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La situation financière du Département de la Marne s’avère encore supportable

Finances. Depuis plus d’un an, les conseillers départementaux, baisse de certaines recettes à l’appui, craignent une forte dégradation des finances de la Marne, un Département cependant fort vertueux en matière de dépenses et qui, comparativement, figure parmi les meilleurs gestionnaires de l’Hexagone.

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Photo du conseil départemental de la Marne
Dans le budget primitif 2023, 74 départements métropolitains sont plus endettés que la Marne. (Crédit : Michel Jolyot.- CD51)

Le classement des Départements du point de vue de leur équilibre financier dépend, à la base, de leur épargne brute et du niveau d’endettement rapporté à l’épargne brute qui représente leur capacité de désendettement. L’épargne brute résulte de la différence entre les recettes de fonctionnement et les dépenses de fonctionnement.

Une bonne maîtrise des dépenses de fonctionnement

Les recettes de fonctionnement inscrites au budget primitif 2023 de la Marne sont évaluées à 504,3 M€, soit 872 € par habitant. La Marne se situe au 3e rang métropolitain des plus petites recettes de fonctionnement par habitant. Par comparaison, la moyenne métropolitaine est de 1 073 €, avec un écart allant de 1 574 € pour la Creuse à 809 € pour la Moselle.

Les dépenses de fonctionnement de la Marne sont évaluées à 477,6 M€, soit 826 M€ par habitant. La Marne se situe au 6e rang métropolitain des plus petites dépenses de fonctionnement par habitant. La moyenne métropolitaine est de 984 € par habitant, avec un écart allant de 1 583 € pour la Creuse à 758 € pour la Moselle. Les dépenses de fonctionnement de la Marne se composent ainsi : 332,4 M€ pour les dépenses d’intervention, principalement aides sociales, 108,9 M€ pour les charges de personnel, 29,4 M€ pour les achats et charges externes, 3,2 M€ pour les charges financières, principalement remboursement des emprunts, et 3,7 M€ pour les autres charges. Des petites dépenses de fonctionnement peuvent ne pas être « vertueuses » lorsqu’elles amputent surtout les interventions en faveur des territoires et donc la politique sociale du Département et de l’investissement en faveur des habitants et de l’attractivité des communes.

Cependant, une épargne au bord de la rupture

Les charges de personnel de la Marne pèsent 23% des dépenses de fonctionnement. Elles sont pratiquement dans la moyenne métropolitaine (22%), l’écart allant de 18% pour la Moselle à 34% pour l’Ariège. Avec 188 € par habitant, elles situent le Département au 15e rang des Départements les moins dépensiers en la matière, entre la Creuse (434 €) et les Yvelines (137 €).

L’épargne brute, critère prépondérant pour l’équilibre financier des Départements, résulte de la différence entre ces recettes et ces dépenses de fonctionnement. Au budget primitif 2023, le Département bénéficie de 872 € de recettes par habitant et en dépense 826 €. Le solde de 46 € par habitant place la Marne au 8e rang métropolitain des plus petites épargnes brutes par habitant. La moyenne métropolitaine est de 89 €, avec un écart allant de 249 € pour les Alpes Maritimes à 27 € pour le Territoire de Belfort. Au total, 88 départements métropolitains ont une épargne brute par habitant supérieure a celle de la Marne.

À noter que deux départements métropolitains, l’Aude et la Creuse, affichent une épargne brute négative. L’épargne brute s’assimile à une capacité d’autofinancement des investissements, en appui des subventions, des dotations et des emprunts, et à un moyen de remboursement de la dette. Légalement, l’épargne brute ne peut pas être négative.

En ce qui concerne l’épargne nette (épargne brute moins le remboursement de la dette), elle est de 13 € par habitant dans la Marne, contre 35 € en moyenne métropolitaine. Le BP 2023 de la Marne mentionne une épargne nette de 7,6 M€. À noter que 17 Départements, dont l’Aisne et les Ardennes, affichent une épargne nette négative, allant de -1 M€ pour Loir-et-Cher à -40 M€ pour l’Aude.

Un poids de la dette relativement supportable

Relativement à la moyenne métropolitaine (234€ par habitant), la Marne (137€) figure au 5e rang des Départements les moins investisseurs, derrière la Moselle, les Ardennes, le Maine-et-Loire et la Meurthe-et-Moselle, entre 119 et 135 € par habitant.

La dette du Département au 1er janvier 2023 s’élève à 155,9 M€, soit une moyenne par habitant de 270 €, largement inférieure à celle de la France métropolitaine (485 €). La Marne est ainsi le 12e Département le moins endetté. À noter, parmi les moins endettés par habitant, l’Aube (56 €) et la Haute-Marne (156 €) et parmi les plus endettés, les Ardennes (597 €).

Le taux d’endettement de la Marne (dette/recettes de fonctionnement) est de 30,9% (155,9 M€/504,3 M€), il est inférieur à celui de la moyenne métropolitaines (45,2%). Il situe la collectivité au 22e rang des 96 départements métropolitains ayant les plus faibles taux d’endettement. L’écart métropolitain est remarquable, de 0% pour l’Indre à 92% pour la Corrèze. Dans ce budget primitif 2023, 74 départements métropolitains sont plus endettés que la Marne. En résumé, la position de la Marne par rapport à l’ensemble des Départements métropolitains est la suivante : 3e plus petites recettes de fonctionnement, 6e plus petites dépenses de fonctionnement, 15e plus petites dépenses de personnel, 8e plus petite épargne brute positive, 10e plus petite épargne nette positive, 5e moins investisseur, 12e Département le moins endetté et 22e pour le plus faible taux d’endettement.

Source : Direction Générale des Collectivités Locales, budget primitif 2023.