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François Baroin : « Ce qui nous rassemble est tellement plus important que ce qui nous divise »

Territoire. L’AMF10, présidée par François Baroin, a réuni les maires du département en assemblée générale à l’aube des élections législatives.

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  • Photo de François Baroin
    La tribune de l’Association des Maires de France de l’Aube face aux élus. (Crédit : MBP)
  • Photo de l'assemblée de l'AMF10
    Face à l’insécurité, 40 maires ont rendu leur écharpe, déplore Muriel Fabre. (Crédit : MBP)

Comme si de rien n’était. Moins d’une semaine après la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, les élus aubois ont tenu leur assemblée générale de l’Association des Maires de France de l’Aube (AMF10). Aucune interrogation ni remarque n’a fusé de la salle tant sur le scrutin passé que ceux à venir malgré les invitations à s’exprimer lancées à l’assistance par le président de l’AMF, François Baroin. « On sent tous qu’il va se passer quelque chose de très important pour la stabilité de notre pays. Le rôle des maires est très important. La commune représente le deuxième mur porteur du pays, aux côtés de l’État. (…) Et quelle que soit l’issue du choix souverain du peuple français, notre rôle sera sans doute plus important. »

Et d’ajouter, tout en soulignant que l’AMF est une association qui regroupe les acteurs de toutes sensibilités politiques et qui ne fait pas de politique dans ses débats, « ce qui nous rassemble est tellement plus important que ce qui nous divise. »

Un rapport Woerth en demi-teinte

Pour Muriel Fabre, secrétaire générale de l’AMF invitée notamment à commenter le rapport Woerth, « la décentralisation est le moteur de la démocratie. (…) Elle doit clairement impliquer un pouvoir normatif, réglementaire des maires notamment sur tout ce qui affecte notre commune : fermeture des classes, fermeture des services hospitaliers, logements… »

Pourtant, la gestion des finances locales rendues aux collectivités n’est pas à l’ordre du jour du rapport, « alors qu’aujourd’hui, nous avons des budgets équilibrés, que notre dette est stable et que nous représentons près de 68 % des investissements publics, nous continuons à être mis sous une tutelle financière. (…) Nous souhaitons une responsabilité fiscale avec un impôt clair par strate », ce que ne propose pas le rapport Woerth orienté sur une gouvernance partagée des finances locales. Une décentralisation et une autonomie fiscale dont Philippe Pichery, président du Conseil départemental, souligne la nécessité pour « retrouver les marges de manœuvre dont nous avons besoin sur chaque territoire pour l’intérêt de nos concitoyens ».

Évoquant la dette française de 1000 milliards d’euros et la difficulté d’obtenir des financements à des taux appréciables en période d’incertitude, François Baroin poursuit « on va attendre le résultat des élections mais on peut imaginer que la problématique du rôle et de la place des collectivités locales dans l’organisation du débat budgétaire pour la réduction du déficit se posera. Il nous faudra être forts, solidaires, unitaires et déterminés parce que c’est l’avenir de nos services publics de proximité qui créent les conditions du contrat social qui sera en jeu ».