Le Grand Est, 4e région pour la densité de ses Quartiers Prioritaires
Logement. Ils vivent en surpopulation, comptent plus de pauvreté qu’ailleurs et deux à trois plus de chômeurs, leur population est à la fois plus jeune et paradoxalement vieillissante, ils sont des lieux de reconquête urbaine, économique et sociologique, les Quartiers Prioritaires de la Ville sont 116 dans le Grand Est, 9% de l’ensemble national, et hébergent 385 000 habitants, 7% de la population régionale.
Les QPPV, Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville, émanent de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Depuis 2014, cette politique succède à celles des Zones Urbaines Sensibles et à celles des Contrats Urbains de Cohésion Sociale. Ces quartiers ont été choisis à partir d’un critère unique : un revenu ne dépassant pas 11 250 euros par an, soit 60% du revenu médian estimé à 18 750 euros à cette époque.
La France métropolitaine compte 1 300 QPPV, une géographie qui cible les populations en difficultés économiques et sociales et pour lesquelles le Gouvernement prend des mesures de rééquilibrage : lutte contre les inégalités de tous ordres, amélioration de l’habitat, promotion de la santé et de l’égalité, politique de sécurité et de prévention de la délinquance, intégration des quartiers dans leur unité urbaine, lutte contre les discriminations, développement économique par les créations d’entreprises aidées…
Dans une France métropolitaine qui va de 13% de sa population dans des quartiers prioritaires en Ile-de-France à 3% en Bretagne, le Grand Est (7%) occupe la quatrième place des régions comptant la part la plus importante d’habitants de ces quartiers, devancé outre l’Ile-de-France par les Hauts-de-France (11%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (10%). Par comparaison, 8% de la population française résident dans un quartier prioritaire (5,4 millions d’habitants). Cette part est relativement stable depuis 2014.
385 000 habitants dans les quartiers prioritaires du Grand Est
La région compte 116 quartiers prioritaires de la politique de la ville, soit près de 9% de l’ensemble des 1 300 QPPV métropolitains. La population y est de 385 000 habitants, soit 13 000 de moins dans les cinq dernières années. La Haute-Marne pèse 2,9% de cet ensemble et le Bas-Rhin 21%, en passant par la Marne (12%), l’Aube (6,3%) et les Ardennes (5,6%). Le poids de la population des quartiers prioritaires comparé à la population totale départementale va de 3,2% dans la Meuse à 9,2% pour le Haut-Rhin.
Il est de 8,5% pour la Marne, 8,8% pour l’Aube et 8% pour les Ardennes. La ville de Reims, sept quartiers prioritaires et 35 000 habitants, pèse à elle seule 9% de la population concernée du Grand Est. L’une des caractéristiques de ces quartiers est la part des jeunes. Elle y est surreprésentée (24% dans les QPPV contre 18% en moyenne régionale). Le taux de pauvreté y est de 45% contre 14% en moyenne régionale.
Le taux d’emploi y est largement plus faible : 37% pour les femmes contre 59% et 49% pour les hommes contre 66%. Dans la Marne, sur un total de 48 000 habitants de ses quartiers prioritaires, Reims en compte 72,5%, Châlons-en-Champagne 14%, Vitry-le-François 7% et Epernay 6,5%. Proportionnellement à sa population, c’est Vitry-le-François qui compte le plus d’habitants dans ces quartiers (25,6%).
Un taux de pauvreté de plus de 45% dans les quartiers prioritaires
Ce taux de pauvreté des quartiers prioritaires de la région est supérieur de deux points au niveau de celui de la France, alors que celui de l’ensemble de la population du Grand Est (14%) est comparable au niveau national. Dans un ensemble régional à 45,4%, deux départements, les Ardennes et les Vosges, présentent un taux de pauvreté supérieur à 50%.
À l’opposé, ce taux est de 42% dans le Bas-Rhin. Il est de 46% dans la Marne, 49% dans l’Aube. Sur le territoire métropolitain, le taux de chômage est quasiment trois fois plus élevé dans les QPPV qu’ailleurs (22,5% contre 8,4% et 31% pour les jeunes), les allocataires du RSA y sont dans la même proportion et le constat est le même pour le taux de pauvreté (44% pour les quartiers prioritaires contre 14% pour la moyenne nationale).
Sur ce dernier critère, la part des enfants en situation de pauvreté est de 57% dans les QPV et de 21% en moyenne nationale. Depuis une quarantaine d’années, l’Etat (Ministères et Agences nationales) consacre chaque année 10 milliards d’euros à la politique de la ville, auxquels s’ajoutent les financements de la rénovation urbaine et les dépenses des collectivités locales (Régions, Départements, Communes et EPCI). Cette politique de la ville repose sur trois piliers : la cohésion sociale, le cadre de vie et le renouvellement urbain, le développement de l’emploi et de l’activité économique.