font partie des leviers mis en place par l’agence Synergie. « Nous instaurons des parcours de remobilisation qui donnent les clés pour repartir sur les rails de l’emploi », glisse Julien Junaux, Responsable de secteur chez Synergie. Au total, 185 entreprises marnaises sont concernées par le dispositif avec 120 postes proposés. Quentin Bouyer, au RSA depuis 3 ans vient de signer un CDD chez Geodis, comme agent de quai. Déjà formé à la manutention, il a été rapidement orienté sur ce type de poste et a ensuite bénéficié en interne, d’une formation sur les missions et le matériel utilisé.

Quant à ceux qu’il faut réorienter, ils intègrent le « comité Rebond » pour bénéficier d’un accompagnement plus poussé. « Toutes ces initiatives n’étaient pas possible auparavant, notamment en raison du partage de données », insiste Christian Bruyen. « Aujourd’hui, nous avons une action coordonnée mais surtout une interface crédible auprès des entrepreneurs. » L’objectif final de ce dispositif expérimental est de parvenir à 700 diagnostics partagés d’ici à décembre 2022. Au 10 mai, 34 personnes avaient trouvé un poste grâce au SPIE et 34 autres étaient en formation, « un nombre qui augmente chaque jour », précise Franck Parent, chef du Service insertion et logement social au Département.