L’économie auboise parée pour la relance
Conjoncture. Après avoir retrouvé l’activité de 2019, les entreprises confrontées aux problématiques de matières premières et de recrutement.
Sur le plan économique, la crise sanitaire semble déjà passée. « Au niveau européen, la France est le pays dont la reprise économique est la plus forte et un certain nombre de secteurs retrouvent leur niveau d’activité d’avant la crise », résume Ophélie Besson, la nouvelle directrice de la Banque de France à Troyes. Trois enquêtes de conjoncture économique – Banque de France, CCI de l’Aube et Ordre des experts-comptables – confirment l’embellie même si tous les secteurs d’activité et les différents départements ne sont pas logés à la même enseigne.
Par exemple, selon les données des experts-comptables, les entreprises marnaises ont connu une croissance d’activité de 10 % sur le premier semestre 2021, par rapport à l’année précédente. « Mais l’année 2020 avec les confinements et la crise sanitaire n’est pas significative, il convient de comparer avec les données d’avant la crise, soit 2019 », rappelle Virginie Vellut, la présidente de l’Ordre des experts-comptables de Champagne.
« Au niveau européen, la France est le pays dont la reprise économique est la plus forte »
Ainsi, par rapport à 2019, la Marne affiche encore un retard de 3,5 % alors que l’Aube connaît déjà une progression de 1,3 % (la plus forte du Grand Est derrière la Meuse), les Ardennes subissant un recul de 0,1 % et la Haute-Marne de 0,5 %. Toujours selon l’étude des experts-comptables, les secteurs d’activité les mieux lotis par rapport à 2019 sont la construction (+11%), l’industrie manufacturière (+ 2,7%), le transport logistique (+ 5,4%). Bien évidemment d’autres ont été durement touchés et ne pourront pas bénéficier d’un effet rattrapage comme l’hébergement et la restauration (- 52 % par rapport à 2019) ou la coiffure (- 11%).
600 millions accumulés
Toutefois, les mesures gouvernementales auront permis aux entreprises mais aussi aux ménages de traverser la crise. La Banque de France a établi avec précision le montant supplémentaire du bas-de-laine des épargnants aubois. La cagnotte de 600 millions accumulés par les ménages aubois pourrait aider à la relance de l’économie auboise pour la part qui sera dépensée localement. Côté entreprises, 2883 PGE ont été consentis dans l’Aube pour un montant de 532 millions d’euros. « Beaucoup d’entreprises s’en sont servi pour renforcer leur trésorerie, ce qui est reflété par la stabilisation de la dette nette alors que la dette brute a augmenté », analyse Ophélie Besson.
À l’inverse, malgré les aides, 14 % des entreprises auboises ont vu leur trésorerie se dégrader, ce qui risque de leur poser des problèmes de remboursement à terme. Toutefois, les prévisions de croissance de l’économie française pour, au moins, les deux à trois années à venir, le maintien des investissements des entreprises et le bas-de-laine des ménages sont des signaux positifs.
« C’est bien, mais les chefs d’entreprise sont un peu moins optimistes à cause de la tension sur les approvisionnements, la montée des prix des matières premières et les difficultés de recrutement de plus en plus insurmontables », résume Sylvain Convers, le président de la CCI de Troyes. Pour en savoir plus, les études de conjoncture sont disponibles sur le site de la CCI.