Collectivités

Le Pacte alimentaire de l’Aube passe à la phase opérationnelle

Alimentation. Porté par le Département et la Chambre d’agriculture de l’Aube, il vise à structurer une offre et une production locale, notamment pour la restauration collective.

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Photo des responsables du PAT de l'Aube
Les responsables du PAT de l’Aube ont fait le point sur l’évolution de cette initiative qui prend de l’ampleur. (Crédit : LL)

Le PAT (Projet alimentaire territorial) de l’Aube s’apprête à passer à la phase II, dite « opérationnelle ». L’annonce en a été faite à l’occasion d’une journée « éducation et sensibilisation » organisée à Troyes dans le cadre de ce PAT. « C’est un enjeu crucial dans différents domaines allant de la santé publique par une alimentation de qualité en passant par le soutien aux producteurs locaux et à l’installation de jeunes agriculteurs », précise Anne-Marie Zeltz, vice-présidente du conseil départemental de l’Aube.

Le Département mène cette initiative en collaboration avec la Chambre d’agriculture de l’Aube. Chaque PAT définit ses axes sur son territoire. Le PAT de l’Aube a choisi en particulier de faire porter ses actions sur la restauration collective et les circuits courts de producteurs locaux. « Nous avons déjà lancé une plateforme locale destinée aux acheteurs publics et qui propose déjà 200 produits proposés par des agriculteurs aubois », précise Anne-Marie Zeltz.

Les cantines des collèges du département figurent parmi les premiers utilisateurs ainsi que le centre départemental de l’enfance, l’objectif étant d’élargir les débouchés en direction des écoles, des lycées, des Ephad et plus généralement des établissements publics. Parmi les actions réalisées dans le cadre de la première phase du PAT de l’Aube figure un diagnostic du potentiel, des verrous à faire sauter comme la transformation et la logistique et des actions à engager. Comme l’accompagnement de porteurs de projets maraîchers et agricoles en vue de répondre à la demande locale. « Les circuits courts, produire des aliments de qualité pour la consommation locale fait parties des grands axes d’action de la Chambre d’Agriculture », tient à souligner son président, Alain Boulard.

Indiquer le chemin

D’autant que produire en proximité peut aussi apporter des solutions à d’autres problématiques comme la transmission agricole, enjeu majeur à l’heure où bon nombre d’agriculteurs aubois approchent du départ à la retraite. L’enjeu économique passe aussi par la montée en puissance d’unités locales de transformation en vue de préparer les produits agricoles pour leur utilisation dans les cantines collectives. Le Département de l’Aube cherche d’ailleurs à mutualiser les cantines des collèges en les mettant à disposition des écoles auboises pour la confection de leurs repas.

L’une des missions du PAT de l’Aube étant précisément de structurer l’offre alimentaire sur le territoire. En « traçant un chemin » pour favoriser l’émergence d’une production et d’une offre alimentaire locale suffisante et de qualité, le PAT oriente les acteurs présents ou à venir dans leur stratégie. C’est aussi le cas pour les aides publiques, notamment celles de l’État. Si dans la première phase, l’État apportait son soutien financier aux PAT, ce n’est plus le cas dans la deuxième partie, l’aide publique étant apportée aux acteurs. Au niveau du Grand Est, dont 80 % du territoire est couvert par des PAT mais rarement au niveau d’un département comme c’est le cas dans l’Aube, une quarantaine seulement en sont au stade de la phase II.