L’Institut international labellisé « Centre national de la marionnette »
Culture. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a profité de sa visite à Charleville-Mézières pour annoncer que l’Institut international bénéficierait avant la fin de l’année du label « Centre national de la marionnette ».
Malgré le contexte sanitaire qui a eu des conséquences négatives sur le nombre de billets vendus (près de 45 000 contre 57 000 en 2019), la 21e édition du Festival mondial des marionnettes que son nouveau directeur, Pierre-Yves Charlois, avait tout fait pour organiser, a connu une belle réussite populaire. Comme Cannes pour le cinéma et Avignon pour le théâtre, Charleville-Mézières demeure bien, tous les deux ans, le rendez-vous incontournable des marionnettistes et de ceux qui aiment cet art. Ce dont s’est d’ailleurs réjouie la ministre de la culture, venue déambuler le 25 septembre dans les rues de la cité ducale tout en visitant le Musée de l’Ardenne et l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette, désormais baptisé au nom de Margareta Niculescu.
« L’art de la marionnette va, comme les autres structures artistiques, pouvoir enfin bénéficier d’un minimum de moyens de fonctionnement »
Roselyne Bachelot a profité de sa visite pour annoncer que l’institut bénéficierait avant la fin de l’année du label « Centre national de la marionnette », ce qui valorisera plus encore ses actions. Cette reconnaissance de la discipline, déjà promise sur le terrain sans concrétisation par Audrey Azoulay (2017) et Françoise Nyssen (2019), a récemment reçu un avis favorable des conseils nationaux des professions du spectacle et d’évaluation des normes.
40 millions pour les festivals culturels
« Par ce statut, l’art de la marionnette va, comme les autres structures artistiques, pouvoir enfin bénéficier d’un minimum de moyens de fonctionnement en faveur de la création, la diffusion et la médiation de spectacles vivants. Ainsi, la marionnette va être institutionnellement et officiellement reconnue comme un art soutenu par l’Etat », résume Pierre-Yves Charlois.
Roselyne Bachelot a, par ailleurs, rappelé qu’un fonds de 40 millions d’euros au total avait été consacré par son ministère aux festivals culturels, qui ont eu, selon elle, le mérite de « réconcilier les Français avec une culture dont ils se sentaient délaissés ». Enfin, la Nivernaise a assuré aux élus carolomacériens que la future Cité de la Marionnette portée par la municipalité locale serait soutenue financièrement et logistiquement par l’Etat.
Dix jours de liesse malgré les contraintes sanitaires
De quoi satisfaire Pierre-Yves Charlois, le directeur du Festival, et Boris Ravignon, le maire de la ville, au terme de dix journées de liesse. Cela même si les restrictions de voyages dans certains pays étrangers dues au Covid-19 et les contraintes sanitaires (pass et port du masque) ont eu des conséquences négatives sur la manifestation ardennaise. Mais en plus d’attirer de nombreux médias nationaux et internationaux, l’évènement a aussi boosté la fréquentation des hôtels du chef-lieu des Ardennes qui, à l’exception de deux établissements, ont affiché le plus souvent complet. La tenue de cette biennale, la seule en France avec le festival d’Avignon, à avoir pu décliner une programmation internationale a aussi eu le mérite de ravir les 87 équipes artistiques ayant hâte de jouer devant un large public.
Hormis le sacro-saint « in » qui a fait la part belle à trois générations d’artistes, le « off » en salle, gratuit, a connu un taux de 83% de remplissage (15 000 billets distribués) sur les quatre sites réservés à l’accueil de 245 représentations proposées par une soixantaine de compagnies. Itou pour le « off » de rue réparti à trois endroits de la ville. Durant ces dix journées pleines (104 spectacles programmés, 420 représentations et 570 artistes de 90 troupes accueillis), trois anniversaires ont été célébrés : celui du festival (60 ans), de l’Institut (40 ans) et du Grand Marionnettiste, automate créé par Jacques Monestier il y a 30 ans.
Seul bémol à cette satisfaction générale : une ambiance moins festive qu’à l’ordinaire dans les rues où les spectacles dits clandestins avaient été proscrits par la Préfecture. À noter que les organisateurs envisagent de rendre payants, à partir de 2023, les spectacles du « off » afin que les artistes ne dépendent plus uniquement de la circulation du « chapeau » en fin de spectacle. Ce qui leur permettrait d’être ainsi mieux rémunérés. Par ailleurs, le succès rencontré par le partenariat entamé avec FlaP avec un lieu de rendez-vous sur la friche de la Macérienne devrait sûrement être reconduit, voire amplifié.