Collectivités

Le développement de Vatry au cœur des délibérations

Conseil départemental. Au rang des différents dossiers traités par le Conseil départemental de la Marne, force est de reconnaître le vote unanime de l’assemblée en faveur du développement de Vatry, l’aéroport d’un côté et les ZAC d’un autre.

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Vatry - Développement - Aéroport - Budget -
Christian Bruyen : « Les zones d’aménagement concerté, c’est ce qui marche le mieux à Vatry ». (Crédit : Gérard Delenclos).

N’importe quel observateur aurait bien du mal à ne pas remarquer l’ambiance sereine d’une telle collectivité, somme toute politique. Est-ce la configuration (42 membres de la majorité face à 4 élus de l’opposition), le tutoiement systématique entre élus, le défoulement aussi mesuré qu’unanime contre l’Etat mauvais payeur où la satisfaction partagée d’appartenir aux réalités du territoire, c’est-à-dire de s’intéresser aux besoins des citoyens ?


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Le Conseil départemental de la Marne, historiquement exemple de bon gestionnaire, choisit sa décentralisation, le fret ferroviaire pour donner des ailes à Vatry, plutôt que d’accepter la gestion de routes nationales trop chères à l’entretien, expérimente l’insertion par l’emploi avec réussite et pousse raisonnablement ses investissements. Du social, par ADN, de l’économie, comme tout le monde, mais surtout pas de politique politicienne. « Bisounours » est presque passé pour une insulte lors de la dernière session plénière.

LA PRIORITE FRET S’AFFIRME POUR L’AEROPORT DE VATRY

Dans un ordre du jour chargé, le Président souligne les six rapports concernant Vatry, tous votés à l’unanimité, et confirmant le développement continu de la plateforme multimodale, passant notamment par le projet d’extension de la ZAC sur 280 hectares. Priorité au fret, insiste Christian Bruyen qui d’entrée de propos liminaire note la suspension par Inzeair des nouvelles destinations pour les passagers vers Londres, Nice et Ajaccio, suspension ne portant nullement atteinte aux ambitions fixées pour Vatry : « Même si notre volonté est bien de préserver une activité pour les passagers, avec une contribution financière des collectivités publiques, dont le Département, sans aucune mesure avec ce qu’elle a pu être, notre stratégie est aujourd’hui d’abord tournée vers le développement du fret ». La trajectoire de la Marne sur ce sujet est intact : 100 000 tonnes de marchandises traitées chaque année dès 2024. Le bilan 2021, en nette hausse, affiche 30 000 tonnes.

L’Assemblée départementale s’est prononcée sur le budget primitif 2022 de l’Etablissement Public de Gestion de l’Aéroport de Vatry (EPGAV), soit 15,2 M€, contre 10,6 M€ en 2021 et une hausse de 43%, nécessaire à l’accompagnement du développement de l’activité. Le rapport rappelle les subventions allouées à la structure aéroportuaire pour 2022 : 666 000 euros du Grand Est, 333 000 euros de l’Agglomération de Châlons-en-Champagne et 1 M€ du Département de la Marne qui poursuit ses investissements sur la plateforme.

LA PLATEFORME MULTIMODALE EN PLEIN DÉVELOPPEMENT

Vatry n’est pas qu’un aéroport. La création d’une ZAC 3 en atteste. Le Département s’est favorablement prononcé sur l’extension de 13 hectares d’Auto Service Transport France, filiale de l’Allemand Mosolf, déjà propriétaire de 24 hectares ainsi que sur la cession de 4 hectares et l’installation de la société marnaise Loppin et Jean porteuse d’un investissement sur la ZAC de 20 M€ pour le doublement de ses capacités de stockage et de transformation de poutrelles métalliques. Autre délibération concernant la ZAC de Vatry : le projet de la société Distry pour un montant de 3 M€, sur un hectare, dans une station de distribution d’hydrogène, de bornes de recharges électriques et de distribution de gaz naturel. Ultime dossier Vatry pour cette session du Conseil départementale de la Marne : le projet de création d’une ZAC 3 (360 hectares), avec un aménagement le plus modulaire possible et supposant un investissement de base aux alentours de 62 M€.

Le compte administratif d’une collectivité établit en fin d’exercice les mouvements réels en dépenses et recettes, c’est le vrai bilan financier qui permet de contrôler la gestion de la collectivité et de relever les écarts, en plus ou en moins, par rapport au budget primitif. Aux alentours de 530 M€, le compte administratif de La Marne 2021, autre dossier de cette session, valide quasiment le BP 2021.

D’une année à l’autre, la présentation du compte administratif 2021 met l’accent sur une augmentation des dépenses : +0,8% en fonctionnement, dont près de 4 M€ supplémentaire pour le chapitre des solidarités, et +24% en investissement, dont 17 M€ supplémentaires pour les moyens généraux et 3 M€ pour l’attractivité. Malgré un nouvel emprunt de 15 M€, l’encours de la dette (158,7 M€ au 01/01/2022) baisse de près de 2% (3 M€) et pèse 273,5 euros par habitant. La capacité de désendettement passe de 4,1 ans, dans la strate national en 2020, à 2,5 ans en 2021. A noter, dans ce même dossier des finances, la décision modificative numéro un du budget général qui s’équilibre à hauteur de 80,3 M€ en recettes et dépenses et permet une diminution de l’emprunt prévisionnel de 50 à 38 M€.

PLUS DE 14 000 FOYERS BENEFICIAIRES DU RSA

De septembre 2020 à avril 2022, après une forte augmentation, le nombre de foyers bénéficiaires du RSA, Revenu de Solidarité Active, est passé de 15 246 à 14 282 euros, soit une baisse de 6,7%. De mars 2021 à avril 2022, la baisse constatée est de 3,5%. Elle concerne surtout les classes d’âge en deçà de cinquante ans. Cependant, les derniers chiffres indiquent une augmentation de 200 foyers dans la Marne. Dans une compétence première des solidarités (322 M€, soit plus de 60% du budget global) qui regroupe les aides aux personnes âgées, aux handicapés, à l’enfance, aux familles, à l’insertions des personnes en difficultés, la gestion du RSA est assurée par le Conseil départemental. Ce financement (100,9 M€ en budget primitif 2022) pèse près de 20% des dépenses globales de la Marne.

Le rapport voté en séance plénière fait état de ces évolutions, des dispositifs du Plan Départemental d’Insertion et des premiers résultats du Service Public de l’Insertion et de l’Emploi, dispositif expérimental dans 31 départements dont la Marne, le but étant d’améliorer la coordination des institutions en charge de l’insertion et de l’emploi, ici sur les bassins d’emploi de Châlons-en-Champagne et de Reims.