Le chantier de l’usine Clarins avance à grands pas
Industrie. Franck Leroy et François Baroin étaient sur le chantier lancé quelques jours seulement après l’annonce de l’implantation d’une usine de cosmétiques.
Depuis la fin du mois de février, les engins de chantier s’activent sur le terrain de 14 hectares du parc du Grand Troyes qui va accueillir la future usine de Clarins. Le groupe français de cosmétiques n’a pas perdu de temps après l’annonce officielle de son implantation dans l’Aube, le 8 février dernier. Le dossier a été rondement mené.
« Le premier coup de fil, c’était fin octobre ou début novembre et on s’est tous mobilisés pour faire en sorte que le chantier puisse être lancé dès février », rappelle François Baroin, président de Troyes Champagne Métropole.
Un véritable exploit lorsque l’on connaît le délai habituel pour la réalisation d’un projet d’une telle ampleur. « Dans ce dossier, chacun s’est effacé dans ses prérogatives et a agi pour le collectif afin de convaincre que Troyes était le lieu le plus pertinent, et que nous étions capables d’accompagner avec efficacité l’entreprise dans la réalisation de son projet », constate Franck Leroy.
Le président de la région Grand Est a passé toute une journée dans l’Aube, avec un programme placé sous le signe de la reconquête industrielle. « Nous avons un objectif de 500 relocalisations et développements industriels et nous en sommes déjà à plus de 120, Clarins étant évidemment un très beau projet », se félicite Franck Leroy en visitant le chantier de la future usine de cosmétiques.
Un investissement de près de 140 millions d’euros avec la création de 300 emplois à terme. « Ce sera la seconde usine de fabrication du groupe après celle de Pontoise, tous nos produits étant ensuite acheminés sur Amiens où se situe notre plateforme mondiale de distribution », confie Denis Martin, directeur des projets et transformations chez Clarins.
Une manière de rappeler que l’existence et la proximité du réseau autoroutier ont joué un rôle important dans la décision. Mais pas uniquement. L’importance du bassin d’emploi mais aussi la mobilisation des élus du territoire et des services de l’État ont aussi été décisifs.
Pour rappel, le même projet avait déjà été annoncé dans l’Aisne, à Saint-Quentin, fin 2021, sans que rien ne se concrétise finalement. Sur le parc du Grand Troyes, le chantier est lancé avec un objectif de mise en service à partir d’octobre 2024.
Une « Cosmetic Valley » dans l’Aube
Ce qui est certain, c’est que la future usine sera un bel exemple en matière environnementale, avec l’objectif d’une certification HQE Excellent. Dans le détail, elle aura recours à la géothermie et sera équipée de 6 000 m² de panneaux photovoltaïques sur les toits. Le recyclage des eaux usées est également envisagé. Un projet de biomasse, peut-être avec un usage partagé entre plusieurs entreprises fait partie des options.
« Sur le parc du Grand Troyes, des initiatives de production et partage d’énergies renouvelables sont en cours », fait remarquer Arnaud Magloire, maire de Sainte-Savine. En attendant, à la mi-juin devrait avoir lieu la pose officielle de la première pierre, en présence de la famille Courtin-Clarins, propriétaire de la marque présente dans 150 pays.
« L’arrivée d’un grand groupe français de renom a déjà un impact positif sur le territoire dont il démontre toute l’attractivité », se félicite François Baroin. Bien entendu, le président de TCM n’entend pas en rester là.
« L’histoire récente montre que lorsqu’un tel groupe s’installe quelque part, cela entraîne la création d’un écosystème, et on pourrait clairement imaginer, sous le regard des professionnels, ce que pourrait être une Cosmetic Valley dans le paysage de Troyes et de son agglomération », conclut-t-il.