La Marne parmi les deux tiers des départements encore hors de la zone rouge financière

La dépense moyenne par habitant de la Marne est inférieure de 22,3% à celle des autres départements. En 2024, le Département de la Marne affiche une dépense totale par habitant de 968 €, en progression de 0,1% sur un an. Pour l’ensemble des départements de la France hexagonale, cette dépense est de 1 246 € et en augmentation de 2,6%. La part de l’investissement dans les dépenses de la Marne (13%) et inférieure de 5 points à celle du niveau national. Par habitant, l’investissement de la Marne (126 €) est inférieur de 44% à celui de la moyenne métropolitaine (225 €). La part de 13% situe la Marne au 9e rang des départements qui investissent le moins, devant par exemple l’Aisne (12%) ou les Ardennes (11%).

Globalement, à l’exception de l’Aube et de la Haute-Marne, tous deux à 22%, les départements du Grand Est sont peu investisseurs : 17% pour les Vosges, 16% pour la Collectivité Européenne d’Alsace, 15% pour la Meuse, 14% pour la Meurthe-et-Moselle et 13% pour la Moselle.

Une épargne encore positive mais au bord du précipice

L’épargne évalue la santé financière d’une collectivité territoriale. Entre autres ressources, elle finance ses investissements. Au budget primitif 2024, l’épargne brute de la Marne, 514,8 M€ en recettes réelles de fonctionnement et 485,8 M€ en dépenses réelles de fonctionnement, s’élève à 29 M€ et 9,6 M€ en net. À ce stade, la Marne fait encore partie des 61 départements métropolitains, sur 96, possédant une épargne nette positive. Le Département dispose d’une épargne nette de 17 euros par habitants, dans un Grand Est qui distingue sur ce critère la Haute-Marne (79 euros), l’Aube (53 euros), la Collectivité Européenne d’Alsace (41 euros) et les Vosges (21 euros). Les départements de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et de la Moselle, entre 1 et 5 euros, sont en position délicate. Le Département des Ardennes est le seul dans le rouge (-38%).

Une dette, 2,5 fois inférieure à la moyenne métropolitaine

En 2024, la Marne a emprunté 50 M€, soit une moyenne de 87 euros par habitant, montant moindre que celui de la moyenne métropolitaine, estimé à 135 euros. Au 01/01/2024, la dette du Département totalise 156,8 M€, soit un montant par habitant de 272 euros, 2,5 fois moins élevé que celui de la moyenne métropolitaine. La Marne est ainsi le 26e département le moins endetté de l’Hexagone.

À cette même date, le remboursement de la dette, si le Département y consacrait la totalité de son épargne brute, prendrait 5,3 années, contre un délai de 10,4 ans en moyenne métropolitaine. Dans le Grand Est, deux départements, les Ardennes et la Moselle, sont au-dessus et deux autres l’Aube (1,7 an) et la Haute-Marne (1,8 an) se distinguent pour ces délais sous condition de remboursement.

Une alerte de la cour des comptes

Dans son rapport « Les Finances publiques locales 2025 » la Cour des Comptes, à propos de la santé financières des départements, évoque le ratio entre l’épargne nette et les produits réels de fonctionnement. Ce ratio est de 3,2% en médiane nationale et situe le seuil d’alerte à 7% , entre les 15% de l’Indre et les -7% de la Gironde.

Le rapport pointe la 3e place de l’Aisne (- 2,6%) parmi les départements ayant des taux d’épargne les plus faibles et la Haute-Marne (+ 10%) parmi les départements aux taux d’épargne les plus élevés. Sur ce critère le ratio de la Marne est de 1,9%. Encore positif, mais en situation d’alerte.

Sources : Direction Générale des Collectivités Locales, Direction Générale des Finances Publiques, Cour des Comptes