Collectivités

L’ADN de l’Europe universitaire à l’EUT+ de Troyes

Enseignement supérieur. La ministre Sylvie Retailleau a inauguré le siège Troyen du secrétariat général de l’alliance qui implique 9 universités européennes.

Lecture 6 min
Photo de l'Université Technologique de Troyes
Visite du site de l’Université Technologique de Troyes. (Crédit : MBP)

« L’EUT+ met en lumière ce que vont devenir les universités du 21e siècle. Avoir cette dimension européenne est vraiment important pour les universités et pour une reconnaissance du diplôme à l’échelle européenne. C’est unique ».

Photo de Christophe Collet, Sylvie Retailleau et Timothe Toury
(Crédit : MBP)

Européenne convaincue, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a passé sa journée sur le site de l’Université Technologique de Troyes (UTT). Elle y a inauguré le siège de l’EUT+, présidé, porté et coordonné par l’UTT, visité les laboratoires et rencontré enseignants et étudiants. « Le réseau existe déjà, l’EUT+ fonctionne avec la recherche portée par le programme Horizon Europe que nous envie le monde entier. J’ai été présidente d’une université européenne, j’ai connu le début d’Erasmus avec mes étudiants. Ici c’est ma manière de dire combien l’Europe c’est du concret. »

Insistant sur la nécessité des alliances entre universités européennes qui ouvrent le débat d’idées et la co construction de l’Europe et de ses valeurs, Sylvie Retailleau soutient les diplômes européens « la bonne échelle pour les projets techniques et scientifiques, c’est l’Europe ». Tout comme Thierry Breton, ancien président de l’UTT, ancien ministre et aujourd’hui commissaire européen au marché intérieur qui dans un message à l’UTT déclare « l’Europe compte sur vous. Vous êtes le pont entre la recherche, l’innovation et l’industrie ».

Think human first

Fondée sur les principes de « Think human first », l’EUT+ , constituée de 9 universités européennes dont l’UTT, qui en est le pilote, porte une vision qui repose sur trois piliers : développer une technologie avant tout humaine, profiter de la diversité et du multilinguisme comme d’une opportunité et développer une université inclusive pour tous.

Pendant leur formation, les étudiants pourront établir un parcours à la carte avec les sites universitaires européens en fonction de leurs spécialités et pourront changer de campus donc de pays chaque semestre. Ils obtiendront, une fois officiellement acté, un diplôme d’ingénieur-master européen. Dirigé par Thimothé Toury, maître de conférence à l’UTT, le secrétariat général de l’alliance EUT+ « est la construction d’un espace dans lequel il y a un bénéfice commun pour les étudiants, les enseignants-chercheurs, la science et le savoir en général et toutes les communautés qui entourent l’université ».

Saluant le rôle prépondérant de Philippe Adnot dans le projet université, Philippe Pichery, président du Conseil départemental constate « qu’avec les nouvelles lois de décentralisation, le Département ne pourrait plus le faire. Mais aujourd’hui l’UTT est reconnue. Elle est la réalisation la plus marquante pour le département de l’Aube pour son développement et sa croissance depuis 50 ans. Le concept EUT+ vient à point nommé pour renforcer son rôle à l’international ».

Atteindre les sommets visés

Pour Marc Sebeyran, vice-président de la Région Grand Est et de Troyes Champagne Métropole, « l’EUT+ colle aux destinées du territoire. La ville de Troyes est connue pour ses foires de Champagne. À l’époque, elle était une sorte de centre du monde occidental où les échanges entre l’Europe du Sud, l’Europe du Nord se faisaient tout naturellement. L’UTT est à la croisée de son destin avec l’EUT+ ».

Ajoutant la nécessité d’avoir les moyens nécessaires pour devenir une université fédératrice, et soulignant les faibles dotations pour lesquelles la ministre répond que pour l’EUT+, « l’État s’engage et met 1 € pour 1 € de l’Union européenne ». Quant à l’UTT, elle devra présenter son contrat d’objectifs de moyens et de performances pour que le Ministère et l’État soutiennent ses projets au-delà de la subvention pour charges de service public classique.

Pour Christophe Collet, président de l’UTT qui partageait les bancs de l’université de Paris Sud Orsay en 1989 avec la ministre, « nous sommes sur des temps longs. Ici, il y a 30 ans, c’étaient des terres agricoles, aujourd’hui nous inaugurons l’université européenne. (…) Alors oui, l’attente est grande d’un geste politique fort ouvrant ce nouvel espace de l’enseignement supérieur, basé sur une vision qui vient du siècle des Lumières qui consiste à former des hommes et des femmes éclairés, libres, responsables, rationnels dans un monde qui vit devient plus imprévisible et instable pour atteindre, par étapes, le sommet visé ».