L’Aisne face au défi de l’adaptation au changement climatique
Environnement. Ce mardi 23 septembre 2025, Fanny ANOR, préfète de l’Aisne, a lancé la COP 2025 dédiée à l’identification des priorités locales d’adaptation au changement climatique. Ce lancement a réuni les élus, les représentants des collectivités et tous ceux qui œuvrent localement à ces enjeux pour échanger sur le diagnostic, les priorités et les actions pour adapter les territoires de notre département à « une France à +4°C »
Au plus près des territoires pour la meilleure adaptation

Après un volet 2024 dédié à l’atténuation – et donc à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre –, la COP 2025 est consacré aux initiatives qui répondent à l’impératif d’adaptation de nos départements au changement climatique ; dont les effets sont déjà là, et vont s’accentuer aux horizons 2050 et 2100. À titre d’exemple, il est estimé que les températures moyennes constatées auront augmenté de 4 °C en France à l’horizon 2100.
Ainsi, en 2050, l’Aisne connaîtra :
• 13 jours de plus au-delà de 30 °C
• 118 jours de sol sec par an
Le changement climatique est une réalité qui frappe déjà nos territoires et qui implique des adaptations des territoires aux effets déjà induits par ce changement (sécheresse, vagues de chaleur, inondations, épisodes de grêle et d’orage plus intenses) : ils impactent déjà la production agricole, la qualité de vie, la santé, voire la sécurité des Axonais. Nos campagnes, nos villages, nos petites villes sont à la fois les plus exposés et bien souvent les moins armés pour faire face. Face aux projections pour le département de l’Aisne, et alors que les effets du changement climatique sont déjà là, cette COP adaptation permet de partager les constats et les enjeux et, pour les collectivités, de déterminer leurs priorités parmi les leviers d’adaptation pour définir des actions concrètes qui répondent aux enjeux prioritaires.
Des priorités pour la COP 2025
• la performance énergétique des logements : un enjeu social, environnemental, de qualité de vie alors que plus de la moitié des résidences principales de l’Aisne sont classées E, F ou G ;
• la gestion de l’eau : pour lutter contre les pénuries (avec des besoins en eau qui vont doubler d’ici 2050 dans le département) et préserver la ressource ;
• l’aménagement du territoire : en végétalisant les cours d’école, en plantant des arbres en ville, en limitant l’imperméabilisation des sols, pour lutter contre les îlots de chaleur et les risques d’inondation. L’État accompagne les collectivités, notamment via le Fonds vert ;
• le risque incendie : l’Aisne est le département le plus forestier de la région Hauts-de-France ;
• les atteintes à la biodiversité qui pourraient à terme menacer notre économie (30 % des oiseaux des champs ont déjà disparu en 15 ans) : 44 % de la valeur ajoutée brute de notre économie dépend fortement de la biodiversité (agriculture, alimentation, immobilier, tourisme, pharmacie, etc.) ;
• le risque de retrait gonflement argile : de nombreux points de notre département sont concernés par ce risque.
Un calendrier et une organisation pour une mise en œuvre efficace
Un calendrier et une organisation ont été proposés pour que la stratégie d’adaptation se décline dans chaque territoire du département. Suite au lancement du 23 septembre, les collectivités travailleront à partir des données territorialisées pour mieux identifier les priorités d’adaptation de leur territoire. Les premières actions proposées par les collectivités seront remontées via démarches-simplifiées d’ici la fin du mois de novembre. Les actions nourriront ensuite une feuille de route régionale, puis seront mises en œuvre dans chaque territoire via les contrats pour la réussite de la transition écologique (CRTE).
Une démarche participative pour une adaptation collective
La COP 2025 a également mis en avant l’importance de la participation de tous les acteurs concernés dans les territoires. Les élus, les DGS des EPCI, les grandes communes, les Pays et PETR, les référents « Action Cœur de Ville », « Petites Villes de Demain » et les sous-préfets d’arrondissements ont été associés à ce lancement et animeront cette démarche pour qu’elle soit bien portée au plus près des enjeux locaux.