Le secteur Nord Ardennes retenu « Territoires d’industrie »
Industrie. Une convention de Territoires d’industrie « Nord Ardennes » vient d’être signée pour une durée de deux ans entre l’Etat, l’UIMM, le Medef et quatre collectivités locales. Une quinzaine de mesures sont d’ores et déjà ciblées pour être concrétisées sur le terrain.

430 entreprises industrielles, 12 430 salariés et leader français dans les activités de forges et fonderies. Le secteur géographique Nord Ardennes méritait bien de faire partie des 183 territoires labellisés « Territoires d’industrie », porté conjointement par la direction générale des entreprises (DGE) et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, et qui vise, par cette démarche, à développer et renforcer la compétitivité de bassins industriels français. 25 % des emplois locaux sont dans l’industrie, ce qui est nettement supérieur au taux national.
Cette zone connue pour sa forte identité industrielle s’étend sur quatre EPCI : la communauté d’agglomération Ardenne Métropole, Ardenne Rives de Meuse, Vallées et Plateau d’Ardennes et les Portes du Luxembourg. Elles englobent une forte concentration d’entreprises.
Le dispositif mis en place par l’État prévoit de mettre l’accent sur une stratégie de relance en favorisant le développement industriel durable avec des opérations en cohérence avec les besoins du terrain.
Sur ce pôle industriel, bon nombre de PME et TPE avaient déjà fait preuve de résilience en entreprenant leur reconversion économique et une modernisation de leurs outils de production. D’autres ont su se tourner vers des secteurs de pointe comme l’aérospatial, l’énergie ou l’armement.
Un plan d’action
Face aux défis liés à la modernisation des industries, quatre axes prioritaires seront mises en place dans le cadre de ce dispositif : lever les freins du recrutement en essayant par exemple de former les 7 000 mineurs déscolarisés et qui n’ont pas d’emploi afin de leur mettre le pied à l’étrier, faire de ce territoire un écosystème ambitieux et innovant, accélérer la transition écologique et numérique et mobiliser un foncier industriel adapté à ces différents enjeux.
Ce plan d’action a été lancé sous la coordination d’une cheffe de projets dédiée, Anna-Lisa Vanderpoorte, et du binôme composé par Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières et président d’Ardenne Métropole et Thierry Ducrocq, président du Medef ardennais. Première opération concrète : treize entreprises locales, désireuses d’améliorer leur efficacité énergétique vont bénéficier d’une enveloppe financière de 600 000 euros obtenue auprès de l’Ademe (dont 75 % d’aides publiques) pour leur permettre de s’engager dans la décarbonation. Des diagnostics de performance liés à la RSE seront par ailleurs proposés aux PME voulant se positionner sur ce créneau.
Cybersécurité, impression 3D, économie circulaire…
Autres projets : la création d’un écosystème de formation et d’accompagnement dans le domaine de la cybersécurité industrielle, projet qui ambitionne de se positionner comme une structure en satellite du Campus Cyber mis en place par le président de la République à La Défense en 2022. Les Ardennes disposent déjà d’une filière de formation Bac +5 dans ce domaine au Campus Sup Ardennes où des dirigeants et leurs collaborateurs peuvent lors de stages être formés pour prévenir les risques et réagir efficacement en cas d’attaque.
Autres engagements à suivre : l’accompagnement de chefs d’entreprises vers l’industrie 5.0 et l’affirmation stratégiques du rôle clé de l’école d’ingénieurs EISINe comme acteur des transitions industrielles et technologiques ou encore la valorisation et la promotion de l’offre ardennaise en impression 3D par une action de marketing territorial. « C’est une belle opportunité pour maintenir notre économie à son plus haut niveau et aider les entreprises à préparer leur futur. Il faut maintenant que l’on aille chercher les fonds nécessaires pour concrétiser nos différentes fiches et planifier les différentes actions imaginées », indique Thierry Ducrocq. Alors que Boris Ravignon se félicite lui aussi de l’existence d’un outil qui va permettre de « booster des équipements et des plateformes tout en accélérant la coopération entre les collectivités locales et les chefs d’entreprises ».