Fréquentation touristique estivale satisfaisante dans le Grand Est mais toujours en-deçà de 2019...
Tourisme. En séquence de rattrapage dans ses investissements et en recherche active de clients, le tourisme régional part de loin et s’organise avec une image, hors montagne et mer, de région dans laquelle on vient surtout se reposer.
Toutes catégories d’hébergement confondues, la région totalise près de 306 000 lits en 2022, dont 24% (73 680) dans l’hôtellerie traditionnelle. Le territoire alsacien pèse 44% des nuitées du Grand Est, loin devant la Moselle (15%), la Marne (10%) et la Meurthe-et-Moselle (8%). Le secteur du tourisme emploie près de 86 000 salariés, avec un poids sur l’ensemble du secteur marchant qui va de 1,8% dans la Meuse à 27,5% dans le Bas-Rhin. La Marne couvre 10% des emplois du tourisme régional, l’Aube 4,6%, les Ardennes 2,8% et la Haute-Marne 2,5%.
Durant l’année 2022, 29 millions de touristes ont fréquenté le Grand Est, un score inférieur de 4% à celui de 2019. Conséquence de l’inflation, leurs dépenses, (6,4 Md€), ont été supérieures de 3% à celles de 2019. Le chiffre d’affaires de l’hôtellerie a gagné 11% sur 2019, avec un taux d’occupation encore modeste de 62%, inférieur de 4% à celui d’avant la crise Covid. Comme la fréquentation, le nombre de nuitées (72 millions) est inférieur au bilan 2019, avec un faible écart (-1%).
Les touristes étrangers ont été deux fois plus nombreux en 2022 qu’en 2021, une fréquentation en-deçà de 6% à celle de 2019. Certaines provenances, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Italie, Royaume-Uni, USA et Canada, ont fourni une fréquentation supérieures à celle de 2019. En moyenne, les hôteliers de Reims, Metz et Nancy ont atteint leur chiffre d’affaires de 2019. Les meilleurs taux d’occupation du Grand Est viennent de l’Aube (65%), de la Marne, la Moselle, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin (63%), les Ardennes plafonnant à 53%. Pour l’ensemble de la région, les taux d’occupation des hôtels, selon chaque département sont inférieurs de 3 à 6% comparativement à ceux de 2019.
La randonnée, pratique favorite des touristes régionaux
Explore Grand Est, la plateforme numérique de l’ART, l’Agence Régionale du Tourisme, dévoile les activités les plus pratiquées par les locaux en vacances dans la région. La randonnée d’au moins une demi-journée arrivent en tête (56% de réponses), devant les visites de salons grand public ou de foires exposition (39%), les visites d’expositions spécifiques ou de musées (38%), les sorties à vélo (36%) ou les visites de sites de mémoire (30%).
Sur le volet marketing, Explore Grand Est a voulu connaître les habitudes de recherche des touristes régionaux. Ces derniers vont sur Google (78%), les plateformes en ligne (51%), les réseaux sociaux (49%), les sites Internet des professionnels (45%) ou encore les sites des organismes de tourisme (28%).
Le Grand Est, destination recommandable pour un Français sur deux
L’image de la destination Grand Est pour l’ensemble des Français a été en novembre 2022, la question posée par l’Agence Régionale du Tourisme a concentré un panel de 1 600 Français. Quatre sur dix estiment que le Grand Est est une destination liée aux marchés des fêtes de Noël (53%), à l’histoire (46%) et aux richesses naturelles de la région (43%).
Pour les personnes sondées, la région est connue pour ses vins et son patrimoine (40%), sa gastronomie (39%), sa connexion à l’Europe (35%) et son accueil (33%). Elles recommandent cette destination vacances, certainement à 51%, probablement à 44%. Dans l’ordre, l’Alsace à la faveur des Français interrogés à 81%, devant les Vosges à 72%, La Champagne à 42%, loin devant l’Ardenne (28%) et la Moselle (23%).
Pour 51% des questionnés, le budget est le premier critère de choix. Enfin, en termes d’image, elle est très bonne pour 38% et plutôt bonne pour 61%, mauvaise eu très mauvaise pour 9%. Côté trajets pour les vacances, 85% des réponses vont aux mobilités carbonées (voiture, camping-car, avion), le choix prioritaire des mobilités douces ne fédère que 22% des sondés.
Un investissement annuel de 852 M€ dans le tourisme
L’enquête MKG Consulting pour l’ART dévoile un investissement moyen annuel de 852 M€ entre 2017 et 2019, avec cette répartition par activité : 39% pour l’hébergement, 26% pour la restauration, 18% pour les équipements touristiques et 17% pour les résidences secondaires. Cet investissement moyen est supérieur de 24% à celui des années 2014-2016. Pour autant, l’enquête évoque un rattrapage de l’investissement du tourisme régional qui ne pèse que 4,8% du niveau national, plaçant le Grand Est à la huitième place des régions métropolitaines.
Au rang des six destinations touristiques définies par l’ART, l’Alsace concentre 45% de l’investissement régional. Suivent la Lorraine (33%), les Vosges (23%), la Champagne (19%), la Moselle (13%) et l’Ardenne (3%). L’enquête s’intéresse à la répartition par EPCI et, à ce niveau, la Communauté Urbaine du Grand Reims s’inscrit au deuxième rang avec 44 M€ en moyenne annuelle, derrière l’Eurométropole de Strasbourg (99 M€).
Une fréquentation 2023 tirée vers le haut par les touristes étrangers
Si le niveau national constate, à la fin de l’été, un taux d’occupation de l’hôtellerie comparable à celui de 2022 et une tendance à une meilleure répartition entre le sud et le nord du pays, les premiers chiffres de la région Grand Est concernant le mois de juillet sont mitigés.
L’ART régionale enregistre pour la deuxième semaine du mois de juillet des nuitées en baisse de 4% pour la clientèle française et en hausse de 9% pour la clientèle étrangère. Pour la troisième semaine, les nuitées françaises sont en baisse de 12% et les nuitées étrangères restent stables.
Sondant les intentions des Français pour l’été 2023, l’ART avait noté que seulement 4% des Français avaient l’intention de séjourner dans le Grand Est, un score stable par rapport à l’année précédente. Quant à leur motivation : une région dans laquelle on peut se reposer ou découvrir un patrimoine intéressant.
Au final, le bilan de l’été 2023 dans le Grand Est affiche des nuitées (hôtels et locations saisonnières) en hausse de 7% pour la clientèle étrangère et de 1% la clientèle française. L’activité hôtelière est plus mitigée avec un taux d’occupation de 70% en recul de 3% sur un an. La satisfaction vient du chiffre d’affaires en hausse de 2%. Le taux d’occupation des hôtels marnais (62%) augmente de quatre points. Il est encore loin de celui des hôtels alsaciens (89% pour Colmar et 80% pour Mulhouse).