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À Troyes : Le « Souffle de Vie » veille sur la nature urbaine

Urbanisme. La sirène de bronze de Valérie Hadida jette l’ancre sur une place Langevin troyenne revisitée.

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  • Photo de Valérie Hadida et François Baroin
    Valérie Hadida et François Baroin devant « Souffle de Vie. »
  • Photo de la place Langevin
    Repensée pour répondre aux enjeux environnementaux, la place Langevin accueille trois fontaines à débordement sur 700 m² de briques et béton drainant pour permettre un retour au sol des eaux de pluie par infiltration. (Crédit : MBP)

« Cette petite sirène, elle va plaire parce qu’elle a un côté mystérieux et mélancolique et on se demande ce qu’il y a dans son esprit. Elle va plaire parce qu’il y a un énorme mouvement dans sa chevelure. Et elle va plaire parce qu’elle est tout simplement belle ». La sculpture commandée à l’artiste par la Ville de Troyes ravit son maire, François Baroin.

Faisant de l’art dans la rue sa signature, la Ville poursuit ainsi sa politique d’aménagement architecturale avec des œuvres consensuelles, qui font du bien et qui doivent être des éléments constitutifs de la vision de la Ville sur le plan culturel. Un choix artistique qui s’inscrit dans un contexte de ville d’art et d’histoire, avec un règlement de secteur sauvegardé et de protection du bâti, une ambition d’égal accès à la culture pour tous et d’aide à la création.

Alors, après « Lili la dame au chapeau » d’Andàs Lapis, « la Ribambelle joyeuse » de Tom Franzen, « la jeune fille qui donne un baiser » de Sjer Jacobs, « le Cœur » de Michèle Caillaud-Houël et Thierry Kayo, la sculpture « Souffle de vie » de Valérie Hadida prend place dans le centre historique. La sirène de bronze aux cheveux dans le vent et ses 165 kg veillent sur la nouvelle place renaturée.

Qualité et art dans la rue

Repensée pour répondre aux enjeux environnementaux, la place Langevin accueille trois fontaines à débordement sur 700 m² de briques et béton drainant pour permettre un retour au sol des eaux de pluie par infiltration. 360 m² d’espaces verts avec deux arbres trentenaires plantés sur une fosse de 180 m² remplie de terre pour permettre aux racines de se développer sans endommager la voirie.

Quand le chantier débute en janvier 2023, il commence par la réfection de la rue Louis Ulbach avec la mise en place d’une borne pour une gestion différenciée de la circulation. Les véhicules à moteur sont interdits en soirée et la nuit pour préserver la tranquillité des lieux. Sur la place Langevin qui prolonge la rue, tout est revu et remis au goût du jour. « Un chantier d’ampleur malgré la taille de la place », souligne François Baroin. La requalification inscrite dans le projet Troyes 2030 coûte 2,3 millions d’euros, dont 1,16 million d’euros financés par la Ville. Le reliquat est pris en charge par le Conseil départemental et Troyes Champagne Métropole dans le cadre de projets structurants, par la Région en soutien aux centralités urbaines et par l’État avec l’aide à la relance de la construction durable et le Fonds vert 2023.

Un an et demi après le démarrage, la place est inaugurée par les parties prenantes et par l’artiste, très émue, présentée à la Ville par Stéphanie Moran qui l’accompagne dans sa galerie d’art contemporain parisienne, la Galry. « Je la voulais comme un phare sur cette place, c’est une gardienne bienveillante », explique Valérie Hadida qui sculpte la terre depuis son adolescence et réalise son rêve avec sa première commande publique. Et le maire de conclure : « Votre œuvre, elle restera toujours ici. Et c’est peut-être ce qu’il y a de plus beau pour une artiste, de dire son temps et de traverser les autres ».