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Grand Est : un bilan 2021 plombé par le recul de la fréquentation étrangère

Tourisme. Avec des baisses de 77% pour le Royaume-Uni, 72% pour l’Espagne, 63% pour l’Italie, 30% pour l’Allemagne ou la Suisse, la clientèle touristique étrangère recule globalement de plus de 50%, tout hébergement confondu, au bilan 2021, comparativement à 2019.

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Le recul de la fréquentation touristique étrangère est relativement plus préjudiciable à la destination Champagne qu’aux autres destinations du Grand Est. DR

Entre mai et août 2021, les hébergements collectifs touristiques de la région ont enregistré 6,6 millions de nuitées, soit 35% de moins qu’en 2019. Cette baisse de fréquentation est la deuxième plus importante de France métropolitaine (-19%), derrière l’Ile-de-France (-59%). Tous les types d’hébergement sont concernées par ce recul : -38% pour les hôtels, -30% pour les campings et -32% pour les autres hébergements collectifs de tourisme. La baisse de la fréquentation des hôtels au niveau national est moindre (-30%). Les départements du Haut-Rhin (-40%) et du Bas-Rhin (-45%) sont les plus touchés par la baisse de la fréquentation hôtelière.

Dans la Marne et la Meuse, le repli est de l’ordre de 15%. Il est de 5 à 9% pour les autres départements de la région. La reprise de la fréquentation dans le Grand Est, comme dans bien d’autres régions, est portée par la clientèle résidente. Au plan national, la clientèle des résidents a quasiment retrouvé son niveau de 2019. C’est le cas dans le Grand Est, avec près de 1,7 million de nuitées au mois d’août 2021. Cette clientèle a privilégié les destinations rurales, avec des hausses remarquables dans les Vosges et le vignoble champenois.

La fréquentation étrangère en baisse de 56%

Le Plan de relance « Tourisme durable et numérique » bénéficie d’un financement de 14 M€ pour 2021 et 48 M€ pour 2022 et 2023. Benjamin Busson

Le retour timide de la clientèle étrangère se lit au travers des nuitées qu’ils consacrent en région (-56% en moyenne pour tous les types d’hébergement). Ce résultat correspond à l’inflexion nationale. 80% de la clientèle étrangère des hôtels et des campings viennent des Pays-Bas, de l’Allemagne ou de la Belgique. Les nuitées des Néerlandais pèsent 38% du total étranger et connaissent une hausse 8% par rapport à l’été 2019. Cette clientèle, par tradition, favorisent les hébergements de plein-air et pèse plus de la moitié de la fréquentation des campings. Si la clientèle belge n’est pas très loin de sa fréquentation de l’été 2019, les Allemands et les Suisses ont fait un retour plus modéré, avec une fréquentation moindre d’un tiers de celle de 2019.

Toujours comparativement à l’année de référence 2019, les reculs sont importants pour les touristes en provenance d’Italie (-63%), d’Espagne (-72%) ou du Royaume-Uni (-77%). Ce recul de la fréquentation touristique étrangère est relativement plus préjudiciable à la destination Champagne qu’aux autres destinations du Grand Est. À l’appui de cette appréhension la part des étrangers dans les cinq destinations définies avant le rajout de la Moselle : Champagne (29%), Alsace (26%), Ardennes (25%), Lorraine (20%) et Vosges (19%).

Le Grand Est organise sa reconquête

En 2017, le Grand Est s’est doté d’un Schéma régional de développement touristique 2018-2023 comprenant quatre grands objectifs : une augmentation de la consommation touristique intérieure de 6,5% (de 6,1 à 6,5 Md€), une augmentation de la fréquentation en nuitées marchandes de 7,7% (26 à 28 millions), une progression de 5,7% des emplois liés directement ou indirectement au tourisme (de 91 à 96 000 emplois) et une hausse de 4,9% du montant annuels des investissements dans la filière (de 558 à 690 M€). Le Plan de relance « Tourisme durable et numérique » bénéficie d’un financement de 14 M€ pour 2021 et 48 M€ pour 2022 et 2023. Ce Plan vise une ambition affichée par le Grand Est : entrer dans le top 3 des destinations françaises à l’horizon 2025.

La rubrique « Faire de la destination Grand Est une destination touristique de notoriété » du budget primitif de la région dispose de près de 25 M€, en fonctionnement et investissement, hors financements européens. Enfin, les orientations budgétaires 2022 dévoilent les objectifs et moyens à courts termes : accompagner les porteurs de projets, soutenir la mutation de l’offre touristique pour tous, accompagner la transition écologique des acteurs de la filière, inventer un tourisme fluvestre et promouvoir un tourisme « consommé » consommé dans le Grand Est. Aux cinq destinations, Alsace, Champagne, Ardennes, Lorraine et Vosges, vient s’ajouter une sixième : Moselle.