L’Aisne va bénéficier des aides promises par Elisabeth Borne aux départements en difficulté
Budget. Les présidents des départements de France, réunis en congrès la semaine dernière au Parlement européen de Strasbourg, ont entendu la Première ministre leur promettre des aides supplémentaires pour faire face à leurs difficultés budgétaires.
Les départements, comme d’autres collectivités territoriales, sont victimes d’un « effet de ciseau » entre la baisse de leurs recettes, due notamment à celle de l’activité, et la hausse de leurs dépenses, liée tant à l’inflation qu’à l’augmentation des dépenses sociales qui leur incombent. Elisabeth Borne, arrivée dans une atmosphère de grogne et de revendication, a annoncé aux responsables départementaux un nouveau soutien de l’Etat à hauteur de 230 millions d’euros.
Il s’adressera en priorité aux départements les moins riches, au minimum une quinzaine selon la Première ministre, qui subissent une hausse sévère de leurs dépenses sociales. L’Aisne, 87e et dernier des Hauts-de-France pour le revenu moyen par foyer fiscal, en fera partie, selon son président, Nicolas Fricoteaux.
« L’Aisne recevra un soutien exceptionnel de l’Etat, assure-t-il, je m’en réjouis même si cela ne suffira pas à subvenir à tous nos besoins. » Et de conclure : « Le combat pour une meilleure prise en compte des départements comme le nôtre se poursuit. »
Le département en question
Un combat qu’il partage avec la plupart de ses collègues. Ils sont arrivés à Strasbourg très inquiets pour l’avenir des départements. Emmanuel Macron venait en effet de confier à Eric Woerth, député Renaissance de l’Oise et ancien ministre,la mission de réformer l’organisation territoriale devenue « trop complexe ».
Dans sa lettre de mission, le chef de l’Etat pointait du doigt « les strates décentralisées aujourd’hui trop nombreuses ». Coincés entre les régions, les métropoles et les vastes communautés de communes, les départements se sont illico sentis visés.
Comme en 2004, lorsque Nicolas Sarkozy avait cherché à fusionner les conseils régionaux et départementaux, ou en 2014 quand Manuel Valls, alors Premier ministre, avait préconisé la suppression de ceux-ci. L’actuelle locataire de Matignon a, au contraire, qualifié le département « d’échelon indispensable de l’action publique locale », afin de rassurer Nicolas Fricoteaux et ses pairs. Pas sûr qu’ils le soient tout à fait.