La Marne compte le premier parc de logements sociaux de la France de province
Logement. La dernière analyse de l’Insee (décembre 2021) fait le point sur le parc des logements sociaux dans le Grand Est en 2019. 822 000 personnes résident dans ce type d’habitation qui représente 15,4% du total des logements de la région. Le Grand Est conserve sa quatrième place des régions métropolitaines pour le poids de son parc social.
L’analyse de l’Insee repose sur les informations des locataires de 371 000 logements, sur un ensemble de 405 000 occupations. Elle prend donc en compte 14,5% du total des logements du Grand Est et 15,5% de la globalité de la population régionale. En comparaison, la France de province compte 13,7% de ses résidences principales en logements sociaux abritant 13,9% de sa population.
Derrière l’Ile-de-France (23%), les Hauts-de-France (21%) et la Normandie (19%), le parc social est la quatrième des treize régions métropolitaines. Le degré d’urbanisation des territoires, le niveau de vie des ménages qui y résident, mais aussi les politiques publiques qui y sont menées sont autant d’éléments d’explication d’une répartition contrastée à l’intérieur du Grand Est, région qui enregistre une forte proportion de logements sociaux sur le territoire de l’ancienne Champagne-Ardenne et notamment dans la Marne et l’Aube.
La Marne, 1er département de la France de province
Si 21% des logements occupés du département de l’Aube relèvent du parc de l’habitat social, cette part est de 25% pour la Marne, premier département de la France de province et quatrième, tous départements confondus, derrière la Seine-Saint-Denis (32%), les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne (27%). L’Aube occupe la onzième place de ce classement national. À l’autre extrémité, la Meuse ne compte que 10% de logements sociaux dans son parc occupé et figure à la 67e position des départements métropolitains. Dans quatre des cinq unités urbaines de plus de 200 000 habitants du Grand Est (Strasbourg, Metz, Nancy, et Mulhouse) le logement social représente 19 à 22% des logements occupés.
Ce poids atteint 40% dans l’unité urbaine de Reims. Les pourcentages sont également supérieurs à ceux de la France de province dans les unités de 50 000 à 199 999 habitants (26% contre 20%) : plus de 30% dans l’unité urbaine de Troyes et de Charleville-Mézières, 40% dans celle de Châlons-en-Champagne. C’est seulement dans les petites unités urbaines, en-dessous de 5 000 habitants, que le pourcentage de logements sociaux occupés dans le Grand Est est inférieur à celui de la France de province.
Une majorité d’appartements de 3 ou 4 pièces
Dans le Grand Est, 86% des logements sociaux sont des appartements, contre 43% pour l’ensemble du parc habitat occupé. Les deux tiers des appartements du parc social sont des trois ou quatre pièces. Les locataires du parc social disposent en moyenne de 40 m2 par habitant, soit 4 m2 de moins que les locataires du privé et 15 m2 de moins que les propriétaires. Les familles monoparentales représentent 20% des ménages du parc social, soit deux fois plus que parmi l’ensemble des ménages de la région.
Dans 85% des cas, le parent est une femme, contre 75% tous statuts d’occupation confondus. Plus de deux logements sociaux sur cinq sont occupés par des personnes seules. Les familles nombreuses sont surreprésentées parmi les locataires du parc social et les couples sans enfants y sont deux fois moins nombreux que dans l’ensemble du parc locatif. L’âge moyen du locataire social est de 53 ans. Il est de 45 ans dans le privé et de 59 ans pour les propriétaires.
Un niveau de vie inférieur dans le parc social
La médiane du niveau de vie est de 15 000 euros pour un locataire social. Elle est de 18 000 euros pour un locataire du privé et de 24 400 euros pour un propriétaire. 40% parmi les locataires du parc social du Grand Est vivent sous le seuil de pauvreté, une part deux fois plus élevée que dans le parc privé et presque sept fois plus élevée que chez les propriétaires. Alors que 7% de la population du Grand Est réside dans un quartier prioritaire de la ville, 34% des locataires sociaux habitent un de ces quartiers. 80% des habitants de ces quartiers résident dans un logement social. Dans 8% des cas, ce sont les allocations chômage ou les préretraites qui constituent la source principale de revenu des locataires sociaux.