Forte progression des exploitations en bio dans le Grand Est
Agriculture. L’association Bio en Grand Est vient de sortir son Observatoire régional de l’agriculture biologique en Grand Est 2021. En 2020, 664 exploitations se sont engagées en bio dont près de la moitié l’ont été dans le secteur de la viticulture. L’association est présente le lundi 6 septembre sur la Foire de Châlons pour une conférence sur la relocalisation des filières alimentaires.
Depuis 2015, le nombre de fermes et surfaces bio augmente sensiblement, passant de 1 749 fermes en 2015 à 3 628 fermes en 2020 soit, 8% des exploitations du Grand Est. Ce chiffre place la région 7e sur 13 en termes d’exploitations engagées dans le bio, avec une augmentation des surfaces en bio de +19,3% entre 2019 et 2020. À cela, plusieurs raisons : la première est une politique incitative de la PAC, en 2015, concernant les aides à la conversion (et du manque à gagner pour l’exploitant pendant cette période qui peut s’étendre de 3 ans aux grandes cultures de céréales, à 6 ans pour la viticulture).
« On assiste à une évolution très importante du secteur de la viticulture avec un doublement des surfaces en bio ces deux dernières années »
Ensuite, aujourd’hui, la demande du consommateur est en forte augmentation, de telle sorte que le changement des mentalités a une influence sur les politiques engagées. Ainsi, la loi EGALIM prévoit qu’à partir du 1er janvier 2022, les repas dans les restaurants collectifs publics et privés hors entreprises, soient constitués d’au moins 50 % de produits issus de filières durables et de qualité, dont du bio. « Cette loi renforce les coopérations et initiatives locales, comme ce qui se met en place au niveau du parc naturel régional de la Montagne de Reims avec un projet alimentaire territorial, regroupant les communautés urbaines et de communes de Reims, Épernay et Châlons-en-Champagne », indique Léo Tyburce, directeur Filières et territoires de Bio en Grand Est.
Localement, dans les Ardennes, 247 fermes sont engagées en bio, soit 8,3% des fermes ardennaises. Ce qui correspond à une évolution de +7,4% de fermes en une année et + 2 748 hectares (+ 9 007 ha en 5 ans). « Dans les Ardennes, les fermes bio concernent à 32% les grandes cultures, 22% les élevages de bovins lait et 17% les élevages de bovins viande, 8% les cultures de légumes et 5% celles des fruits », précise Léo Tyburce.
+67% de viticulteurs bio en 2020 en Champagne
Dans la Marne, 14 227 hectares sont engagés en bio dont 5 824 ha en conversion soit 4% des fermes marnaises. Si le chiffre peut sembler mineur, il y a cependant sur une très forte évolution en un an de conversion, correspondant à une augmentation de 49,6%. « On assiste à une évolution très importante du secteur de la viticulture avec un doublement des surfaces en bio ces deux dernières années », note Léo Tyburce. En effet, 58% des exploitations bio de la Marne sont des exploitations viticoles quand 26% concernent les grandes cultures… En Champagne, 418 viticulteurs sont engagés en bio, soit 2,8 % des vignerons champenois ce qui correspond en réalité à une augmentation de 67% en 2020.
« C’est important de toucher aussi bien le récoltant / manipulant que les coopératives. Le champagne Nicolas Feuillatte s’engage par exemple dans cette voie. » Au total, dans la Marne, 2,5% des surfaces agricoles sont en bio soit 561 fermes engagées en bio. Le directeur Filières et territoires de Bio en Grand Est insiste aussi sur un élément important, celui de la durabilité des conversions. « Les éléments climatiques jouent aussi un rôle dans la conversion en bio. Cette année n’était pas idéale pour cela mais généralement, celui qui s’y engage sait que cela va prendre plusieurs années. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour les décisions : économiques, environnementaux, sanitaires… »
La diversification des cultures est aussi un levier pour commencer une partie de l’exploitation en bio. Depuis 2016, par exemple, Bio en Grand Est accompagne le développement de la filière chanvre biologique en Champagne Ardenne en promouvant la culture du chanvre et en structurant la filière.