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Le plaidoyer de la Présidente Marie-Claude Briet-Clémont pour l’avènement d’un CESER différent

Politique. Les CESER, provisoirement maintenus par l’Assemblée Nationale, sont désormais au travail pour remodeler, sinon leur statut, du moins leur mode opératoire et leur visibilité. La Présidente du CESER Grand Est ouvre les pistes d’un CESER nouveau.

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Photo de Marie-Claude Briet-Clémont
Marie-Claude Briet-Clémont. (Crédits : GD)

Alors que l’Assemblée Nationale vient d’exprimer son vote (123 voix contre 86) contre la suppression des CESER, Conseil Economique, Social et Environnemental Régional, dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique, la petite phrase de la Présidente du CESER Grand Est, « Si nous sommes encore là ! » mérite bien quelques explications.

Cette réflexion, lâchée par Marie-Claude Briet-Clémont, lors de la conférence de presse de présentation du dernier Tableau de bord de la conjoncture économique et sociale du Grand Est, souligne bien un avenir aussi grand ouvert qu’incertain des CESER. Pour rappel, la Commission spéciale de l’Assemblée Nationale dédiée à la simplification de la vie économique avait voté, le 24 mars dernier, la suppression des CESER ainsi que celles d’une dizaine d’autres agences ou organismes d’Etat.

Le vote des députés, le 10 avril, n’est qu’une étape du projet gouvernemental de simplification, porté, entre autres intervenants, par la Ministre des Comptes publics : « Fusionner ou supprimer un tiers des agences et opérateurs de l’Etat ». Pour certains observateurs : « Les CESER sont sauvés », pour d’autres : « Ils ont sauvé leur peau, pour le moment ». Les quarante milliards d’euros d’économies sont toujours l’objectif du Gouvernement, même si supprimer le CESE et les CESER n’aboutit qu’à une économie d’une centaine de millions d’euros par an (40 M€ au niveau national et entre 50 et 60 M€ au niveau régional).

Les CESER très bientôt de retour dans l’actualité

« La chronique de la mort annoncée des CESER a démarré dans le cadre des débats autour de la Loi de Finances et ces débats se poursuivent. Nous sommes persuadés que cette chronique va bientôt reprendre », cette éventualité, est partagée par les 23 Présidents des CESER de France et Marie-Claude Briet-Clémont avance : « Il nous paraît nécessaire de faire évoluer nos assemblées ». Quelles sont les pistes de travail des CESER de France ? La Présidente de celui du Grand Est en avance les principales : « Nous allons être proactifs et faire évoluer les missions, la gouvernance, les principes et les méthodes de travail, la composition des assemblées… » Autant de sujets qui seront certainement évoqués lors du séminaire des CESER de France, les 3 et 4 juillet à Blois et alimenteront des propositions concrètes d’ici à l’automne prochain.

Des CESER nouveaux d’ici à 2026

La Présidente du CESER Grand Est insiste : « Nous ne pouvons plus continuer à travailler comme nous l’avons fait jusqu’à aujourd’hui. La vraie question est de se demander comment nous rendons compte de notre travail auprès du Conseil régional ». Avec, pour Marie-Claude Briet-Clémont, cet exemple fâcheux de déconsidération : « La contribution du CESER à l’évaluation de la politique de soutien aux aéroports du Grand Est, rapport demandé par la Région à la Chambre régionale des comptes, est passée quasiment inaperçue ».

La faute à qui ? « Notre visibilité, en notre qualité de deuxième assemblée régionale, dépend de la volonté du Conseil régional, lequel est aujourd’hui le seul à pouvoir nous saisir ». En faisant ce constat, la Présidente suggère que d’autres décideurs, comme l’Etat, via le Préfet, les Départements, les intercommunalités, puissent interroger son assemblée consultative. Le mot de la fin : « Nous serons là demain, mais différemment. Nous serons là et on nous donnera les moyens de rendre compte plus concrètement de nos travaux ». Et cette ultime suggestion : « Participer à un véritable rapport annuel sur l’état économique et social de la région ». Le printemps des CESER, dès l’automne prochain ?