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La population du Grand Est en quasi-stagnation dans les six dernières années

Budget. Stabilité de la population dans le Grand Est, entre 2015 et 2021, après une augmentation entre 2010 et 2015, un seul département, le Bas-Rhin, en progression soutenue, alors que la Marne perd 0,2% de ses résidents et Reims compte 4 700 habitants de moins en six ans. Le phénomène Bezannes se confirme : record de France pour la progression démographique : + 163% en six ans !

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Photo d'une vue aérienne de Reims
Avec 4 700 habitants de moins qu’il y a 6 ans, Reims descend à la 13e place des villes les plus peuplée de France. (Crédit : FOTOLIA)

Au premier janvier 2021 5 561 287 personnes résident dans le Grand Est, contre 5 562 700 un an auparavant, soi un recul de 1 413 habitants (-0,002%) équivalent statistiquement à une quasi-stabilité. Ces chiffres appartiennent à l’étude de l’Insee sur l’évolution démographique régionale entre 2015 et 2021 (+ 2 236 résidents). En six ans, cette population a augmenté de 0,04%, marquant ici encore une certaine stabilité. Dans le même intervalle, l’augmentation est de 0,3% en France métropolitaine.

Dans cette période de six années, les naissances sont aussi nombreuses que les décès et les entrées sur le territoire aussi nombreuses que les sorties. Entre 2010 et 2015, la population avait légèrement augmenté, avec un excédent naturel (+0,3%) supérieur au déficit migratoire (-0,2%). Le Grand Est, en 2021, demeure la sixième région française la plus peuplée, derrière l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Hauts-de-France.

Trois communes sur cinq en baisse de population

Sur les 5 121 communes du Grand Est, 55% perdent de la population, 35% en gagnent et 10% sont stables. Globalement, la croissance ralentit dans les communes de plus de 50 000 habitants, alors qu’elle était de + 0,2% auparavant. Parmi ces communes, Strasbourg et Metz gagnent des habitants, contrairement à Reims et Mulhouse, Nancy est stable. Le nombre d’habitants est stable dans les communes de 500 à 50 000 habitants et baisse dans celles de moins de 500 habitants.

Reims, deuxième plus grande ville du Grand Est, derrière Strasbourg, voit sa population baisser de 0,4% par an entre 2015 et 2021, alors qu’elle était en croissance soutenue (+0,4% entre 2010 et 2014). La commune compte 179 380 habitants en 2021, soit 4 700 habitants de moins qu’en 2015. Cette baisse s’explique par un excédent naturel légèrement moins fort et surtout par un déficit migratoire important (-0,9% par an entre 2015 et 2021, contre -0,2% au cours de 2010-2015).

Reims perd sa 12e place nationale des communes les plus peuplées

La ville passe de 180 318 habitants en 2020 à 179 380 en 2021, une perte de 938 habitants en un an (-0,5%). Reims cède ainsi sa 12e place des communes métropolitaines les plus peuplées à Toulon qui passe de 179 659 habitants en 2020 à 182 244 en 2021, soit un gain de 2 585 habitants (+1,4%). L’étude de l’Insee sur six ans (2015-2021) indique bien une perte de 4 696 habitants pour Reims (-2,5%) et un gain de 14 765 habitants pour Toulon (+8,8%). Reims occupe désormais la 13e place de ce classement, derrière Toulon et devant Saint-Etienne (172 718 habitants).

De 2015 à 2021, la Communauté Urbaine du Grand Reims, créée en 2017, passe de 293 000 à 300 906 habitants, soit un gain de 7 906 habitants (+2,7%), avec des évolutions démographiques contrastées dans les 143 communes la composant. Parmi les plus peuplées, hors les reculs de population de Reims, Cormontreuil et Witry-lès-Reims, on note les progressions de Fismes et Bétheny au-delà de 6%, celle de Tinqueux (4,8%) ou celle de Saint-Brice-Courcelles (+2,7%), et surtout celle de Bezannes (+163,5%). Un cas unique en France.

Un record national pour Bezannes

Lorsque Bezannes et le Grand Reims créent le Centre d’affaires en 2004, la commune compte 1 286 habitants. En 2021, elle abrite 4 011 résidents. Soit un bond de 219% en dix-sept ans (+163 % sur les 6 dernières années). L’ouverture en 2007 de la Gare TGV Champagne-Ardenne (1,1 million de voyageurs en 2019) est un ressort de la commune, tout comme celle de la clinique Courlancy-Bezannes en 2018, l’une des plus grandes cliniques privées de France (capacité de 75 000 patients par an, 1 200 salariés et un investissement de 140 M€).

Agriculture, commerce, construction, industrie, immobilier, médecine et services, le Centre d’affaires, sur 172 hectares, sièges sociaux, agences et indépendants, compte plus d’un millier d’adresses. Au rang des entreprises et établissements les plus importants, outre Courlancy, Mazars, Cartier, Enercon, FCN, Eiffage, Crédit Agricole, Frey, Forgel, Adecco, AG2R, Cristal Union, Axon Cable, Smurfit, Orange… La zone suppose un équilibre d’un tiers de logements, un tiers d’espaces verts et un tiers d’activités économiques.

Dans son classement des 34 945 communes de France, l’Insee recense 49% d’entre elles en baisse, 46% en hausse et 5% en quasi-stabilité. Dans ce même classement, 22 communes ont connu une progression 2015-2021 au-dessus de 4% et parmi elles, Bezannes (+17,5% par an), largement en tête de ce palmarès, devant la commune de Rubelles, en Seine et Marne (+7,5%) ou celle de Saint-Jean-de-Vedas, dans l’Hérault (+5,6%).

La population régionale ne croît que dans le Bas-Rhin

Entre 2015 et 2021, un seul département du Grand Est, le Bas-Rhin, voit sa population progresser de manière soutenue (+0,5% par an, après +0,4% au cours des cinq années précédentes). Ce département, bénéficiant à la fois d’un solde naturel et d’un solde migratoire positifs, gagne 6 000 habitants chaque année. Durant cette période, la population est stable dans l’Aube, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et le Haut-Rhin. Elle diminue dans la Marne (-0,2% par an) alors qu’elle progressait de 0,2% entre 2010 et 2015.

En Meurthe-et-Moselle et dans la Marne, le déficit migratoire est comblé par le solde naturel. Le déclin démographique s’intensifie dans les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges. Les baisses les plus fortes appartiennent à la Haute-Marne et la Meuse (-0,8% par an entre 2015 et 2021, contre -0,5 et -0,3% entre 2010 et 2015). Dans tous les départements du Grand Est, le solde naturel se dégrade par rapport à la période précédente sous l’effet du fléchissement de la fécondité et de l’augmentation des décès.