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La ministre de l’Énergie à Nogent annonce un hiver sans coupure et des tarifs en baisse

Energie. Olga Givernet, ministre déléguée à l’Energie, a fait le tour des installations de la centrale nucléaire de Nogent-Seine, le 8 novembre dernier, avec les élus du territoire. Le déplacement prévu dans le cadre de la PPE, programmation pluriannuelle de l’énergie, a conforté la ministre sur la capacité d’EDF à fournir l’énergie nécessaire aux Français pour un hiver sans rupture et d’autant plus confortable qu’elle annonce une baisse des tarifs de l’électricité de 9 %. Cette régulation profitera aux 80 % de Français qui n’ont pas bénéficié de la première vague de baisse des prix.

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Photo d'Olga Givernet au CNPE de Nogent
La visite d’Olga Givernet au CNPE de Nogent a permis de faire le point sur les programmes de maintenance et de s’assurer d’une production à plein de tous les réacteurs nucléaires. (Crédit : MBP)

En visite à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, la ministre déléguée à l’Énergie, Olga Givernet annonce la programmation pluriannuelle de l’énergie en s’appuyant sur le parc existant de production d’énergie nucléaire et d’énergies renouvelables et programmant le déploiement des infrastructures nécessaires. « Il s’agit de se projeter à 10 ans sur notre production et notre consommation d’énergie. L’objectif est d’être indépendant en France sur la production décarbonée d’énergie et de faire baisser la facture pour les Français ». Une énergie abordable, fer de lance de la ministre qui annonce « une baisse des prix dès février de 9 % de la facture d’électricité pour 80 % des Français. Cela a déjà été le cas pour les 20 % qui ont déjà eu cette baisse qui suit le marché. C’est ma priorité pour les Français, pour les entreprises et pour maintenir la compétitivité ».

La visite du CNPE de Nogent a ainsi permis de faire le point sur les programmes de maintenance et de s’assurer d’une production à plein de tous les réacteurs nucléaires tandis que le réacteur 2 est en arrêt de tranche programmé depuis début septembre. En 2024, la centrale de Nogent aura produit 18 térawattheures (TWh), soit la consommation de 3,5 millions de foyers soit l’équivalent de Paris et sa petite couronne. « Notre raison d’être est de répondre aux besoins du réseau électrique, c’est pour cela que nous venons chaque matin. Et pour cela que 1 200 personnes travaillent chaque jour au CNPE », souligne Estelle Obert, directrice de la centrale. Un arrêt de tranche comme celui de l’unité n°2 depuis le 8 septembre se prépare plusieurs mois à l’avance. Il engage 20 000 activités et 1 800 personnes pour remplacer un tiers du combustible et réaliser les opérations de maintenance. Le couplage au réseau, initialement prévu le 25 décembre, sera avancé et dès le 10 décembre, les deux réacteurs seront disponibles.

L’ASNR sur la rampe de lancement au 1er janvier 2025

Il y a deux ans, la moitié du parc nucléaire n’avait pas pu produire faute d’avoir anticiper les problèmes de corrosion sous contrainte qui affectent les circuits de refroidissement découverts en 2021 à la centrale de Civaux par les équipes d’EDF lors d’opérations de maintenance. Pour Estelle Obert, « toutes les techniques de contrôle et de réparation ont été mises en œuvre. à Nogent, nous avons contrôlé et traité le phénomène de corrosion sous contrainte depuis deux ans lors des arrêts de tranche. En fonction des résultats, nous remplaçons des portions de tuyauterie, ce qui a été réalisé là pendant l’arrêt de l’unité n°2. Un remplacement programmé et réalisé en moins de 20 jours alors qu’initialement nous avions des durées de 39 jours », attestant la progression des procédures. « À Nogent, nous avons réalisé trois arrêts de ce type successivement en moins de 90 jours au lieu de plus de 100 jours. Nous avons rendu au réseau plus de 20 jours de disponibilité ».

Aujourd’hui, c’est l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) officiellement constituée au 1er janvier 2025 qui s’en chargera et précisera les points de vigilance et les procédures de maintenance. La nouvelle entité, controversée par ses syndicats respectifs qui en demandent le report, regroupe l’ASN qui contrôle les centrales et l’IRSN chargé de l’expertise technique, soit près de 2 250 agents au total. « Nous avons fait un point avec nos équipes et veillons à faire en sorte que cette fusion soit efficace au 1er janvier 2025. Nous avons besoin de cette nouvelle agence, qui a déjà les compétences, puisqu’il s’agit de deux agences existantes qui doivent trouver un moyen de fonctionnement dans une seule unité. Nous restons sur cet objectif du 1er janvier 2025, le gouvernement et mon ministère sommes là pour les accompagner dans les meilleures conditions. »

Candidature de Nogent pour des nouveaux EPR2

Le sujet n’était pas à l’ordre du jour de la visite ministérielle. Toutefois, Olga Givernet indique que « les sites qui accueillent des réacteurs doivent pouvoir se poser la question de leur pérennité et de leur futur. Il y a 8 EPR2 à prévoir. Il faut que tout le secteur, les filières et les partenaires industriels puissent se dimensionner et s’y préparer. » S’il est trop tôt pour faire des annonces, la ministre reconnaît qu’il « est beaucoup plus facile de s’installer sur un site déjà en fonctionnement et de savoir comment il sera possible d’installer de nouveaux réacteurs nucléaires, nous avons des sites capables de le faire. Nous pourrons avoir un choix basé sur la technique et les conditions qui permettent ces installations ».

  • Photo de la salle de contrôle
    La salle de contrôle. (Crédit : MBP)
  • Photo d'Olga Givernet au CNPE de Nogent
    La visite d’Olga Givernet au CNPE de Nogent a permis de faire le point sur les programmes de maintenance et de s’assurer d’une production à plein de tous les réacteurs nucléaires. (Crédit : MBP)

Le Serment de Nogent suit donc son calendrier pour que tout soit favorable à l’accueil du chantier du siècle, avec la création de 10 000 emplois à la clé et une répercussion sur toute l’économie départementale et régionale. En attendant, comme l’annonce la ministre de l’énergie, « nous devrions être confortables pour cet hiver et en mesure de produire une électricité fiable, abordable et décarbonée ».