Collectivités

L’investissement progresse trois fois plus que le budget global de la Région Grand Est

Région. Dans les cinq dernières années, l’investissement a progressé de 63%, quasiment trois fois plus que le budget global (23%). Un rattrapage spectaculaire pour un Grand Est aux paramètres budgétaires relativement dans la moyenne métropolitaine.

Lecture 6 min
Le conseil du Grand Est
Les dépenses votées par le Grand Est sont en baisse de 2,9% (+2,9% en fonctionnement et -11,2% en investissement). (Crédit : GD)

Dans les Budgets Primitifs 2022 des Régions métropolitaines, les dépenses – hors remboursement des emprunts – vont de 1 423 M€ pour la Corse à 4 882 M€ pour l’Ile-de-France. Le Grand Est, également devancé par l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et l’Occitanie, occupe la 5e place avec un total de 3 223 M€, devant la Nouvelle Aquitaine. Par habitant, les dépenses des Régions vont de 394€ en Ile-de-France à 4 116€ en Corse.

Le Grand Est, avec 569€, occupe la 6e place. Comparativement à 2021, les dépenses augmentent dans dix Régions et baissent dans trois (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie).

Les dépenses votées par le Grand Est sont en baisse de 2,9% (+2,9% en fonctionnement et -11,2% en investissement). Comparativement, les dépenses globales en France métropolitaine, hors Corse, augmentent de 2,4% (+1,5% en fonctionnement et +3,9% en investissement).

La part des investissements dans les Budgets Primitifs des Régions métropolitaines va de 46% pour le Centre-Val de Loire à 25% pour la Corse. Le Grand Est occupe la 8e place avec 40%.

Comme les dépenses, les recettes affichées dans ce BP 2022 (2 931 M€) sont en baisse (-3,4%), à l’inverse de onze régions métropolitaines en hausse moyenne de 3%. Dans cette inflexion, le Grand Est est rejoint par la Nouvelle Aquitaine (-0,3%).

Par habitant, la recette de 517€ place cependant la Région au quatrième rang, derrière la Corse (3 820 M€), le Centre-Val de Loire (570 M€) et les Hauts-de-France (541 M€). Dans le détail, les recettes gagnent 4,7% en fonctionnement et perdent 29,2% en investissement. Elles augmentent dans les deux cas en moyenne métropolitaine.

Près de 1 100 M€ pour les dépenses d’intervention

La Direction Générale des Collectivités Locales ventile les dépenses de fonctionnement en cinq chapitres. On parvient ainsi à l’addition des charges de personnel (321 M€) en hausse de 1,8%, des achats et charges externes (562,5 M€) en hausse de 18,4%, des dépenses d’intervention (1 063,6 M€) en recul de 3,9%, des charges financières (55,4 M€) en hausse de 13,9% et d’autres dépenses (15,8 M€).

De +0,2% dans les Hauts-de-France à +5,3% en Occitanie, les charges de personnel augmentent dans toutes les Régions (+2,7% en moyenne). Le Grand Est affiche la plus grosse progression (+18,4%) du chapitre achats et charges externes, devant l’Ile-de-France (+17,2%). Trois Régions, la Corse, la Nouvelle Aquitaine et la Bourgogne-Franche-Comté présentent une baisse des achats et charges externes.

En matière d’intervention, chapitre fort de l’aide financière au développement des territoires le Grand Est affiche dans son BP 2022 une baisse de 3,9%, la deuxième la plus forte, derrière la Bourgogne-Franche-Comté (-7,6%), la moyenne métropolitaine étant de -0,1%. Deux autres Régions, Occitanie et Pays-de-la-Loire, sont en baisse en matière de dépenses d’intervention.

Au chapitre des charges financières, intérêts de la dette compris, le Grand Est y consacre 55,4 M€, le deuxième budget par habitant (10€), derrière les 18€ de Provence-Alpes-Côte d’Azur et 3€ au-dessus de la moyenne métropolitaine. L’augmentation de ces charges (+13,9%) est la deuxième plus forte de l’Hexagone, derrière celle du Centre-Val de Loire (+15,4%), au-dessus de la moyenne métropolitaine, en baisse de 4%.

Le Grand Est consacre 215,5 M€ en 2022 au remboursement de sa dette, hors gestion active. Il s’agit là du quatrième montant le plus élevé, derrière ceux de l’Ile-de-France (1 608 M€), de Provence Alpes Côte d’Azur (261,4 M€) et Nouvelle Aquitaine (230,8 M€). La Région totalise un produit des emprunts de 507,3 M€, le quatrième des Régions métropolitaines.

Au 1er janvier 2023, la dette cumulée de la Région Grand Est s’élève à 2 650 M€, sous la moyenne métropolitaine (2 329 M€), avec une augmentation annuelle de 2,1%, l’une des deux plus faibles avec celle des Hauts-de-France. Six Régions sont plus endettées que le Grand Est.

Les treize Régions métropolitaines connaissent des hausses de leur endettement. Avec 6,6 années pour rembourser cette dette, la Région occupe une place métropolitaine médiane.

Si l’on peut considérer les deux premiers exercices de la nouvelle Région (2016-2017) comme des étapes de transition, les cinq dernières années (2018-2022) donnent des indications claires sur l’évolution des budgets du Grand Est.

De 2018 (2 863 M€) à 2022 (3 532 M€), le Budget Primitif a augmenté de 23,4%. Cette augmentation monte à 39% depuis le premier budget de 2016, addition des trois budgets des anciennes régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne.

Entre 2018 et 2022, l’investissement est passé de 858 M€ à 1 400 M€, soit une progression de 63%, à comparer à celle du budget total (+23,4%), soit un différentiel de près de 40 points. La part de l’investissement dans le Budget Primitif est passé ainsi de 30% en 2018 à 40% en 2022. La progression de l’investissement a été quasiment trois fois plus importante que celle du budget.

Source : « Les budgets primitifs 2022 des régions » rapport annuel de la Direction Générale des Collectivités Locales.